Croyant bien faire, les particuliers recueillent souvent des animaux sauvages en bonne santé - La Semaine Vétérinaire n° 1399 du 02/04/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1399 du 02/04/2010

Rôle éducatif du vétérinaire

À la une

Auteur(s) : Marie Sigaud

Le vétérinaire joue un rôle d’information essentiel sur les animaux de la faune sauvage auprès des particuliers, notamment sur les oiseaux semi-nidicoles, dont les poussins sont victimes de ramassages intempestifs au printemps, en particulier la chouette hulotte et le hibou moyen duc. Après l’éclosion, les poussins sont nourris par leurs parents au nid. Mais à un mois, ils quittent le nid pour se tenir aux alentours et continuent d’être nourris jusqu’à leur premier envol. Cette période est particulièrement sensible pour les jeunes, car c’est à ce moment qu’ils sont ramassés par les promeneurs qui pensent bien faire. Le mieux dans ces cas-là est de replacer les poussins sur le lieu même de leur découverte, de préférence dans les vingt-quatre heures qui suivent.

Le ramassage des jeunes est la cause principale de l’arrivée d’oiseaux dans les centres de sauvegarde. Il en est de même pour les jeunes ongulés et les renardeaux qui sont souvent considérés, à tort, comme des orphelins et recueillis par des particuliers (c’est le “syndrome de Bambi”).

Alerter sur les méfaits du relâcher d’animaux exotiques dans la nature

Le praticien doit également sensibiliser les particuliers aux dangers du relâcher des espèces exotiques dans la nature. Souvent mal informés, les propriétaires peuvent se lasser de ces animaux qui nécessitent des conditions de détention parfois contraignantes. Or ils ne sont pas naturellement présents au sein des écosystèmes européens. C’est notamment le cas de la tortue de Floride, abandonnée en masse dans les étangs français et qui dévaste aujourd’hui les écosystèmes aquatiques, ou encore des écureuils d’agrément, comme celui de Corée.

  • (1) Mammifères : belette, fouine, martre, putois, renard, lapin de garenne, sanglier, ragondin, rat musqué, vison d’Amérique, chien viverrin, raton laveur. Oiseaux : corbeau freux, corneille noire, pie bavarde, étourneau sansonnet, pigeon ramier, geai des Chênes.

Epidémiosurveillance

La prise en charge d’un animal sauvage par le vétérinaire est aussi l’occasion de prendre part à la surveillance épidémiologique de la faune, notamment en alertant les réseaux adéquats (Sagir, par exemple). La vigilance des vétérinaires peut permettre de détecter précocement l’émergence d’une maladie ou des cas d’intoxication de masse au sein de la faune sauvage. Il faut considérer le réseau des praticiens comme un maillage étroit utile à la collecte d’informations. A long terme, il est aussi possible d’espérer un impact positif des relâchés d’animaux réhabilités sur la pérennité des populations sauvages.

M. S.

Le statut des espèces animales

Les animaux ne sont pas égaux devant la loi. Le statut réglementaire des espèces peut parfois sembler confus.

En dehors des animaux domestiques, les espèces sauvages entrent dans trois catégories réglementaires différentes : protégées, gibiers et nuisibles. Par exemple, toutes les espèces de chauves-souris et de rapaces sont protégées en France. Celles de gibiers sont chassées selon une réglementation particulière à chaque espèce. Mais la détention d’espèces gibiers ou protégées est interdite, sauf autorisation spécifique.

La liste nationale des espèces classées nuisibles comprend 12 espèces de mammifères et 6 d’oiseaux(1). Chaque département choisit dans cette liste celles qu’il considère comme nuisibles sur son territoire. Ainsi, une espèce peut ne pas être classée de la même manière d’un département à l’autre. Les motifs de ce classement en espèce nuisible sont : la santé et la sécurité publiques (cas du renard au regard de l’échinococcose alvéolaire) ; les dommages aux activités agricoles, forestières et aquacoles (dégâts infligés aux cultures par certains corvidés comme la corneille noire ou le corbeau freux); la protection de la faune et de la flore (sont considérées nuisibles certaines espèces introduites comme le vison d’Amérique et le ragondin). Ces animaux sont donc soumis à une limitation de leurs effectifs, notamment par le biais du piégeage.

M. S.
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr