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Auteur(s) : J.-L. D.
Comment éviter que le varron ne fasse sa réapparition dans le Nord quand le pays voisin, la Belgique, ne s’impose aucune prophylaxie obligatoire en la matière ?
Le département a été déclaré totalement assaini dès l’an 2000, après plusieurs campagnes de traitements hypodermicides généralisées à tous les bovins, et assurées obligatoirement par les vétérinaires. Si efficacité a su rimer avec rapidité, encore a-t-il fallu dans la foulée élaborer une stratégie pour protéger le cheptel d’une propagation de mouches belges. Un vrai problème de voisinage ! Décision a alors été prise de poursuivre les traitements hivernaux sur une bande de 5 km de largeur à partir de la frontière, ce qui représente un total de 178 communes, dont 80 entre Lille et Dunkerque, soit un tiers du territoire et un quart du cheptel départemental, 70 000 traitements annuels dans un peu moins de 1 000 élevages.
« Ce gymkhana revenait à plus de 130 000 € par an, note Frédéric Wolff, vétérinaire du Groupement de défense sanitaire du Nord, non pas pour participer à l’assainissement du cheptel, mais pour garantir la protection du statut vis-à-vis de la Belgique, où rien n’est entrepris faute d’obligations mondiales ou européennes ! » Cette méthodologie a duré jusqu’aux années 2003-2004, époque à laquelle des tests ont montré un taux de contamination (et non d’infestation) inférieur à 5 % des cheptels en Flandre, et entre 25 et 30 % le long de la Wallonie, preuve d’une pression de contamination réelle liée à la répartition du cheptel bovin en Belgique. Dès lors, le choix a été fait de cibler dans le nord-ouest du département les traitements préventifs sur les seuls cheptels présentant des risques de contamination et de continuer la stratégie de traitement généralisé pendant l’hiver dans le sud-est. Et cela jusqu’à ce qu’un nouvel état des lieux, lors de la campagne 2008-2009, révèle « à notre grande surprise » et « sans raison évidente » que cette dernière région était aussi passée à 4 ou 5 % de contamination. La stratégie du ciblage a donc été étendue à l’ensemble du département pour la campagne 2009-2010. L’ennemi varron est-il terrassé ou maîtrisé ? C’est encore un mystère.
Si le département est déclaré officiellement indemne de la maladie d’Aujesky depuis 2008, ce n’est toujours pas le cas pour la Flandre belge voisine. « Nous ne vaccinons plus depuis 2006, il n’y a donc plus de protection clinique, ni vaccinale, alors que l’an dernier sont arrivés 33 000 porcelets belges pour se faire engraisser. Nous avons une épée de Damoclès sur nos têtes », explique Frédéric Wolff. Quant à la FCO, il n’y a plus de cas constatés.
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