Sa zone de compétences couvre les régions Rhône-Alpes et Auvergne - La Semaine Vétérinaire n° 1406 du 21/05/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1406 du 21/05/2010

Secteur vétérinaire de Lyon

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Auteur(s) : Serge Trouillet

Sur les douze départements des régions Rhône-Alpes et Auvergne, le secteur vétérinaire (SV) de Lyon, avec à sa tête le vétérinaire en chef Olivier Cabre, assure un ensemble de missions pour le moins varié.

Le SV de Lyon est rattaché à la direction régionale du SSA de Lyon, située place Bellevue, dans le quartier de la Croix-Rousse. Cette direction couvre la région Rhône-Alpes-Auvergne, qui correspond à la zone de défense Sud-Est. Le SV de Lyon se trouve quant à lui à Rillieux-la-Pape, au nord-est de l’agglomération lyonnaise, sur une emprise militaire à côté d’un établissement spécialisé du commissariat de l’armée de terre. Sa délocalisation sur l’école du SSA à Bron, poumon vert de l’est lyonnais, est prévue pour les années à venir. Son chef est le vétérinaire Olivier Cabre, qui a le grade de lieutenant-colonel. Après son diplôme (T 95), il effectue son service militaire à Toulon : « C’est ce qui m’a donné le goût du travail dans les armées. Même si j’étais interarmées, je travaillais essentiellement pour la marine, et la diversité des missions m’a séduit : entre la spécificité de la restauration collective, sur les bateaux et les sous-marins, l’évaluation des fournisseurs ou encore la grosse activité canine, avec notamment les chiens de protection de la base navale, je trouvais matière à satisfaire ma curiosité professionnelle. »

Ainsi, il passe le concours de recrutement. Après une année d’application au Val-de-Grâce, sa première affectation le conduit à Bordeaux, où il reste deux ans à la direction régionale, puis un an en tant que chef du SV. De retour à Toulon, il passe sept ans dans un service technique du commissariat de la marine, où il travaille sur la conception des cuisines des bateaux et des sous-marins, puis deux ans outre-mer comme conseiller vétérinaire en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, avant de rejoindre le SV de Lyon.

Une activité interarmées, et même interministérielle

Le vétérinaire en chef Cabre est secondé par trois adjoints : les vétérinaires principaux, qui ont le grade de commandant, Jean-Paul Demoncheaux (N 96), Edith Fontaine (T 99) et Sébastien Genin-Lomier (A 98), actuellement en formation à Bordeaux où il prépare un master sur l’eau. Deux techniciens vétérinaires interviennent sur le contrôle en restauration collective et chez les fournisseurs : l’adjudant Philippe Lacrouts et Yves Lo Piccolo, un personnel civil (technicien supérieur d’études et de fabrications) dont la présence, depuis 1989, assure une certaine continuité dans un service où ses collègues militaires sont souvent appelés à d’autres missions, partent en opérations extérieures ou changent d’affectation. Enfin, Sylviane Kudla est la secrétaire du SV ; si elle ne pratique ni soins ni nettoyage sur les animaux, elle réalise cependant certaines des tâches traditionnelles d’une assistante vétérinaire : rendez-vous, gestion de la pharmacie, etc.

La zone de compétence du SV de Lyon s’étend sur les douze départements des deux régions administratives Rhône-Alpes et Auvergne. Son activité est interarmées et même interministérielle puisque la gendarmerie nationale dépend du ministère de l’Intérieur : elle concerne dix-neuf unités de l’armée de terre, soixante-six de la gendarmerie nationale, cinq de l’armée de l’air, quatre du service de santé, douze de l’Igesa (centres de vacances des armées) et une de la Délégation générale pour l’armement. Il s’ensuit quelques spécificités liées au maillage important des sites sur une grande répartition territoriale : les contraintes climatiques, notamment l’hiver dans les zones montagneuses, l’ouverture saisonnière des centres de vacances et un temps moyen de déplacement de quatre heures. Les spécificités entraînent une planification méthodique des contrôles à effectuer toute l’année.

