Claire Beaudu-Lange(1) : « La chimiothérapie est accessible à tout praticien » - La Semaine Vétérinaire n° 1416 du 10/09/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1416 du 10/09/2010

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Auteur(s) : V. C.

La Semaine Vétérinaire : La nouvelle législation est-elle trop contraignante ?

Claire Beaudu-Lange : Dans l’ensemble, les nouvelles contraintes protègent au mieux tous les acteurs et sont gérables, même pour un “généraliste”. Le consentement éclairé permet de clarifier la pratique, pour le praticien et pour le propriétaire, qui assimile ainsi de façon certaine les enjeux, aussi bien pour son animal que pour la santé publique.

L’hospitalisation ne pose pas de problème pour les chats ou les chiens de petite taille (alèses, litières), et il est étonnant de constater le peu d’effets secondaires de ces séances sur nos animaux de compagnie. Mais des difficultés sont régulièrement observées avec les grands chiens, qui se retiennent souvent d’uriner, ce qui entraîne un inconfort important. Disposer d’un bac à sable extérieur d’accès interdit au public, avec élimination des déchets ensablés au fur et à mesure, est une solution.

Assurer la traçabilité de tous les produits employés est nécessaire et facile à réaliser pour les cytotoxiques, mais trop fastidieuse pour les solutés cristalloïdes. La dose de cytotoxique doit être calculée par un vétérinaire, et vérifiée par un autre, ce qui est difficile pour les praticiens qui exercent seuls.

S. V. : La pratique de la chimiothérapie est-elle rentable ?

C. B.-L. : Il convient de bien analyser les coûts, en particulier le “temps ASV” (gestion des commandes unitaires de systèmes clos et des bacs à déchets cytotoxiques, nettoyage des cages selon un protocole rigoureux, temps de surveillance pendant les perfusions d’adriblastine, etc.). J’ai établi un devis type pour chaque chimiothérapie qui détaille précisément toutes les étapes : consultation, analyses, cathéter et systèmes clos, hospitalisation, évacuation des déchets, coût des molécules utilisées. Ainsi, pour une chimiothérapie à l’adriblastine chez un chien de 30 kg, la séance peut atteindre 250 € : avec le coût du diagnostic initial et du bilan d’extension, puis des séances répétées de chimiothérapie, voire de radiothérapie, il est évident que ces traitements ne peuvent concerner la majorité de nos clients.

  • (1) Praticienne à Guipry (Ille-et-Vilaine).

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