Les infections dues aux zoonoses alimentaires les plus courantes ont diminué en 2008

Le rapport communautaire annuel de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) sur les zoonoses, y compris alimentaires, au sein de l’Union a été publié fin janvier dernier⁽¹⁾. Il révèle que les infections à Campylobacter ont de nouveau représenté les maladies zoonotiques d’origine alimentaire les plus fréquemment signalées chez l’homme dans les pays membres en 2008, avec 190 566 cas versus 200 507 en 2007, soit une baisse moyenne de près de 5 %. A contrario, cette zoonose alimentaire avait enregistré une hausse de 14,2 % en 2007 par rapport à 2006. Campylobacter se retrouve principalement dans la viande de volaille crue. En moyenne, 30 % des échantillons analysés étaient contaminés. Quant au nombre de cas dus à Salmonella, deuxième infection zoonotique d’origine alimentaire la plus courante chez l’homme, ils diminuent également pour la cinquième année de suite. Avec 131 468 cas en 2008 au lieu de 151 998 en 2007, leur nombre baisse globalement de 13,5 %. L’Allemagne, le Royaume-Uni et la république Tchèque comptabilisent à eux trois 49,5 % des cas recensés dans l’enquête européenne. Les auteurs notent que les infections humaines induites par S. Enteritidis ont nettement décliné en 2008, tandis que celles imputées à S. Typhimurium ont augmenté. Ils soulignent la mise en œuvre par les Etats membres, en 2008, du programme de la Commission visant à réduire la prévalence de Salmonella chez les poules pondeuses, ce qui pourrait expliquer la diminution des infections à S. Enteritidis chez l’homme. Les œufs en sont en effet la source la plus importante. Salmonella se retrouve le plus fréquemment dans la viande crue de poulet, de dinde et de porc (5,1 %, 5,6 % et 0,7 % respectivement des échantillons analysés étaient contaminés par cette bactérie).

Au chapitre des baisses figurent également les infections imputées à Yersinia, avec 8 346 cas enregistrés chez l’homme en 2008, soit une diminution de 7 % par rapport à 2007. La bactérie Y. enterocolitica est le plus souvent détectée dans la viande de porc.

Les cas dus à Listeria sont en baisse, ceux imputés aux VTEC en hausse

L’importance d’une zoonose en tant qu’infection humaine ne dépend pas uniquement de son incidence au sein de la population, mais également de sa sévérité. Certaines peuvent être responsables de maladies graves ou être associées à un taux de mortalité élevé, malgré un nombre de cas plus faibles que d’autres. Les infections dues à Listeria ou aux Escherichia coli vérotoxinogènes (VTEC) en sont des exemples. Les premières ont accusé une baisse de 11 %, avec 1 381 cas confirmés en 2008 versus 1 554 en 2007. Bien que le nombre de cas de listériose soit faible par rapport à ceux dus à Campylobacter, Salmonella ou Yersinia, Listeria est connue pour son taux de mortalité élevé (20 %), et affecte particulièrement les groupes vulnérables comme les personnes âgées et les jeunes enfants. Dans les aliments, cette bactérie a été détectée en quantité supérieure au seuil de sécurité légal dans des denrées prêtes à consommer, le plus souvent des poissons fumés, des produits carnés traités par chauffage et des fromages.

En revanche, les VTEC ont engendré 3 159 infections chez l’homme dans l’Union européenne, soit une augmentation de 8 % par rapport à l’année précédente. Elles ont généralement été trouvées dans la viande de bœuf. Les infections ont entraîné 144 syndromes hémolytiques et urémiques (SHU).

Une hausse globale de 172,5 % des cas de fièvre Q chez l’homme

Le rapport, qui couvre quinze infections zoonotiques au total, fournit également des données sur d’autres zoonoses. Ainsi, en ce qui concerne la fièvre Q⁽²⁾, les cas notifiés chez l’homme ont fortement augmenté en 2008, avec 1 599 cas à comparer aux 585 en 2007. Les Pays-Bas et l’Allemagne sont les pays qui rapportent le plus de cas humains. Cette maladie, causée par la bactérie Coxiella burnetii, est essentiellement due à l’inhalation de poussière contaminée à proximité de bovins, d’ovins et de caprins infectés. Pour les animaux, les plus hauts taux d’infection sont signalés chez la chèvre (15,7 %).

La brucellose, elle, a engendré 619 infections humaines en 2008 (versus 542 en 2007), principalement en Grèce, au Portugal et en Espagne, et 4 cas humains de rage ont été signalés (cas importés, sauf un en Roumanie).

Pour leur part, les deux zoonoses parasitaires, la trichinellose et l’échinococcose, ont été à l’origine de 670 et 891 cas respectivement chez l’homme (779 et 834 en 2007). La majorité des trichines détectées lors d’analyses provenaient de viande de porcs roumains.

• (1) Disponible en intégralité à l’adresse www.efsa.europa.eu/fr/scdocs/doc/1496,0.pdf

• (2) L’Efsa travaille actuellement sur un avis concernant la fièvre Q chez les animaux d’élevage au sein de l’Union et le risque induit pour la santé publique. Les résultats seront disponibles courant 2010. Une nouvelle section dédiée à la fièvre Q est disponible sur le site Internet de l’Efsa.

• Source : Efsa, janvier 2010.