Près de huit praticiens sur dix ne font toujours pas signer de contrat de soins avant une opération - La Semaine Vétérinaire n° 1392 du 12/02/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1392 du 12/02/2010

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

Les années passent, les habitudes restent. Avec exactement la même question posée en 2007, nous avions obtenu les mêmes réponses qu’aujourd’hui : les vétonautes se contentent, pour la plupart d’entre eux, d’un simple accord verbal du propriétaire avant un acte chirurgical (78,41 % en 2010 versus 88,8 % en 2007). Pourtant, le praticien a tout intérêt à recueillir par écrit le consentement du propriétaire et à le conserver. Car, en cas de litige, il lui revient d’apporter la preuve qu’il a bien informé son client. La charge de la preuve s’est en effet inversée depuis un arrêt de la Cour de cassation de 1997 (dit arrêt Hédreul) : « Celui qui est légalement ou contractuellement tenu d’une obligation particulière d’information doit apporter les preuves de l’exécution de cette obligation. » Or les vétérinaires sont soumis à cette obligation d’information. Selon le Code de déontologie (article 242-48), le praticien « formule ses conseils et ses recommandations, compte tenu de leurs conséquences, avec toute la clarté nécessaire et donne toutes les explications utiles sur le diagnostic, sur la prophylaxie ou la thérapeutique instituée et sur la prescription établie. (…) Il informe le public des possibilités qui lui sont offertes de faire assurer ce suivi médical par un confrère ». Si l’information doit être « claire et appropriée », selon la jurisprudence, elle sera aussi « simple, intelligible et loyale ». Le praticien doit faire un effort de pédagogie pour ajuster son information à la personnalité et à la psychologie du propriétaire. Celui qui n’apporte pas la preuve de l’information donnée au client sur le risque d’une opération ou d’un traitement commet une faute de nature à engager sa responsabilité civile si le risque devient réalité. Il pourra être poursuivi pour « insuffisance de conseil ou d’information ». « Les propriétaires sont malheureusement devenus procéduriers et le risque zéro n’existant pas, mieux vaut prévenir que guérir ! », souligne une praticienne.

Faire signer un contrat de soins (disponible notamment sur le site Internet de l’Ordre) permet de faire d’une pierre deux coups : se prémunir contre le défaut d’information et lutter contre les impayés. Présenter un tel document revient en effet à soumettre un tarif, au moins une fourchette de prix, puisqu’il détaille les actes que va réaliser le praticien et y fait donc correspondre un coût (l’information tarifaire est également une obligation). Outre l’aspect “pédagogique”, le client signataire ne pourra pas contester, par exemple, un traitement post­opératoire ou une longue hospitalisation. La “mauvaise surprise” n’existe plus. Ce contrat peut même prévoir le versement d’une provision (des arrhes) pour mieux “engager” le client.

réactions Internet

Nous réalisons un devis écrit informatique

Dès que nous envisageons une opération avec une hospitalisation (par exemple chiot à parvovirose, chat en insuffisance rénale, pyomètre, torsion d’estomac), nous réalisons systématiquement un devis écrit informatique pour le propriétaire, qui donne son accord préalable. Et lors de tout changement, nous le contactons par téléphone.

Elise Lebeau

Un devis n’est pas une preuve

Je me contente d’un accord verbal, mais je fournis un devis détaillé. C’est un élément d’information important pour le propriétaire (détail des actes et des coûts). Mais c’est vrai, je n’ai pas de preuve de l’accord ! Je vais donc sans doute faire signer, en plus, un contrat de soins.

Jean-Marie Péricard
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr