Beaucoup de comportements indésirables du chat sont dus à l’ignorance de ses besoins - La Semaine Vétérinaire n° 1406 du 21/05/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1406 du 21/05/2010

Ethologie. Griffades, malpropreté, troubles du sommeil, vocalises, etc.

Actualité

Auteur(s) : Michel Bertrou

Quelle que soit la relation entre le chat et l’homme, la problématique du chat domestique, animal solitaire et non territorial, est fondamentalement écologique », a rappelé Bertrand Deputte, professeur d’éthologie à l’école d’Alfort. Il s’exprimait dans le cadre d’un enseignement postuniversitaire (EPU) sur le comportement du chat, organisé du 30 avril au 1er mai dernier par l’ENVA en partenariat avec la Société européenne d’éthologie vétérinaire des animaux domestiques (Seevad)(1). Comme celui de l’an dernier sur le chien(2), cet EPU s’adressait aux praticiens et aux étudiants curieux d’une approche éthologique des troubles comportementaux.

A la différence du chien, le chat doit avant tout se familiariser à son environnement (dont l’homme fait partie). Notre consœur Isabelle Vieira, présidente de la Seevad, a rappelé l’absence d’attachement et d’empreinte chez cette espèce nidicole, ainsi que l’importance pour son développement du jeu-prédation, qui doit être favorisé à l’aide d’objets. Monique Bourdin et Géraldine Dalibard ont souligné que de nombreux comportements indésirables pour les propriétaires (griffades, malpropreté urinaire, comportements d’attaques entre chats ou envers l’homme) sont pourtant normaux, car souvent, le bien-être et l’environnement de ces animaux ne sont pas suffisamment respectés.

Par nature, toute cohabitation avec l’espèce féline reste fragile

Un chat faiblement familiarisé ou peu apprivoisé peut devenir intolérant à des situations de contact forcé ou sortir les griffes juste après des caresses. En cas d’attaque, le stimulus disruptif permet de réorienter le chat vers une autre cible (balle, jouet, etc.). La punition directe est à bannir. L’extinction (absence de réponse) est en revanche la règle en cas de comportement de sollicitation gênant, de même que le renforcement positif si l’animal est demandeur de contacts. Ne pas reconnaître que son animal est un grignoteur (vingt-quatre heures sur vingt-quatre) peut également générer des comportements gênants (attaques, malpropreté, troubles du sommeil, etc.).

Quant à l’obésité, elle serait plutôt, selon Isabelle Vieira, le résultat d’un stress par incapacité du chat à produire des comportements naturels de chasse qui procurent plaisir et activité. A ce sujet, notre confrère Pascal Lescroart est venu présenter son invention : le Pipolino. Plus qu’un jouet, cette “gamelle” à distribution lente et ludique permet d’enrichir le milieu de l’animal et d’induire un comportement de prédation.

Le praticien joue un rôle fondamental dans le dépistage précoce des troubles

Catherine Escriou, maître de conférences en neurologie à l’école de Lyon, a mis en avant les liens qui existent chez le chat entre des troubles organiques et le comportement. Les affections algiques, notamment, peuvent susciter chez lui irritabilité, recherche d’isolement et malpropreté. Avec les dysendocrinies (hyperthyroïdie), les encéphalopathies (idiopathiques, inflammatoires, néoplasiques, métaboliques ou dégénératives) sont également à l’origine de vocalises excessives, d’attaques, de perturbations de la prise alimentaire ou du sommeil. La majorité des comportements gênants étant d’origine organique, le praticien joue un rôle fondamental dans le dépistage précoce de ces affections.

L’approche éthologique vétérinaire, proposée durant ces journées, fait également ressortir que, comme le chien, beaucoup de comportements indésirables du chat sont liés au fait que les propriétaires méconnaissent ou négligent les besoins de leur animal. La médicalisation ne doit être utilisée qu’en dernier recours, lorsque toutes les techniques de modifications comportementales et d’enrichissement du milieu n’auront pu venir à bout du comportement incriminé.

  • (1) Renseignements : Seevad, 44 rue de la Gare, 77130 Varennes-sur-Seine, tél. : 06 07 22 31 08 (voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1346 en page 18).

  • (2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1387 du 8/1/2010 en page 18.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr