Rafraîchir les truies en maternité augmente leurs performances - La Semaine Vétérinaire n° 1401 du 16/04/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1401 du 16/04/2010

Reproduction porcine

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Alassane Kéïta

Elles mangent davantage, produisent plus de lait et les porcelets sevrés sont plus lourds.

Une étude de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra, N. Quiniou et J. Noblet, 1999) montre que les performances de lactation de la truie multipare sont réduites au-dessus de 25 °C (la température optimale se situe entre 18 et 20 °C). Parallèlement, la température de confort du porcelet est supérieure à 25 °C (jusqu’à 30 °C), ce qui se traduit en routine par l’installation de lampes ou de plaques chauffantes pour les porcelets. En conséquence, tout ce qui peut être fait pour concilier ces deux exigences contradictoires est utile pour augmenter les performances.

Les truies sont soumises à un stress thermique pendant l’étude

Une équipe brésilienne(1), en relation avec l’Inra, a étudié l’effet de l’installation de plaques rafraîchissantes sous les truies sur leurs performances de lactation. Dans un élevage, cinquante-neuf truies primipares sont réparties en deux lots en maternité. Les trente truies du lot qui dispose du système de refroidissement (L.17) sont placées dans des cases dont la plaque, sous la truie, est équipée d’une tuyauterie où circule de l’eau à 17 °C. Les vingt-neuf truies du lot témoin (T) sont installées dans des cases où la plaque n’est pas refroidie. Le poids vif et l’épaisseur de lard dorsal sont équivalents dans les deux groupes. Les truies et leurs porcelets sont suivis de la mise bas jusqu’au sevrage (vingt et un jours) et au moment où surviennent les chaleurs après le sevrage.

Les truies sont exposées à un stress thermique pendant l’étude.

La température du sol, mesurée au niveau de la truie, est respectivement de 27,6 °C et 37,2 °C pour les truies des lots L.17 et T (p < 0,01).

Les truies “rafraîchies” passent moins de temps au repos

La température rectale est significativement plus faible chez les truies du groupe L.17 que chez les témoins (39,1 °C versus 39,4 °C, p < 0,01). La température ambiante moyenne relevée dans les maternités varie de 21,5 à 29,5 °C.

En lactation, les truies du lot L.17 mangent significativement plus que celles du groupe T (5,3 kg/j au lieu de 4,5 kg/j, p < 0,05). De plus, les truies L.17 passent significativement moins de temps au repos en décubitus latéral, plus de temps à allaiter et à s’alimenter que les truies témoins. Cela concorde avec les données de sevrage : les truies L.17 ont un poids moyen (+ 8,5 kg, p < 0,01) et une épaisseur de lard dorsal (+ 0,75 mm, p < 0,01) significativement plus élevés que les truies T. En outre, après le sevrage, les chaleurs sont observées significativement plus vite chez les animaux du groupe L.17 (4,2 jours versus 5,7 jours, p < 0,01).

Le GMQ des porcelets des truies “rafraîchies” est plus élevé que dans le lot témoin

Sous la mère, les porcelets des truies L.17 ont un gain moyen quotidien (GMQ) significativement plus élevé que celui des porcelets des truiesT (264 g/j au lieu de 206 g/j, p < 0,01). Le poids moyen de portée est également significativement plus élevé au sevrage pour le lot L.17 (64,6 kg versus 53,9 kg, p < 0,01). La quantité moyenne de lait produite par jour, recalculée a posteriori, est significativement plus élevée pour les truies L.17 que pour les témoins (9,53 kg/j versus 7,37 kg/j, p < 0,01).

Cette étude concerne des primipares soumises à un stress thermique. La transposition des résultats obtenus aux multipares mériterait d’être explorée (on ignore si les premières souffrent de la chaleur de la même manière que les multipares, qui ont un gabarit supérieur), de même qu’en conditions de climat tempéré.

Ce dispositif de refroidissement des truies se révèle toutefois particulièrement intéressant, car un porcelet qui pèse 1 kg de plus au sevrage seraunporccharcutierde10 kg de plus à l’abattage. En outre, pour la truie, l’apparition des chaleurs un jour plus tôt représente un jour improductif en moins. Le principe est donc intéressant et appelle des travaux complémentaires avec des multipares et en climat tempéré.

  • (1) B.A.N. Silva, R.F.M. Oliveira, J.L. Donzele, H.C. Fernandes, A.L. Lima, D. Renaudeau et J. Noblet : « Effect of floor cooling and dietary amino acids content on performance and behaviour of lactating primiparous sows during summer », Livestock Science, 2009, n° 120, pp. 25-34.

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