Pour chasser sa peur, le phobique doit y être progressivement et longuement confronté - La Semaine Vétérinaire n° 1400 du 09/04/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1400 du 09/04/2010

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

Les phobies ont schématiquement quatre sources : un événement traumatisant dû à un accident ou à une agression, un événement pénible répété (une humiliation par exemple), l’imitation d’un modèle, ou a contrario la peur de ne pas lui ressembler, et une éducation rigide pétrie d’interdits. Le modèle biopsychosocial est aujourd’hui largement accepté pour expliquer leur étiologie. La composante biologique est la prédisposition de certains à ressentir de grandes peurs, la composante psychologique est liée au modèle et au style éducatif et la composante sociale au mode de vie et à la culture.

Le point fondamental pour le thérapeute est de ne pas aggraver cette peur avant de mettre en place une thérapie pour tenter de la guérir. Le phobique adopte un comportement d’évitement, qui ne fait qu’auto-entretenir son malêtre. Le but est de l’aider à “reconfigurer” son cerveau au moyen d’un apprentissage progressif et sans violence, qui dure quelques mois à quelques années (cela dépend de la nature et de l’ancienneté de la phobie), en développant chez le sujet un sentiment de sécurité. Les étapes clés qui suivent consistent à apprendre au phobique à désobéir, à faire respecter sa peur par les autres, à se relaxer et enfin à relancer une réponse rationnelle (par exemple : « Je ne peux pas tomber de mon balcon, puisqu’il est équipé d’un dispositif qui garantit ma sécurité »). L’objectif de la thérapie est donc de ne plus avoir peur de la peur. Pour cela, le thérapeute expose progressivement, mais longuement et souvent, le patient à sa peur. En effet, plus le phobique côtoie sa phobie (donc moins il l’évite), plus l’intensité de sa peur diminue. La réflexion peut alors prendre le dessus. Les thérapies font une large place aux exercices physiques et à la respiration. Une activité comme le kendo est tout à fait appropriée. Ceux qui la pratiquent sont revêtus d’une armure et d’un casque (ce qui évite, en apparence, d’être soumis au regard de l’adversaire). Le même mouvement est souvent répété (cela conduit à un relâchement, donc à une relaxation salutaire à l’apprentissage) et il faut crier le nom de la technique utilisée (obligeant à aller au-delà de la peur et de la timidité).

L’exercice physique peut donc améliorer certaines phobies et chasser les éléments qui contribuent à l’accentuer (fatigue, stress, renfermement sur soi). Même si quelques-unes sont longues à guérir, une nette amélioration peut être notée, les symptômes s’effaçant peu à peu. La diminution puis la disparition de la manifestation (rougeur du visage, respiration saccadée, sueur, palpitations) signifient que le processus de guérison est en marche. C’est ce que cherchent à obtenir les thérapeutes, avec des résultats encourageants dans de nombreux cas.

Les thérapies comportementales cognitives proposent un arsenal de techniques

L’objet de la technique EMDR (Eye, Movement Desensitization, Reprocessing) est de provoquer une désactivation, puis une reprogrammation des émotions douloureuses qui sont associées au souvenir. Le thérapeute installe le patient confortablement (par exemple sur un divan, comme en psychanalyse) puis il lui fait revivre des émotions pénibles, comme un jeu qui a mal tourné et durant lequel il a failli s’étouffer, dans le cas d’une personne qui éprouve une phobie de l’étouffement. En même temps, le thérapeute lui fait suivre des yeux son doigt (ou un objet) auquel il imprime des mouvements latéraux rapides. Cette technique a donné de bons résultats pour le traitement de certaines phobies. Mais il ne s’agit pas d’une recette miracle qui convient à tous.

De nombreuses thérapies comportementales et cognitives (TCC) offrent un arsenal de techniques pour venir à bout de nombreuses phobies, en particulier celles de nature sociale (peur de la foule, par exemple). Elles sont associées à des exercices “sur mesure” qui permettent une exposition progressive et régulière, tout en chassant l’évitement. Par exemple, se tenir au milieu d’un groupe pendant dix minutes, sans pouvoir bouger ni parler, et en s’efforçant de regarder chacun des vis-à-vis le plus longtemps possible dans les yeux. Bien entendu, il existe des exercices de ce type pour les phobies d’une nature différente.

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