Porcilis® PCV : le vaccin « 1, 2, 3 » en une injection intramusculaire de 2 ml à trois semaines d’âge - La Semaine Vétérinaire n° 1398 du 26/03/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1398 du 26/03/2010

Circovirose et MAP. Une protection de vingt-deux semaines, soit… jusqu’à l’abattage

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

Dans des essais comparatifs, ses performances immunitaires sont meilleures que celles des vaccins concurrents.

Intervet a présenté un nouveau vaccin contre le circovirus de type 2 (PCV2) : Porcilis® PCV, le 17 mars au Zoopôle de Ploufragan. Il est destiné à la vaccination des porcelets par une seule injection intramusculaire de 2 ml à trois semaines d’âge, d’où le slogan du laboratoire pour ce vaccin « 1, 2, 3 » (1 dose de 2 ml à 3 semaines).

Porcilis® PCV est le troisième vaccin PCV2 contre ce virus après Circovac® (Merial), employé depuis 2004 en vue de protéger les porcelets par la vaccination des mères (truies et cochettes), et Ingelvac® Circoflex® (Boehringer Ingelheim), premier vaccin destiné à la vaccination des porcelets à trois semaines d’âge. En outre, un quatrième vaccin, Suvaxyn® PCV (Fort Dodge Pfizer), est commercialisé dans quelques pays européens, mais pas encore en France. Ces quatre vaccins bénéficient d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) centralisée valable d’emblée dans toute l’Union européenne.

Dirigés contre le circovirus porcin de type 2, ils ne sont pas pour autant identiques, si ce n’est dans les indications de la vaccination. Porcilis® PCV est un vaccin sous-unitaire recombinant codant pour la protéine ORF2. Comme la plupart des vaccins de la gamme d’Intervet, notamment Porcilis® M. hyo, l’adjuvant est à base de vitamine E, ce qui permet d’associer ces deux vaccins dans la même seringue. L’adjuvant biphase contient aussi de la paraffine liquide légère. Il est également compatible avec l’adjuvant du vaccin M + Pac® contre Mycoplasma hyopneumoniae. Toutefois, aucune combinaison n’est officiellement recommandée dans les résumés officiels des caractéristiques du produit (RCP) de ces vaccins, même si, en pratique, il semble logique d’associer ces deux vaccinations. Porcilis® PCV induit une immunité à la fois humorale (au-dessus de 6 log2 en Elisa, seuil considéré comme protecteur) et cellulaire, mesurée ici par la réponse en interféron gamma (IFNγ).

Une immunité qui s’étend à toute la période d’engraissement

Historiquement, ce virus PCV2, très résistant dans le milieu extérieur, était associé à la maladie d’amaigrissement du porcelet (MAP). Aujourd’hui, il est aussi lié à d’autres affections comme le syndrome dermatite-néphrite (SDN), à des coïnfections, des maladies respiratoires, de moins bonnes performances, etc., parfois regroupées sous le vocable de “circovirose”.

Pour le directeur technique Europe d’Intervet, Alex Eggen, l’expression de la maladie est désormais plus tardive. Cela justifie de vacciner les porcelets en vue de les protéger en fin de post-sevrage et durant la période d’engraissement, plutôt que de vacciner les truies pour protéger les porcelets au jeune âge. Porcilis® PCV protège les animaux vaccinés à trois semaines à partir de l’âge de cinq semaines et pendant vingt-deux semaines (plus de cinq mois). Toute la période d’engraissement est ainsi couverte jusqu’à l’abattage. Cette immunité est observée même en présence d’anticorps maternels à des niveaux encore protecteurs.

Alex Eggen présente aussi des résultats d’essais comparatifs avec les autres vaccins autorisés en Europe. Ces études ont été réalisées à la fois en station expérimentale (avec challenge) et à travers des essais de terrain. Les taux d’anticorps sont significativement plus élevés dans le lot Porcilis® PCV. La charge virale moyenne dans différents prélèvements (amygdales, nœuds lymphatiques et poumons) est aussi la plus faible avec ce vaccin.

Les résultats d’un essai conduit par notre consœur Jeanne Dupuis (Cooperl-Arca) confirment le bénéfice à la fois sanitaire (diminution des pertes) et zootechnique (gain moyen quotidien et indice de consommation). Le retour sur investissement est d’environ quatre à cinq fois le coût du vaccin. Ce dernier est présenté dans un flacon en plastique de 100 ml (50 doses) à un peu plus de 60 € HT (prix en centrales).

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