Avancées en pathologie aviaire et bien-être animal au menu des Rippa 2010 - La Semaine Vétérinaire n° 1412 du 02/07/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1412 du 02/07/2010

Filière avicole. Congrès à Rennes (Ille-et-Vilaine)

Actualité

Auteur(s) : Alassane Kéïta

Ces rencontres interprofessionnelles ont réuni près de deux cents vétérinaires et techniciens.

Votre envoyé spécial au cœur de l’actualité terrain : nous vous informons des dernières nouvelles sur la pathologie aviaire. » C’est sur ce thème que se sont ouvertes les Rencontres interprofessionnelles de pathologie aviaire (Rippa) 2010, organisées par le groupe Chêne Vert le 10 juin dernier à Rennes (Ille-et-Vilaine). Vingt et un spécialistes ont présenté, devant plus de deux cents participants (25 % de vétérinaires et 75 % de techniciens), les avancées étiologiques, thérapeutiques et réglementaires dans le domaine de la pathologie et des productions avicoles.

Des souches de réovirus de type ERS sont présentes dans le monde

L’isolement et l’identification d’un nouveau réovirus entérique (appelé ERS), ainsi que le développement d’un vaccin contre celui-ci, ont été annoncés par nos confrères Pieter Kühne et Jean-Marie Watier (Intervet). Ce travail fait suite à l’observation de mortalités élevées et de difficultés de déplacement au sein de lots de poulets de chair en Pologne, y compris chez les sujets issus de parents vaccinés avec les vaccins disponibles contre les réovirus “classiques”. L’ERS a été isolé et l’utilisation de plusieurs anticorps monoclonaux a révélé qu’il possède un panel de réactions distinct de celui de ces souches classiques de réovirus. Il a alors été démontré, logiquement, que ce virus n’est pas neutralisé par des anticorps induits par les différents vaccins commerciaux actuellement disponibles. Des études plus poussées ont ensuite montré qu’il présente un modèle de réaction aux anticorps monoclonaux similaire à celui de différentes souches de terrain isolées dans plusieurs pays et continents (Amérique, Europe, Asie, Afrique), à partir de syndromes de malabsorption, et non encore introduites dans des préparations vaccinales commerciales. L’ERS et ces autres réovirus appartiennent donc au même groupe. « Cela indique que les souches de réovirus de type ERS sont présentes dans différentes régions géographiques et devraient être prises en compte en raison des problèmes qu’elles peuvent engendrer (malabsorption). C’est pourquoi le besoin d’un vaccin homologue, fondé sur la nouvelle souche de réovirus ERS, est apparu évident », ont estimé nos confrères. Ce vaccin a donc été développé et son efficacité démontrée, même s’il n’est pas encore commercialisé en France.

L’hépatite virale à inclusion, due à un adénovirus, est également toujours d’actualité. Décrite depuis les années 60, elle atteint principalement le poulet et se traduit par une mortalité soudaine en pic, étalée sur cinq ou six jours entre deux et sept semaines d’âge. Selon Pascale Rigommier-Barrat (Celtivet), « depuis près de vingt ans, les filières avicoles mettent en place des programmes d’hygiène et de biosécurité stricts pour éradiquer certains agents pathogènes. Les mesures les plus strictes sont appliquées aux étages de sélection et de multiplication, ce qui limite le contact de ces troupeaux avec les adénovirus. Les autres étages (stade élevage), moins protégés, sont donc susceptibles d’être infectés, alors qu’ils reçoivent peu ou pas d’anticorps maternels et que les adénovirus sont particulièrement résistants dans le milieu extérieur ».

Le seul isolement d’O. rhinotracheale dans la trachée est peu fiable

« Chez la dinde, en l’absence d’isolement d’Ornithobacterium rhinotracheale à partir de lésions pulmonaires, l’isolement de cette bactérie dans la trachée a peu de valeur diagnostique », a pour sa part expliqué Eric Thibault (Biovac). En effet, plusieurs sérotypes différents peuvent coloniser la trachée d’une même dinde, dont celui responsable des lésions pulmonaires. D’où l’intérêt du sérotypage, mais aussi de l’analyse des poumons de plusieurs sujets d’un même lot, pour arriver à un diagnostic fiable.

Les propriétés de la tylvalosine– un macrolide récemment autorisé chez le poulet et le faisan contre les infections par Mycoplasma gallisepticum – ont été présentées par Dieter Vancraeynest (Alpharma).« Outre ses effets antibiotiques, la tylvalosine lutte contre les infections par son action sur le système immunitaire (différenciation des monocytes en macrophages etc.) », a-t-il expliqué. Notre confrère Eric Bousquet (Virbac) a, quant à lui, exposé les données récentes concernant l’usage de la doxycycline en aviculture : « Historiquement, la dose recommandée était de 10 mg/kg/j. Néanmoins, les données les plus récentes justifient une posologie de 20 mg/kg/j chez le poulet et de 25 mg/kg/j chez la dinde. »

La directive relative au bien-être du poulet de chair bientôt transposée

Dans le chapitre réglementaire, François Merlet (Itavi) a fait le point sur la directive relative au bien-être du poulet de chair(1) qui devait être transposée dans le droit national des Etats membres avant le 30 juin. Elle prévoit une densité maximale en élevage de 33 kg/m2. Toutefois, à condition de respecter certaines exigences supplémentaires liées au bien-être animal (décrites dans la directive), l’éleveur peut aller jusqu’à des densités de 39 kg/m2, voire 42 kg/m2. Mais pour l’élevage conventionnel et les lots à un seul enlèvement (c’est-à-dire pas d’abattage en plusieurs fois), « la réalité du terrain est la suivante : 6 % des élevages ont une densité inférieure à 33 kg/m2, 60 % dépassent 39 kg/m2 dont 20 % vont même au-delà de 42 kg/m2 », a précisé l’intervenant. Dès lors, les inquiétudes de la filière vis-à-vis de la directive européenne se comprennent.

De son côté, Jacqueline Bastien (SNGTV) a explicité l’intérêt du Guide des bonnes pratiques de gestion du médicament vétérinaire, qui « s’inscrit dans l’ensemble des démarches de sécurisation des denrées alimentaires entreprises de l’amont à l’aval des filières de production ».

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