Les scientifiques du Réseau français de santé animale affinent leurs recherches - La Semaine Vétérinaire n° 1398 du 26/03/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1398 du 26/03/2010

Fièvre catarrhale ovine. Journée de restitution de travaux

Actualité

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

Le RFSA a présenté ses travaux sur la FCO le 18 mars dernier à Maisons-Alfort.

Avant que son changement de nom soit effectif, l’Afssa a rassemblé, le temps d’une journée, tous ceux qui étudient la fièvre catarrhale ovine (FCO).

L’Office national de la chasse et de la faune sauvage a initié, en 2008, un programme d’étude de prévalence de la FCO chez les espèces sauvages. Une surveillance active est ainsi réalisée sur quatorze populations d’ongulés (cerf élaphe, chevreuil, mouflon méditerranéen, daim, isard, chamois et bouquetin des Alpes). Dans la plupart de ces espèces, la prévalence de la maladie est de 1 à 2 %, quel que soit le sérotype, même chez le chevreuil, pourtant suspecté d’être l’une des plus sensibles. Seul le cerf présente une prévalence moyenne de 40,9 % (variation de 8 à 70 %). Aucun symptôme ou lésion caractéristique de la maladie n’est cependant noté dans cette espèce. Son infectiosité reste à étudier, de même que l’impact de la maladie sur la population et la reproduction, avant de juger s’il pourrait être un réservoir sauvage de l’affection.

L’altitude apparaît comme un facteur de protection potentiel des ongulés sauvages. Parmi les populations de mouflons suivies, les seuls animaux séropositifs sont ceux de la forêt de Chambord, dans le Loir-et-Cher. Tous les autres, qui vivent en altitude, se révèlent négatifs vis-à-vis de l’affection. Par ailleurs, la prévalence chez le cerf ne semble pas liée à la densité de la population, mais à ce qui se produit chez les ruminants domestiques environnants.

Le test pour discriminer les animaux infectés des animaux vaccinés est encore à l’étude

Plusieurs travaux s’attachent par ailleurs à préciser les signes cliniques qui affectent les différentes espèces, ainsi qu’à modéliser l’infection par le sérotype 8 et celle par le sérotype 1. L’objectif est de mieux les comprendre, mais aussi de disposer de modèles pouvant être utilisés par la suite dans les mesures de lutte ou pour d’autres sérotypes. La modélisation de la vitesse de diffusion et de la dispersion des culicoïdes par le vent fait également l’objet d’études en cours.

Des travaux relatifs à la surmortalité induite par la FCO ont été menés en adaptant la méthode employée par l’Inserm pour déterminer la surmortalité due à la canicule de 2003. Les premiers résultats montrent que les veaux de moins de sept jours et les vaches de plus de dix ans représentent plus de 50 % des surmortalités observées. Chez les bovins âgés de deux mois à deux ans, les risques sont stables.

Les recherches menées pour développer des tests de typage des sérotypes présents en Europe ont permis la mise au point de kits de typage de ces sérotypes. Les travaux s’étendent à la maladie hémorragique épizootique (EHDV), dont le virus, voisin de celui de la FCO, est présent sur l’île de La Réunion.

Les études relatives au moyen de réaliser un test discriminant les animaux infectés des animaux vaccinés (Diva) se sont concentrées sur les protéines de structure du virus. Elles ont permis d’exclure les protéines NS3 et NS2, pour se concentrer sur la NS1, discriminante entre infectés et primo-vaccinés, mais pour l’instant pas après des rappels. Les recherches se poursuivent donc dans cette voie.

Un objectif clair permet de définir une stratégie

Le rappel des bases scientifiques utilisées dans l’approche collective des mesures de lutte contre les maladies émergentes explique comment sont réalisées les évaluations menées par le comité d’experts spécialisés en santé animale de l’Afssa (CES SA).

La proportion de sujets à vacciner pour obtenir une protection suffisante est déterminée selon l’objectif à atteindre et dépend du R0 (nombre d’individus infectés à partir d’un seul cas). Dans le cas de la FCO, celui-ci découle des caractéristiques du vecteur : la durée de la virémie, le nombre de culicoïdes présents par hôte et par jour, la compétence vectorielle, la probabilité de survie journalière, la longévité des culicoïdes et le temps entre deux repas. Ces données sont étudiées sous l’égide du Cirad. Plus le R0 est élevé, plus grand sera le nombre d’individus à vacciner. Dans un objectif d’éradication, la proportion d’animaux vaccinés ou naturellement immunisés après l’infection doit être particulièrement élevée, et dans une population stable dans le temps. Ces conditions sont rarement réunies dans les élevages, ce qui fait préférer le vaccin à l’immunité naturelle.

Une sous-déclaration des réactions postvaccinales

Les effets indésirables de la vaccination restent sous-déclarés, malgré la mise en place de la télé-déclaration sur le site de l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV). Des recommandations pour les prélèvements et les analyses à effectuer lors d’avortements suspectés d’être induits par les vaccins sont élaborées pour réduire la proportion de cas dans la catégorie O (inclassables, 80 % actuellement) et améliorer les évaluations. Les déclarations à la suite de réactions au site d’injection concernent essentiellement Zulvac® 1. Elles sont mortelles dans 90 % des cas.

Par ailleurs, les chercheurs rencontrent des difficultés pour se procurer des données fiables, standardisées et facilement utilisables, notamment dans les bases de données de la Direction générale de l’alimentation (Sigal). L’ajout d’une analyse coût/bénéfice dans les évaluations utilisées pour la gestion des risques est également suggéré. Les chercheurs ont encore du pain sur la planche !

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