Sera-t-il possible de survivre sans se spécialiser à l’avenir ? - La Semaine Vétérinaire n° 1393 du 19/02/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1393 du 19/02/2010

Entre nous

FORUM

L’activité généraliste reste une nécessité vitale

Caroline Léger, praticienne à l’Isle-Adam (Val-d’Oise).

Sans entrer dans le débat qui oppose spécialiste diplômé ou vétérinaire ayant acquis des compétences dans un domaine particulier via des formations complémentaires (internat privé en école, stage, CEAV, etc.), il est évident que la profession suit la voie de la médecine humaine, avec quelques années de retard. Les “spécialistes” seront donc de plus en plus nombreux pour répondre aux exigences croissantes des propriétaires et aux progrès des différentes disciplines. Cependant, sans généralistes au sens noble du terme, c’est-à-dire qui connaissent leurs limites et sont capables d’orienter vers la bonne spécialité, les spécialistes n’ont pas d’avenir.

S’il faudra toujours de bons généralistes, leurs services doivent néanmoins continuer à évoluer, notamment en développant les visites préventives : suivi régulier du jeune et du senior avec des bilans annuels et la constitution d’un fichier médical bien documenté, etc. Les atouts du généraliste sont sa disponibilité, une relation de confiance avec les propriétaires, la proximité géographique, mais aussi sa technicité. L’évolution du matériel et des connaissances transforment des services auparavant “réservés” aux spécialistes en actes “généralistes”. Dans ces conditions et dans la mesure où de bonnes relations sont entretenues avec les spécialistes (par la communication, la restitution de clients, le suivi), l’activité généraliste reste une nécessité vitale pour la profession.

Cela dépend de la demande

Thierry Jourdan, praticien à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher).

Pour répondre correctement à la question, il faut connaître les attentes du client pour les dix prochaines années, en termes de niveau de soins pour son animal et de budget qu’il est prêt à y consacrer.

Une économie prospère de l’entreprise vétérinaire en France passe par une politique de l’offre et de la demande. Investir toutes les niches possibles de l’offre et en inventer de nouvelles a été une démarche naturelle de la profession depuis les années 60. La spécialisation en fait partie et chaque structure compte un segment variable de clientèle susceptible d’être intéressé par une offre de soins spécialisés. Encore faut-il que ce potentiel suffise pour répondre à l’investissement matériel et humain (formation) que cela exige. Si le service spécialisé n’est pas viable localement, le client devra aller le chercher à quelques dizaines de kilomètres. Ainsi, une chaîne de soins pérenne doit reposer sur la prospérité des généralistes et l’intégration des spécialistes ou des généralistes spécialisés dans une mutualisation locale des compétences. Mais un système fondé uniquement sur l’offre reste bancal. La demande doit être stimulée : en valorisant la possession d’un animal de compagnie, en développant le marché de l’assurance animalière ou, pour les espèces de rente, en favorisant les chaînes courtes de distribution (ou la consommation de produits à haute valeur ajoutée) dans lesquelles le professionnel vétérinaire a toute la technicité et la proximité pour proposer ses services.

Constituer des réseaux de compétences

Eric Février, praticien à Saint-Mamet-la-Salvetat (Cantal).

En rurale, les demandes des éleveurs en termes de disponibilité et de compétences de plus en plus aiguisées, mais aussi la pression sur les tarifs conduiront notre activité généraliste, multi-espèces et pluri-compétente, à évoluer vers une spécialisation au sein même des cabinets vétérinaires, dans des domaines précis : traite, alimentation, laboratoire, économie de l’exploitation, bâtiments, etc., mais également vers la canine et l’équine pour les structures plus importantes.

S’il paraît hors de question que chacun soit spécialiste en tout, pouvoir déléguer à l’intérieur de son équipe professionnelle est une façon de préserver notre place auprès des éleveurs et de pouvoir être présents dans le conseil, de façon économique. Une telle évolution va de pair avec un agrandissement des structures. Elle permettra d’attirer des jeunes vétérinaires par la qualité du travail proposé et la possibilité de concilier vie personnelle et professionnelle.

L’autre perspective est la constitution de réseaux de compétences, permettant à ceux qui maîtrisent une ou plusieurs “spécialités” de partager leur science avec les confrères voisins qui en feront ainsi profiter leurs clients. Ce train est déjà en marche avec Vét’el dans le Nord et le lancement prochain de Rhône-Alpes Vétérinaire. Une telle organisation pourra nous pousser à aborder les sujets qui fâchent (comme la délégation d’actes) avec plus de sérénité.

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