Des compétences variées, de la restauration collective à la santé animale

Les compétences du SV de Lyon, sur les emprises militaires, sont variées. Elles s’exercent d’abord sur le contrôle officiel en restauration collective. Quatre-vingt-trois organismes, dont l’hôpital d’instruction des armées de Lyon, les centres de vacances, les cantines militaires, etc., sont inspectés une fois par an. Olivier Cabre : « Nous avons des processus de qualification permettant de vérifier que les exigences applicables à l’inspection répondent à celles de l’accréditation. Les services vétérinaires des armées sont en effet accrédités, depuis le 1er avril dernier, par le Cofrac, le Comité français d’accréditation, pour l’inspection en restauration collective. Moi-même suis amené à superviser les autres vétérinaires de la région Sud-Est afin de m’assurer de la régularité et de la conformité de leur jugement. Cela fait partie de la démarche qualité, en lien avec l’accréditation. » Autre grand volet de ces compétences, la santé animale. « Nous faisons des inspections, poursuit-il, pour vérifier les conditions de ce que l’on appelle la bien-traitance animale. Il n’y a pas, évidemment, de maltraitance des animaux chez nous. Nous nous assurons, par exemple, que les chenils n’ont pas de revêtements dégradés ou de grillage abîmé. Nous avons cinquante-neuf chenils sur notre territoire, notamment dans la gendarmerie nationale avec les PSIG, les PGHM (pelotons de haute montagne), les GIC et les BTA (brigades de transport aérien); mais aussi dans l’armée de l’air et l’armée de terre, avec un nombre de courettes plus important. Au total, nous suivons cent quarante-cinq chiens dont chacun fait l’objet d’un dossier individualisé complet, de l’achat jusqu’à la réforme. En revanche, dans notre secteur vétérinaire, nous n’avons ni chevaux ni fauconnerie. »

Contrôle sanitaire de l’eau, expertise auprès des fournisseurs des armées

Depuis quelques années, les vétérinaires ont succédé aux médecins militaires pour le contrôle sanitaire de l’eau destinée à la consommation humaine, des stations de captage ou de forage qui se trouvent sur les emprises de la Défense. Selon Olivier Cabre, « l’eau étant considérée comme un aliment, cette compétence nous a été rattachée comme une extension de notre activité de contrôle en matière de restauration collective. Nous nous assurons que tout est fait pour que l’eau soit potable, sachant qu’en dehors des emprises militaires, cela relève de la compétence préfectorale. De la même façon qu’en restauration collective nous avons comme interlocuteur un “monsieur Hygiène” pour chaque organisme, nous avons sur chacun de nos sites un “monsieur Eau” qui travaille toute l’année à ce que soit respectée la réglementation ».

Le SV de Lyon fait aussi valoir son expertise sur la potabilité de l’eau, sur les cinquante-neuf sites où sont implantés des organismes de restauration collective, ainsi qu’auprès des fournisseurs des armées : « Pour travailler avec les armées, ils ont besoin d’une homologation par les services vétérinaires militaires, en particulier pour les denrées à risques sanitaires majeurs comme celles qui sont à base de viande. Sont ainsi suivis des ateliers de fabrication de taille diverse, des distributeurs, etc. Ce n’est pas de l’inspection, laquelle est assurée par les services vétérinaires civils, mais de l’expertise au profit des armées », précise le vétérinaire en chef Cabre.

