La sonde urinaire pourrait être retirée après quatre jours

Lors de la perte de la fonction vésicale chez le chien paralysé, diverses méthodes peuvent être mises en place : vidange manuelle, sondage intermittent ou à demeure. La complication la plus fréquente est une infection urinaire. La vidange manuelle, qui n’est pas toujours facile ou possible, peut entraîner de la douleur chez un animal en phase postopératoire. La vidange incomplète de la vessie peut en outre favoriser une infection. Afin de quantifier le risque d’infection urinaire, les auteurs⁽¹⁾ étudient et comparent les trois modes de vidange vésicale.

Soixante-deux chiens pesant moins de 13 kg et âgés en moyenne de cinq ans sont traités chirurgicalement pour une hernie discale entre T3 et L3. En raison de leur incapacité à uriner spontanément, l’une des trois méthodes de vidange vésicale est déterminée au hasard. Trois groupes sont alors formés : vidange manuelle (groupe VM, vingt-cinq chiens), sondage intermittent (groupe SI, douze chiens mâles) et sondage permanent (groupe SP, vingt-cinq chiens). Les animaux qui ne récupèrent pas la capacité d’uriner durant leur hospitalisation sont exclus de l’étude.

Le risque d’infection est lié à la durée du traitement, non à la technique de vidange

La vidange manuelle et le sondage intermittent ont lieu en moyenne trois fois par jour. La durée entre l’opération et la récupération fonctionnelle de la vessie est, en moyenne, de quatre jours dans les groupes VM et SI, et de plus de sept jours pour le groupe SP. Cette différence est statistiquement significative. Un cinquième des animaux présentent une culture bactérienne positive. La différence entre les trois groupes n’est pas significative, et le sexe du chien n’influence pas les résultats. La bactérie est le plus souvent Gram négative, et Enterobacter est le plus fréquemment rencontré. Au final, ce n’est pas la technique de vidange vésicale, mais la durée du traitement qui entraîne un risque d’infection urinaire. Pour chaque jour supplémentaire, le risque est une fois et demie plus important. Il paraît donc logique de diminuer la durée du traitement au maximum. S’il est facile de juger la capacité d’un chien à uriner spontanément dans les groupes VM et SI, cela se révèle impossible dans le groupe SP. Le praticien doit donc décider quand retirer une sonde à demeure, généralement lorsque la fonction motrice est observée.

Les sources d’infection urinaire sont multiples : contamination lors du placement de la sonde urinaire, lésion de la muqueuse, colonisation ascendante par des bactéries fécales ou des surfaces sur lesquelles le chien se trouve (sol de la clinique, couverture souillée), etc.

Quant à la vidange manuelle, aucune étude n’a évalué son efficacité. Cette modalité est parfois difficile en raison de l’embonpoint, de la douleur et/ou du comportement de l’animal. Le volume d’urine résiduel est donc inconnu. Les auteurs suggèrent de retirer la sonde urinaire des chiens paralysés du groupe SP à l’issue de quatre jours pour évaluer leur fonction vésicale, même si la fonction motrice n’est pas réapparue.

• (1) L. Bubenik et G. Hosgood : « Urinary tract infection in dogs with thoracolumbar intervertebral disc herniation and urinary bladder dysfunction managed by manual expression, indwelling catheterization or intermittent catheterization », Vet. Surgery, 2008, vol. 37, n° 8, pp. 791-800.