La cause sous-jacente d’une luxation du cristallin est à rechercher

Lors d’une luxation du cristallin chez le cheval, il existe presque toujours une cause antérieure. Il faut y penser et ne pas considérer que la luxation est primaire », a souligné Anne-Marie Verbruggen lors de la dernière édition de l’European Veterinary Conference. Pour illustrer ces propos, notre consœur et Derek Knottenbelt ont décortiqué le cas d’un cheval de quatorze ans, présenté par son propriétaire parce qu’il secoue la tête lorsque quelqu’un s’approche de lui. Cette attitude est apparue la veille de la consultation.

L’examen clinique révèle une luxation du cristallin dans la chambre antérieure de l’œil. Une discussion sur le bien-fondé d’une intervention chirurgicale est lancée. Le cheval est placé deux jours sous un traitement qui combine des antibiotiques et des anti-inflammatoires. L’opération est décidée, mais au moment de la réaliser, il apparaît que le cristallin est passé dans la chambre derrière l’iris. « Finalement, nous avons choisi de ne pas intervenir chirurgicalement et d’appliquer plutôt des miotiques. L’option chirurgicale était néanmoins envisageable. » Le lendemain, l’œil est douloureux en raison de l’application des miotiques, mais le cheval est en voie de guérison.

« La luxation du cristallin est une affection rare chez le cheval », a témoigné Derek Knottenbelt. Les luxations sont le résultat d’autres lésions oculaires comme un traumatisme, un glaucome, une cataracte chronique, etc. Lors de l’examen clinique, il convient ainsi d’être attentif à d’autres symptômes. Dans ce cas, l’autre œil présentait des stries de Haab, révélatrices d’une augmentation de la pression dans l’œil.

« Lors de tout trouble oculaire, il convient de se poser une première question : le cheval pourra-t-il conserver la vue ? Ensuite, il faut se demander si sa vision sera complète. » Le pronostic de vision lors de luxation dépend de la cause et de la sévérité de la cause sous-jacente. « Le retrait chirurgical d’un cristallin luxé chez le cheval est associé à un taux élevé de complications postopératoires et, souvent, à une vision pauvre. »

Les lésions de la paupière supérieure sont les plus délicates à soigner

D’autres cas cliniques d’ophtalmologie ont été abordés par les deux conférenciers, comme les déchirures de la paupière supérieure qui surviennent fréquemment. Derek Knottenbelt a souligné l’importance d’assurer à la paupière reconstruite des marges bien congruentes. En outre, toute lésion qui touche la paupière supérieure sera plus délicate à gérer que celle qui affecte la paupière inférieure. Dans un cas de reconstruction apparemment correct, la cornée a été lésée par un corps étranger persistant qui s’est introduit à la faveur de la lésion initiale. Le cheval concerné a présenté une photophobie. Il convient donc de penser à l’éventuelle présence d’un corps étranger lors de lésion de la paupière (y compris les points de suture, qui peuvent persister et aboutir au même résultat).