La consommation du lait issu des troupeaux infectés par la fièvre Q ne présenterait pas de risque

La fièvre Q est un sujet de préoccupation européen récent. Les projecteurs sanitaires se sont braqués sur elle depuis 2008, car les Pays-Bas doivent faire face à une contamination humaine anormalement élevée pour cette zoonose endémique. Cet été, plus de cinquante mille chèvres gravides et près de mille cinq cents boucs y ont été abattus pour tenter d’enrayer cette épidémie⁽¹⁾.

En France, où elle est également endémique, les contaminations humaines se font le plus souvent par inhalation et ne concernent qu’un faible nombre de personnes par an. La voie de contamination digestive, bien que possible par ingestion de lait cru, apparaît négligeable, « de risque nul à quasi nul pour la population générale et minime pour des personnes qui présentent des facteurs aggravants », indique l’Agence nationale de sécurité sanitaire. Des séroconversions, sans doute imputables à des infections inapparentes, sont observées chez l’homme.

L’agence déplore cependant le manque de données fiables et souligne qu’« aucune étude représentative n’a été menée en France pour estimer la prévalence de la maladie clinique chez les animaux », de même qu’« aucune enquête nationale n’a été conduite pour estimer la séroprévalence ovine, caprine et bovine de la fièvre Q ». De nombreuses incertitudes demeurent, même si les voies d’excrétion et leur niveau ont été précisés chez les ruminants domestiques, qui permettent de déterminer les périodes à risque pour les personnes au contact de ces animaux. En ce qui concerne l’utilisation du lait, l’agence n’estime pas nécessaire une pasteurisation obligatoire du lait issu des exploitations infectées par la coxiellose, mais recommande d’appliquer les règles de précaution relatives à l’utilisation du lait cru.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1389 du 22/1/2010 en p. 21 et Le Point Vétérinaire n° 304, avril 2010, pp.23-29.