Les inspecteurs vétérinaires dénoncent la réforme des retraites

Le Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire (SNISPV) a participé à la journée d’action sur les retraites du 7 septembre dernier. En effet, il estime que le projet de loi de réforme des retraites, dans sa rédaction actuelle, pénalise « particulièrement les cadres de la fonction publique qui sont entrés tardivement dans l’administration du fait, notamment, de la durée des études ». Selon le SNISPV, le recul de l’âge du départ à la retraite sans décote de 65 à 67 ans aura de « lourdes conséquences » pour ceux qui sont entrés dans la vie active après 25 ans. « Elle implique pour un inspecteur vétérinaire entré dans l’administration après l’école vétérinaire, un départ plus tardif de neuf (départ en 2013), douze (départ en 2020) voire vingt-quatre mois (entrée à 25,5ans et départ en 2020), détaille le syndicat. Les vétérinaires de l’administration (comme tous ses cadres supérieurs) sont déjà défavorisés, en matière de retraite, par rapport aux cadres supérieurs du secteur privé. A dernier revenu égal, la retraite dans le privé sera de 61 % de celui-ci, contre 44 % pour un cadre supérieur fonctionnaire. » L’écart provient pour l’essentiel de la non-prise en charge des primes (qui représentent une part importante du traitement des fonctionnaires) dans les calculs de cotisations.

Les inspecteurs vétérinaires dénoncent également « l’application aveugle à des missions prioritaires dans le domaine de la sécurité sanitaire » du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux, ainsi que la réorganisation des services de l’Etat, qui brouille la chaîne de commandement et « affaiblit le maillage territorial et la surveillance biologique du territoire ».

Ces deux derniers points reviennent comme un leitmotiv dans le discours des représentants du SNISPV. Depuis maintenant trois ans, les inspecteurs vétérinaires montent régulièrement au créneau pour dénoncer cette politique gouvernementale. Aux grèves se succèdent les manifestations et autres pique-niques revendicatifs, comme au printemps 2009 (^{voir photo}). Sans succès. « Nous ne sommes pas naïfs, il y a des problèmes plus graves, explique Benoît Assemat, président du SNISPV. Cela dit, le gouvernement reste en plein déni de la réalité. Ainsi, par exemple, le prochain budget consacré aux politiques sanitaires sera encore en baisse… Nous continuerons donc à nous mobiliser. » Prochain rendez-vous sans doute en décembre, à l’occasion de l’assemblée générale du syndicat.