Les abattoirs temporaires agréés sont surtout implantés dans le Sud - La Semaine Vétérinaire n° 1394 du 26/02/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1394 du 26/02/2010

Fête de l’Aïd al-Adha. Bilan de l’abattage rituel en 2009

Actualité

Auteur(s) : Charles Touge

Selon les régions, la fête de l’Aïd al-Adha (le sacrifice d’Abraham) est appelée Aïd-el-Kebir (la grande fête).

Les abattages rituels durant l’Aïd doivent se faire après la prière et peuvent s’étaler sur trois jours. Mais comme chaque musulman veut son mouton le premier jour et qu’il est impossible d’abattre près de 200 000 ovins en une seule journée, certains n’hésitent pas à pratiquer un abattage “clandestin”. Outre le risque d’une procédure pénale, ils font également courir un risque à leur famille en consommant une viande non contrôlée par les services vétérinaires.

26 abattoirs temporaires agréés en région Paca

L’an passé, sur 56 abattoirs temporaires agréés, 26 étaient situés dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca). En effet, depuis une décision du Conseil d’Etat du 10 octobre 2001, dite “OABA”, les sites dérogatoires sont strictement interdits, afin d’assurer le respect des règles en matière de santé publique, de protection animale et de l’environnement. Dès lors, tout abattage effectué hors d’un abattoir est clandestin. C’est pourquoi l’administration met en place ces abattoirs temporaires agréés, dont la liste est publiée chaque année, dans les secteurs les moins équipés en structures pérennes, particulièrement dans le Sud.

Les sacrificateurs habilités seront formés dès 2013

Seuls des sacrificateurs habilités qui ont obtenu leur carte pour les trois jours de l’Aïd peuvent abattre les animaux. Cette carte est délivrée par l’une des trois mosquées agréées (Paris, Evry ou Lyon). Malheureusement, la délivrance des cartes n’est pas conditionnée à une formation à l’abattage. Bien souvent, les sacrificateurs qui officient maîtrisent mal les gestes techniques et ne possèdent pas toujours le matériel adéquat (couteaux) pour assurer un égorgement rapide et limiter les souffrances infligées à l’animal.

Cette situation est appelée à évoluer, car une “formation” sera nécessaire dès 2013, lors de l’entrée en vigueur du règlement européen 1099/2009 sur la mise à mort des animaux.

Pour le bon déroulement des opérations d’abattage sur les sites temporaires, de nombreuses personnes, salariées ou bénévoles, participent à l’organisation pour éviter tout débordement. Ainsi, un agrément n’a tenu qu’une heure ! Les règles sanitaires et d’organisation de l’abattage n’étaient plus respectées, a indiqué la préfecture.

L’animal est rarement immobilisé dans les règles

Le mouton est réservé plusieurs jours à l’avance, nourri et abreuvé jusqu’au jour de la fête. Il est marqué d’un numéro et son propriétaire reçoit un jour et une heure pour assister au déroulement du sacrifice.

L’ovin doit être immobilisé au moyen d’un procédé mécanique de contention à défaut d’électronarcose, sans liens ni aide manuelle. C’est malheureusement rarement le cas. Le plus souvent, c’est une berce qui fait office de “contention”. Sur d’autres sites, c’est une table avec une barre faisant contrepoids qui sert à “immobiliser” les animaux les uns à côté des autres. Toutefois, elle ne donne pas non plus satisfaction.

Un abattoir temporaire verbalisé pour non-respect des règles d’hygiène

Dans les Bouches-du-Rhône, 10 560 animaux ont été abattus en 2009, soit davantage qu’en 2008. Ce n’est pas l’augmentation du nombre de sites (de 10 en 2007 à 13 en 2009) qui en est la cause, mais une meilleure organisation et un étalement des sacrifices sur deux jours. En revanche, une défaillance des abattoirs agréés a été constatée pour la première fois… Cette dispersion rend en effet plus difficile l’organisation des “inspections”. Pour les prochaines années, le nombre d’animaux abattus dans le département ne devrait guère augmenter.

Le Vaucluse connaît aussi une hausse des abattages (plus de 3 700) avec un nombre d’abattoirs temporaires identique à l’an passé (quatre), sachant que les structures pérennes ne desservent pas exclusivement ce département, mais aussi ceux limitrophes.

Pour le Var, où il n’existe aucun abattoir permanent, deux réunions préparatoires ont eu lieu avec les éleveurs, deux autres avec les associations cultuelles ou culturelles représentatives, et une rencontre avec les gestionnaires d’abattoir temporaire. L’Aïd 2009, auquel ont participé l’ensemble du personnel technique de la Direction départementale des services vétérinaires, ainsi que quatre vétérinaires sanitaires, s’est déroulé de manière satisfaisante, à l’exception d’un abattoir temporaire verbalisé pour non-respect des règles d’hygiène : son agrément a été retiré. Les abattoirs temporaires (trois) gérés par des éleveurs ou exploitant agricole (un) ont bien fonctionné. Les neuf abattoirs temporaires agréés du Var ont réalisé les sacrifices d’environ 3 000 moutons sur deux jours.

  • Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1391 du 5/2/2010 en page 25.

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