L’Avef se fait historienne pour fêter sa journée européenne - La Semaine Vétérinaire n° 1395 du 05/03/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1395 du 05/03/2010

Médecine et chirurgie équines. Les dix ans de Roissy

Actualité

Auteur(s) : Marine Neveux

Le 27 février, l’Association vétérinaire équine française (Avef) a célébré dignement le 10e anniversaire de la journée de Roissy, un temps fort de l’association.

La formule est simple : une journée, un thème. Mise en œuvre depuis dix ans par Claire Scicluna et Jean-Marc Betsch, elle séduit chaque année nombre de spécialistes français et étrangers, qui profitent également d’une conférence présentée par une personnalité issue du milieu médical humain. Cette année pourtant, la Journée européenne de l’Avef a pris un autre visage. Et pour cause, un dixième anniversaire se fête ! Le 27 février dernier, plusieurs sujets ont été traités par des intervenants qui ont mis un point d’honneur à jouer le jeu, à savoir retracer dix ans d’évolution de la médecine et de la chirurgie équines. Une occasion, pour chaque congressiste, de prendre du recul par rapport à son exercice, et pour plusieurs conférenciers de remonter sur les planches plusieurs années après leur première prestation à Roissy.

Une évolution des moyens thérapeutiques spectaculaire à partir de 1850

Robert Lesaffre (A 43), fondateur de l’Avef, riche d’un long parcours personnel et professionnel, a apporté un éclairage particulièrement intéressant sur les évolutions observées au fil des ans. Quant à Christophe Degueurce, de l’école d’Alfort, il a proposé aux confrères un saut de plusieurs siècles en arrière… grâce à la modernité des moyens de communication actuels. « L’évolution des moyens thérapeutiques fut spectaculaire à partir de 1850 », a-t-il observé à l’occasion de son intervention sur « L’histoire de la médecine et de la chirurgie équines en dix assertions ». Il s’est appuyé sur l’exemple de l’anesthésie, apparue en Europe en 1847. Par ailleurs, si l’épopée pasteurienne a bénéficié aux maladies contagieuses, la vaccination a d’abord été développée chez les animaux de rente. « Les chevaux ont bénéficié de la première éradication d’une maladie enzootique : la morve. » Quant aux rayons X et à leur pouvoir de pénétration des tissus, leur découverte date de 1895. Et un laboratoire de radiographie est installé à l’école d’Alfort en 1900.

Les années 60 marquent l’avènement des associations scientifiques équines

L’apparition des sulfamides et des antibiotiques dans les années 30 et 40 a également constitué une révolution. « Bénéficiant d’une couverture antibiotique, et suivant par ailleurs scrupuleusement les règles d’une rigoureuse asepsie, nous avons pu dès lors laisser libre cours à notre souci de recherches, dans le domaine chirurgical en particulier en ce qui me concerne, a témoigné Robert Lesaffre. J’affirme que c’est à partir de cette époque que notre exercice professionnel a fantastiquement progressé dans tous les pays où le cheval a quelque importance. » Notre confrère, qui a toujours évolué dans le milieu des courses, a ainsi rappelé et retracé les étapes de la naissance des associations scientifiques équines : l’American Association of Equine Practioners (AAEP) outre-Atlantique, la British Equine Veterinary Association (Beva) au Royaume-Uni, et l’Avef en France, créée en 1962 pour faire partager les connaissances aux confrères via un enseignement continu spécialisé et établir des contacts fréquents entre les praticiens exerçant la même discipline.

Laurent Couetil, de l’université de Purdue (Etats-Unis), a pour sa part souligné l’apport de la biologie moléculaire dans la pratique actuelle. « Le séquençage du génome, terminé en 2007, est l’une des découvertes dont l’impact sera potentiellement le plus important à long terme sur la santé du cheval. » La génétique permettra notamment d’appuyer certaines constatations, comme l’existence de familles, avec une fréquence élevée de cas de chevaux poussifs et le risque cinq fois plus élevé d’obtenir un produit poussif lorsque l’étalon l’est également. Des études sont en cours pour mieux comprendre cette entité pathologique dans laquelle une interleukine (chromosome 13) pourrait jouer un rôle.

Les progrès de l’imagerie ont profité à de multiples domaines

Du côté de la pathologie digestive, notre confrère Xavier Gluntz, praticien à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), a noté une augmentation exponentielle des progrès réalisés dans la prise en charge du syndrome “coliques”, grâce à une meilleure connaissance de la physiopathologie, de la pharmacologie, et aux évolutions de l’imagerie et de la chirurgie. « Une réelle avancée a été réalisée, de façon indirecte, dans la compréhension de la palpation transrectale grâce à l’apport de la laparoscopie. »

Dans le domaine de l’imagerie également, l’échographie a beaucoup apporté. Lors de paracentèse abdominale notamment, elle a aussi un intérêt diagnostique (péritonite, invagination, intussusception, etc.). Des capsules endoscopiques permettant la visualisation intraluminale du tractus digestif ou de nouvelles procédures chirurgicales dans le cadre de la hand-assisted laparoscopy pourraient être utilisées dans un futur proche.

L’appareil locomoteur est un autre domaine où l’imagerie s’est révélée particulièrement profitable. « Grâce à la scintigraphie et à l’échographie au cours des années 90, puis à l’imagerie par résonance magnétique (et au scanner) la décennie suivante, les différentes lésions de l’appareil podotrochléaire sont maintenant bien identifiées et caractérisées », a remarqué Jean-Marie Denoix, professeur à l’école d’Alfort et directeur du Cirale. Un exemple parmi de nombreux autres tant la radiographie, la scintigraphie, l’échographie, l’IRM et le scanner ont bénéficié à la pathologie sportive.

De son côté, le professeur Wayne MaIlwraith, de l’université du Colorado (Etats-Unis) n’a pas manqué de rappeler que depuis les années 90, l’arthroscopie est devenue une technique chirurgicale à part entière.

La gestion des maladies infectieuses est un véritable challenge

L’affinement des méthodes diagnostiques, l’épidémiologie, etc., ont également contribué à révolutionner la médecine vétérinaire équine. Mais les progrès d’hier ne doivent pas faire oublier les défis de demain, parmi lesquels la gestion des maladies infectieuses équines. « L’actualité européenne récente en santé animale est marquée par de nombreux cas d’émergence d’affections, qu’elles soient vectorielles ou à transmission directe », a ainsi rappelé Pierre-Hugues Pitel, du Laboratoire Frank Duncombe (Caen). Les craintes pour l’avenir sont réelles. « En ce qui concerne la résurgence de la peste équine en Europe occidentale, les experts estiment ainsi que la question n’est plus de savoir si elle se produira, mais quand. »

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