Les étudiants lyonnais sont sensibilisés à la consultation féline, notamment à l’injection - La Semaine Vétérinaire n° 1412 du 02/07/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1412 du 02/07/2010

Consultation féline à VetAgro Sup

Éclairage

VIE DES ÉCOLES

Auteur(s) : Claire Morlot

La zone interscapulaire est proscrite pour les injections, au profit des lombes, et le massage du site est de règle. Apprendre les “réflexes félins” est indispensable pour une bonne prise en charge de l’animal.

Si la médicalisation du chat ne cesse de progresser depuis quelques années, la médecine féline reste néanmoins en retrait par rapport à la médecine canine, malgré l’augmentation du nombre de chats en France. Certains propriétaires déclarent préférer ne pas emmener leur animal chez le vétérinaire, de peur que cela se passe mal. Odeurs nouvelles, lieux inconnus et manipulations sont autant de sources de stress pour le chat. De plus, les propriétaires ont tendance à considérer que leur animal, prétendu plus résistant, se débrouille seul et a donc moins besoin d’un suivi annuel. En outre, les signes d’appels d’une maladie sont plus difficiles à déceler chez le chat, qui se plaint peu par nature.

Faire adopter des “réflexes félins” au quotidien

Afin de sensibiliser les étudiants à cette problématique, une consultation de médecine féline a été mise en place sur le campus de Lyon en septembre 2006 et a lieu tous les vendredis matin. Animée par notre consœur Anne-Claire Gagnon, consultante exclusive en médecine féline, elle permet de faire entrer des “réflexes félins” au quotidien : la pesée systématique au gramme près, l’utilisation des pinces de clipnose (voir photo), le recueil des urines de façon spontanée (les chats sont heureux, après le voyage et l’attente, de trouver un bac accueillant dans la salle de consultation), le dialogue avec le client, souvent bien informé et toujours attentif au bien-être de son compagnon. Le propriétaire est pris en préconsultation par un étudiant, encadré par un interne, puis la consultation proprement dite a lieu devant le praticien. L’étudiant expose le cas, les hypothèses et les investigations nécessaires. Après la discussion avec le consultant et l’explication au propriétaire, d’éventuels examens complémentaires sont réalisés par l’étudiant. Ce dernier est responsable de la bonne prise en charge de l’animal et de la consultation, jusqu’à une éventuelle hospitalisation dans les hôpitaux de l’école.

Fibrosarcome félin et bonnes pratiques d’injection

L’injection sous-cutanée, par son pouvoir traumatique notamment, serait l’une des origines possibles du complexe fibrosarcome félin, qui représente 15 à 40 % des tumeurs cutanées chez le chat. La zone interscapulaire et la face dorsale du cou en sont ainsi les localisations principales.

Afin d’éviter son apparition, notre consœur Frédérique Ponce, maître de conférences en médecine des carnivores, spécialisée en cancérologie, conseille de réaliser toute injection dans une zone non osseuse, où l’exérèse est facile : « Le flanc est à privilégier. » Anne-Claire Gagnon souligne ainsi qu’« à VetAgro Sup, les responsables pédagogiques ont le souci, pendant les consultations de médecine féline, que les étudiants prennent de bonnes habitudes. Ces gestes sont appréciés, voire réclamés, par certains clients avertis qui savent que la zone interscapulaire est à proscrire pour les injections (sauf la réhydratation sous-cutanée des vieux chats insuffisants rénaux chroniques). Les injections sous-cutanées sont donc réalisées le plus distalement possible sur les lombes et les étudiants ont tous le réflexe de masser la zone où le produit a été injecté ».

C. M.

CHAT ET VÉTÉRINAIRE, LE B.A.-BA

Quelques principes simples peuvent améliorer la prise en charge d’un chat et donc inciter le propriétaire à consulter.

Avant la consultation, il est utile de :

• Planifier les consultations félines sur une plage horaire déterminée, afin d’écourter l’attente.

• Dédier, si possible, une salle d’attente aux chats, à l’abri des bruits stressants et des odeurs.

• Nettoyer la table de consultation avant l’entrée de l’animal et se laver les mains.

• Fermer les fenêtres.

Lors de la consultation, il vaut mieux :

• Sortir l’animal de sa cage au dernier moment, en inclinant la boîte et en l’attrapant par le thorax et préférer poser les questions au propriétaire au préalable. Mettre ensuite la boîte hors de vue du chat.

• Parler calmement, éviter les gestes brusques.

• Tenir l’animal le moins possible, car plus il se sent contraint, plus il est stressé.

La prise en charge d’un animal agressif doit se faire dans le calme, en prenant le plus de précautions possibles. Les risques de blessure sont importants, tant pour l’animal que pour le vétérinaire, voire pour le propriétaire. Il peut être utile d’utiliser un “sac à chat” ou des pinces à clipnose. Celles-ci sont mises en place sur la peau du cou et peuvent avoir, dans certains cas, un effet spectaculaire.

Le chaton est difficile à immobiliser plus de quelques secondes : une prise de sang, un vaccin ou une pose de puce peuvent se révéler ardus. L’association injection-gêne-douleur avec l’image du vétérinaire peut alors être minimisée par l’utilisation de pinces à clipnose ou de jeux dans la salle.

Enfin, terminer la consultation par une récompense (une croquette, par exemple) est apprécié de l’animal comme du propriétaire.

Des bruits et des odeurs anxiogènes lors de l’hospitalisation

Il est important de séparer la chatterie du chenil. Les lieux où sont hospitalisés les animaux doivent être visibles, via l’utilisation de plexiglas, par exemple. Le confort de l’animal est amélioré par une individualisation des zones d’élimination, de sommeil et d’alimentation, ainsi que par quelques gestes d’attention (caresses, toilettage) et par la visite du propriétaire. L’eau et la litière sont changées fréquemment et la nourriture non consommée est enlevée de la cage. Enfin, l’hospitalisation doit toujours être réfléchie, surtout pour les chats âgés.

C. M.
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