Le vaccin Gripovac® 3 contre H1N1, H1N2 et H3N2 remplace Gripovac®

Les virus Influenza de la grippe, qu’elle soit humaine, équine, porcine ou aviaire, évoluent dans le temps. Les porcs voyagent toute fois moins à travers le monde que les oiseaux migrateurs, les hommes ou les chevaux. Les virus Influenza porcins européens évoluent donc probablement moins vite que d’autres. Néanmoins, il était temps de réactualiser la composition antigénique du seul vaccin contre la grippe porcine commercialisé en France par Merial. Avec des souches isolées dans les années 70, l’ancien Gripovac® était dirigé contre les valences H1N1 (souche A/New-Jersey/76), un virus H1N1 sans lien avec la souche pandémique Florida de 2009, et H3N2 (A/Port Chalmers/73).

Le nouveau Gripovac® 3 contient d’abord la valence supplémentaire H1N2 (Bakum/1832/ 2000). Ce dernier n’est toutefois pas l’ancien vaccin auquel aurait été ajoutée une valence, mais un nouveau vaccin inactivé contenant aussi des souches plus récentes isolées en 2003 de H1N1 (Haselunne/ IDT2617/2003) et H3N2 (Bakum/ IDT1769/2003). L’adjuvant, à base de carbomère, est également mieux toléré que celui, huileux, de l’ancien Gripovac®.

Cette nouvelle composition est justifiée par l’épidémiologie actuelle de la grippe porcine en Europe où les trois valences sont rencontrées (^{voir graphique}). En France, le sous-type H3N2, isolé au début des années 90, ne semble plus observé. En revanche, les sous-types H1N1 et H1N2 sont isolés respectivement dans 57 et 54 % des cas. Le sous-type H1N2 est d’ailleurs issu de la recombinaison des virus H1N1 et H3N2.

Cette situation épidémiologique explique que 74 % des vétérinaires ont exprimé en début d’année le besoin d’un vaccin grippe contenant la valence H1N2. Ce virus semble davantage isolé dans des formes récurrentes chez les porcelets âgés de six à sept semaines.

En France, 55 % des élevages vaccinent contre la grippe, principalement les truies. Le coût d’un passage grippal dans un élevage naisseur-engraisseur est estimé à 28 c par truie, soit l’équivalent de dix ans de vaccination régulière contre la maladie.

Un vaccin utilisable à tous les stades de la gestation et de la lactation

Le nouveau vaccin est destiné à la vaccination des porcs, soit à partir de sept semaines d’âge pour une durée d’immunité de quatre mois, soit à partir de l’âge de quatre-vingt-seize jours pour une durée d’immunité de six mois. Le délai d’apparition de l’immunité est de sept jours après les deux injections de primovaccination espacées de trois semaines.

Il est également indiqué chez les truies et les cochettes en vue de conférer une immunité passive chez les porcelets via le colostrum et les anticorps d’origine maternelle. Le protocole comprend alors une primovaccination en deux injections, puis un rappel quatorze jours avant la mise bas pour une durée de protection des porcelets de trente-trois jours après la naissance (avec une persistance d’anticorps maternels pendant cinq à huit semaines).

Le nouveau vaccin s’adresse donc aussi bien aux truies qu’aux porcelets en postsevrage ou aux porcs charcutiers. Il est utilisable à tous les stades de gestation et de lactation. Cela autorise soit une vaccination de tout le cheptel le même jour en cas de nécessité ou une vaccination programmée sur chaque bande. En revanche, il n’est pas conseillé d’associer ce vaccin avec d’autres, compte tenu d’une interférence possible.

Les études par épreuve virulente confirment les durées d’immunité, notamment en termes de protection clinique (dyspnée, hyperthermie, etc.) et d’excrétion virale.

En outre, un test de diagnostic Elisa a aussi été développé par Synbiotics en vue de faciliter le diagnostic d’un virus Influenza de type A.