Un dispositif de formation continue exemplaire

Le parc de voitures de fonction est ainsi rarement au complet à Rillieux-la-Pape. « Nous nous déplaçons beaucoup, en particulier les techniciens vétérinaires, explique Olivier Cabre. Pour autant, nous sommes aussi là pour les consultations vétérinaires dans nos propres installations. Notre difficulté, c’est la polyvalence. Nous devons en permanence entretenir nos qualifications dans de nombreux domaines. En réalité, nous avons souvent un domaine de spécialisation (par exemple, l’hygiène des aliments ou la santé animale), mais nous nous devons de rester généralistes et polyvalents pour nous préparer aux opérations extérieures et autres exercices outre-mer ou à l’étranger. Notre corporation est présente sur tous les théâtres d’opérations extérieures. En Afghanistan, le vétérinaire de théâtre est relevé tous les trois mois. Le commandant Demoncheaux est rentré du Kosovo il y a deux mois ; le commandant Genin-Lomier part au Tchad entre septembre et décembre, où s’est déjà rendu le commandant Fontaine. Même les techniciens vétérinaires partent : l’adjudant Lacrouts rejoindra le Kosovo en mai pour quatre mois. Je suis moi-même parti en Bosnie, au Tchad et lors de mon séjour outre-mer de deux ans, j’étais seul, sans adjoint ni secrétaire. Chaque année, sur le SV de Lyon, il y a toujours l’un d’entre nous qui part. Cela exige de ceux qui restent une polyvalence et un maintien permanent de leurs compétences. A terme, l’extension de notre accréditation pour l’inspection en restauration collective pourrait être recherchée pour l’inspection de la bien-traitance animale. Nous avons déjà formalisé ces procédures ; d’autres sont en cours de validation. Notre chance, au niveau des armées, est de pouvoir bénéficier d’un dispositif de formation continue exemplaire. »

Un plateau technique enviable

Entrée sécurisée par interphone, clôture intégrale, parc de détente pour les chiens, le SV de Lyon n’estpas une clinique vétérinaire comme les autres. Et ses installations sont à la hauteur de la sécurisation des lieux, ce dont se félicite volontiers le vétérinaire en chef Cabre : « C’est une grande clinique vétérinaire, avec un beau plateau technique. » Une salle de consultation avec unité dentaire, une salle de radiologie avec échographe, une salle de développement des radiographies avec développeuse automatique, un laboratoire avec une grande autonomie, notamment pour les analyses de sang, un bloc chirurgical avec appareil d’anesthésie gazeuse, deux doubles courettes qui servent au réveil, avec une partie intérieure dotée d’un radiateur et une partie extérieure donnant sur le parc de détente, etc.

« Nous ne faisons pas d’hébergement de chiens, précise Olivier Cabre, ou uniquement si l’un d’eux nécessite une hospitalisation pour des soins. Le bloc chirurgical sert aux sutures, ce qui évite de le faire en salle de consultation, mais aussi à la chirurgie des tissus mous (abcès, kystes, tumeurs, othématomes, etc.). Nous ne faisons pas de chirurgie osseuse, car cela demande une qualification initiale et un maintien permanent de la qualification difficile à assurer en dehors des structures spécialisées comme Suippes ou Gramat. Dans ce cas, nous référons. Nous avons la chance d’avoir l’école vétérinaire de Lyon, à proximité. En réalité, grâce aux mesures de prophylaxie et de prévention qui sont mises en œuvre de manière systématique et rigoureuse, mais aussi de l’effectif animal soutenu, constitué en majorité d’individus jeunes, nous avons assez peu d’opérations à réaliser. Par exemple, en ce qui concerne la dilatation-torsion de l’estomac, nous nous assurons lors de l’inspection des chenils que toutes les mesures de prévention sont bien respectées : rations journalières en deux fois, temps de digestion suffisant avant le travail, etc. C’était un problème chez nous il y a encore quinze ans ; aujourd’hui il s’est raréfié. Il en est de même pour les coups de chaleur, que les maîtres de chiens gèrent beaucoup mieux qu’auparavant. Enfin, les urgences qui ne peuvent pas être traitées à Lyon en raison de l’éloignement sont référées à nos confrères civils les plus proches. »

Serge Trouillet
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