L’écouvillon trachéo-bronchique est la technique de choix pour détecter M. hyopneumoniae

Quatre techniques de prélèvement peuvent être utilisées pour dépister une infection à Mycoplasma hyopneumoniae (Mh) chez un porc à l’engrais : l’écouvillon nasal, le brossage de la zone oro-pharyngée, l’écouvillon trachéo-bronchique et le lavage trachéo-bronchique (^{voir photo}). La sensibilité de ces quatre techniques a été évaluée par l’unité d’épidémiologie et de bien-être du porc de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) de Ploufragan⁽¹⁾. A ce titre, soixante porcs à l’engrais, issus d’un élevage infecté par Mh, ont chacun fait l’objet des quatre types de prélèvement. L’identification de Mh a été réalisée par une nested-polymerase chain reaction (PCR) et l’ADN de Mh a été quantifié par une PCR en temps réel. La sensibilité et la spécificité de chaque technique de prélèvement a été évaluée par la méthode bayesienne. Par ailleurs, dans un essai expérimental antérieur, mené sur des porcs SPF (specific pathogen free), tous les échantillons d’animaux indemnes se sont révélés négatifs avec les quatre techniques de prélèvement, soit une spécificité de 100 %. L’écouvillon nasal a permis de détecter Mh chez huit porcs (soit 13,3 % des animaux prélevés), le brossage oro-pharyngé chez vingt-quatre porcs (soit 40 % des animaux prélevés), le lavage trachéo-bronchique chez trente-deux porcs (soit 53,3 % des animaux prélevés) et l’écouvillon trachéo-bronchique chez trente-six porcs (soit 60 % des animaux prélevés). Ainsi, la probabilité de détecter Mh augmente avec la profondeur du site de prélèvement dans l’arbre respiratoire.

Une quantité supérieure d’ADN est mesurée dans le site trachéo-bronchique

Le lavage trachéo-bronchique et l’écouvillon trachéo-bronchique sont les méthodes de prélèvement les plus sensibles pour détecter Mh chez les porcs infectés, comparativement au brossage oro-pharyngé et à l’écouvillon nasal. Ce dernier est la technique la moins sensible, avec une sensibilité moyenne estimée à 19 %. Pour l’écouvillon trachéo-bronchique, elle est estimée à 74 %, soit la sensibilité la plus élevée.

Une plus grande quantité d’ADN de Mh est trouvée sur le site trachéo-bronchique, comparativement aux cavités nasales et à la zone oro-pharyngée (p < 0,001, ^{voir graphique}). Les quantités moyennes d’ADN de Mh mesurées sont égales à 7.10²fg/ml⁽²⁾ dans les écouvillons nasaux, à 7,5.10⁴ fg/ml dans les prélèvements issus des brossages oro-pharyngés, 4.10⁶ fg/ml dans les prélèvements issus des lavages trachéo-bronchiques et 5.10⁶ fg/ml dans les écouvillons trachéo-bronchiques. Aucune différence statistiquement significative n’a été décelée entre les quantités d’ADN mesurées dans les échantillons provenant d’un lavage trachéo-bronchique et les quantités d’ADN mesurées dans les échantillons provenant d’un écouvillon trachéo-bronchique(p > 0,005). Plusieurs lavages trachéo-bronchiques réalisés chez un même porc pourraient avoir un impact sur l’entendue des lésions pulmonaires. Ainsi, l’écouvillon trachéo-bronchique, pratiqué chez des porcs vivants via un cathéter stérile, pourrait devenir la technique de prélèvement de choix.

• (1) C. Fablet et coll. : « Estimation of the sensivity of four sampling methods for Mycoplasma hyopneumoniae detection in live pigs using babesian approach », Veterinary Microbiology, article in press.

• (2) fg/ml = 1.10^-15 gr/ml (1 fg/ml est équivalent à une cellule de Mycoplasma hyopneumoniae).