Sceptiques sur la virulence de la grippe A/H1N1, les vétonautes ont boudé les centres de vaccination - La Semaine Vétérinaire n° 1400 du 09/04/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1400 du 09/04/2010

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

« Non, je ne me suis pas fait vacciner. Pourtant, Roselyne m’avait envoyé une invitation personnelle dès octobre, puisque je travaille à l’hôpital. En fait, j’ai fait encore mieux en termes de vaccination : j’ai eu la grippe A ! J’ai vécu cette maladie à l’hôpital, de l’intérieur, et franchement je peux vous dire que la gestion de la crise n’est pas à l’honneur de Roselyne ! » Cette consœur résume parfaitement le sentiment général des vétonautes face à la vaste campagne de vaccination lancée cet hiver par les pouvoirs publics : incrédulité face au danger annoncé du virus H1N1 et doutes quant à l’efficacité du dispositif sanitaire mis en place. Un scepticisme partagé par les Français dans leur ensemble et une partie de leurs représentants.

Profitant de la réforme des institutions de juillet 2008, les groupes politiques minoritaires de l’Assemblée et du Sénat ont fait jouer leur possibilité d’obtenir la création d’une commission d’enquête, une fois par session parlementaire. La grippe A leur est apparue comme un sujet idéal. Au Palais Bourbon, les députés du Nouveau Centre ont mis sur pied une commission pour faire toute la lumière sur « la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1 » (c’est son intitulé), tandis qu’au Palais du Luxembourg, la commission élaborée par les sénateurs communistes investigue « le rôle des firmes dans la gestion de la grippe A/H1N1 ». Une lourde artillerie parlementaire pour une gestion de pandémie qui prend des allures d’affaire d’Etat.

La commission du Sénat, qui a commencé à travailler avant celle de l’Assemblée, a auditionné Roselyne Bachelot et Didier Houssin, directeur général de la Santé, le 23 mars dernier. Le président de la commission, le sénateur communiste François Autain, est entré d’emblée dans le vif du sujet : « Quel a été le propre rôle de la ministre de la Santé dans la gestion gouvernementale de la crise pandémique Quelles décisions étaient de votre ressort Quelles responsabilités vous incombaient » Il a dénoncé une « manipulation de l’organisation mondiale de la santé » et une « surévaluation des risques » pour une épidémie qui, à ce jour, n’a fait “que” trois cents morts en France.

Roselyne Bachelot a dit assumer son « choix » de répondre « à une menace sanitaire grave » plutôt que « d’improviser » face à la pandémie. « J’ai choisi de protéger d’abord la santé de mes concitoyens, hommes et femmes, enfants et adultes, malades et bien portants, plutôt que celui d’envisager le seul angle financier », a-t-elle expliqué. On ne saurait mieux dire : selon les estimations des ministères de la Santé et de l’Intérieur publiées le 25 mars, l’organisation et la mise en œuvre de la campagne de vaccination contre la grippe A ont coûté la bagatelle de 670 millions d’euros. Six millions de Français se sont fait vacciner, soit un coût de revient d’environ 111 € par personne vaccinée. A elles seules, les 94 millions de doses de vaccins initialement commandées ont coûté, selon les estimations, 334 millions d’euros. A cela s’ajoute, notamment, l’indemnisation des laboratoires après l’annulation d’une partie des commandes, évaluée à 48 millions d’euros.

François Autain a par ailleurs interrogé la ministre de la Santé sur l’influence des laboratoires pharmaceutiques et la neutralité des experts auxquels la loi impose de préciser leurs liens avec les laboratoires, même si leurs déclarations ne sont pas vérifiées et qu’aucune sanction ne s’exerce en cas d’omission. « Ce n’est pas parce qu’un expert travaille pour un laboratoire que son expertise n’est pas valable ou qu’elle est orientée, a assuré Roselyne Bachelot. Les liens d’intérêt ne sont pas forcément des conflits d’intérêt. » Elle n’a pour l’instant convaincu personne.

réaction Internet

Comme la campagne contre la FCO

Tout cela me rappelle curieusement la campagne de vaccination contre la fièvre catarrhale ovine. L’organisation mise en place a en effet été exactement la même. Nous sommes sous l’égide du néocolonialisme administratif.

Jean-Claude Jestin
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