Mieux se connaître et comprendre les autres grâce à l’ennéagramme

L’ennéagramme est un système ancien qui permet, à partir de neuf types de personnalités, de comprendre notre façon de fonctionner ainsi que celle d’autrui. C’est donc un outil de connaissance de soi et de communication. Il s’agit aussi et surtout d’une grille de lecture très utile.

Le professeur Tart, de l’université de Californie, affirme que l’ennéagramme est le « système le plus complexe et le plus sophistiqué [qu’il ait] jamais rencontré, mais c’est une complexité sensible et intelligente, non pas une confusion »⁽¹⁾. L’objectif est de répondre à la question de Socrate « qui suis-je ? » mais aussi « qui sont les autres ? ».

Cette méthode est ancienne et ne peut être attribuée à une personne précise. Certains citent Pythagore alors que d’autres datent l’ennéagramme à l’ancienne Babylone, soit 2 500 ans avant Jésus-Christ. La méthode, redécouverte après avoir été perdue, relève aujourd’hui de la psychologie dite “transpersonnelle”. Nous devons sa “version moderne” à Oscar Ichazo, professeur de psychologie et à Claudio Naranjo, psychiatre chilien. Plusieurs thèses de doctorat ont été rédigées sur ce sujet.

Les caractéristiques de la personnalité sont un enseignement

L’ennéagramme considère que les préoccupations de la personnalité sont des enseignements et non des défauts. Nous éprouvons tous, au-delà des cultures et des émotions, du courage, de la colère, de la culpabilité, etc. Comme l’affirme René de Lassus⁽²⁾, ce qui nous différencie les uns des autres, « c’est l’ordre dans lequel certaines qualités et certaines limites prédominent par rapport aux autres ». Ces qualités, forces, tendances et faiblesses sont articulées d’une façon particulière qui définit le type d’une personne dans l’ennéagramme. Par ce système, chacun créé donc sa personnalité à partir de sa “compulsion”. Chaque personne est dominée par l’une des neuf forces ou tendances existantes. Nous parlons ainsi de type 1, de type 2, etc.

L’ennéagramme distingue neuf tendances caractéristiques d’une personnalité

Le type 1 est exigeant avec lui-même, perfectionniste. Il a peur de faire mal. Il est très attentif aux autres. Ce qu’il souhaite avant tout, c’est être reconnu pour ce qu’il fait. Il déteste être pris en défaut, mais ne manifeste pas la colère qu’il peut ressentir.

Le type 2 est généreux, dévoué et attentif aux autres. Il est toujours disponible pour réconforter son prochain. Il ne veut pas être rejeté, mais, au contraire, être aimé. Il évite de reconnaître ses propres besoins.

Le type 3 est obsédé par la réussite (professionnelle, familiale et sociale), l’efficacité. Il fait preuve de courage. Séducteur, il désire être apprécié. Il met tout en œuvre pour éviter l’échec.

Le type 4 est émotif, souvent mélancolique et solitaire. Il fuit la conformité, la banalité. Il peut être créatif, car il souhaite cultiver sa différence.

Le type 5 est guidé par la logique. Observateur, il se préserve de l’émotion et échappe aux réunions, préférant se retrouver seul. Souvent désintéressé, il entretient de bons rapports avec son entourage. Il se distingue par sa volonté d’accumuler des connaissances. Il veut être reconnu pour son savoir. Il craint l’intrusion et le vide intérieur.

Le type 6 a l’esprit de clan. S’il tisse des liens forts avec ses amis, il reste cependant soupçonneux envers les autres. Intuitif, il utilise cette capacité pour détecter les risques et les menaces. Il fait volontiers de l’humour. Il accorde difficilement sa confiance, mais une fois rassuré il est d’une grande loyauté. Il se soumet volontiers à une autorité forte et loyale. Il est attentif aux autres et craint particulièrement la trahison et la déviance.

Le type 7 redoute la souffrance et l’enfermement. Il entreprend toute sorte d’activités, car il déteste la routine. D’un naturel joyeux, il est apprécié par les autres, même si certains le trouvent superficiel. Il transmet son optimisme aux autres, mais il a besoin de stimulants.

Le type 8 est un travailleur qui possède une nature de “chef”. Il a besoin de contrôler son environnement. Il est combatif et n’hésite pas à imposer son point de vue. Il est souvent excessif, enthousiaste et énergétique : il fonctionne sur le principe du “tout ou rien”. Il craint la faiblesse.

Le type 9 apprécie tout particulièrement la bonne ambiance, qu’il contribue largement à créer. Il est à l’écoute des autres, minimise les vrais problèmes, déteste la pression du temps. C’est un bon médiateur, autonome et assez sûr de lui. Il déteste les conflits.

Nous verrons dans le prochain numéro en quoi ces neuf types permettent de mieux se connaître, de comprendre ses réactions et celles d’autrui. Et vous, saurez-vous déterminer le type dominant qui vous caractérise ?

• (1) Préface du livre de Helen Palmer sur l’ennéagramme.

• (2) Auteur de « L’Ennéagramme, les 9 types de personnalités », Marabout, Paris, 1997.