Le traitement de la mucocèle est souvent chirurgical

Avant 2000, la mucocèle était rarement diagnostiquée. Elle est désormais considérée comme l’une des affections les plus fréquentes de la vésicule biliaire. Les raisons précises de la déshydratation de la bile et de son enrichissement en mucus restent mystérieuses. Ce processus aboutit parfois à une dilatation de la vési-culebiliaire, appelée mucocèle. Au pire, la paroi rompt.

La pathophysiologie de la mucocèle reste inexpliquée. Diverses théories sont avancées : la dyslipidémie (comme chez le shetland), une anomalie de la motilité de la vésicule ou un dysfonctionnement des cellules à mucus.

Agés en moyenne de neuf ans, les animaux atteints sont souvent ictériques. Les trois quarts d’entre eux présentent des symptômes. Un syndrome d’abdomen aigu est typiquement accompagné de vomissements, d’anorexie, d’abattement, et parfois de diarrhée. L’analyse sanguine indique une élévation des valeurs hépatiques, avec parfois une hyperbilirubinémie. La radiographie peut montrer une masse abdominale craniale. L’échographie révèle une dilatation du canal cholédoque et de la vésicule biliaire. Son contenu a parfois l’apparence d’une étoile ou d’un kiwi en coupe. L’état d’un animal symptomatique devrait être stabilisé avant toute intervention, à l’aide d’une perfusion, d’un antiémétique, d’un analgésique et d’antibiotiques par voie intraveineuse. Le praticien peut choisir l’ampicilline, le métronidazole, l’enrofloxacine et/ou l’association amoxicilline-acide clavulanique. La flore bactérienne, souvent d’origine intestinale, est aérobie et/ou anaérobie.

La chirurgie s’envisage notamment lors d’obstruction biliaire

Le traitement médical est à envisager chez les animaux asymptomatiques ou peu affectés, mais sans signe d’obstruction biliaire. Il fait appel aux antibiotiques, à un cholérétique (acide ursodéoxycholique), à un hépatoprotecteur (silymarine,S-adénosyl-méthionine). Un suvi est nécessaire, par exemple après quatre à six semaines de traitement. Une échographie et une analyse sanguine sont répétées. La chirurgie est indiquée lors d’obstruction biliaire ou quand les symptômes persistent ou empirent malgré le traitement médical. L’intervention a lieu en urgence en cas de rupture de la vésicule biliaire ou de péritonite septique. Il est prudent d’administrer de la vitamine K1 (0,5 mg/kg toutes les douze heures par voie sous-cutanée) vingt-quatre heures avant et quelques jours après l’intervention. La la parotomie doit permettre l’exploration de tout l’abdomen. Selon le cas, une cholécystectomie ou une cholécysto-entérostomie est effectuée. La cholécystotomie est déconseillée. La perméabilité du canal biliaire est à vérifier à la faveur d’une incision dans le duodénum proximal.

La vésicule biliaire, des biopsies du foie, ainsi qu’une culture de bile sont soumises au laboratoire. Lors de rupture de la vésicule biliaire, l’abdomen est rincé abondamment.

Les soins postopératoires incluent un protecteur hépatique et un aliment pauvre en graisses. Le pronostic est bon pour les animaux qui survivent à la période postopératoire.

• Source : R. Quinn et A. K. Cook : « An update on gallbladder mucocele in dogs », Vet. Medicine, 2009, vol. 104, n° 4, pp. 169-176.