Un anticyclone est en vue, selon les praticiens - La Semaine Vétérinaire n° 1391 du 05/02/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1391 du 05/02/2010

Economie. Prévisions 2010

Actualité

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

L’association Ergone et KPMG, société d’expertise comptable, dévoilent les résultats de leur enquête auprès de deux cent quatre-vingts confrères.

Contrairement à ce que laissaient présager ces temps de morosité économique, les vétérinaires sont plutôt optimistes pour 2010 ! Si plus de la moitié des praticiens interrogés par Ergone et KPMG sont prudents et estiment que l’activité restera stable, ceux qui anticipent un chiffre d’affaires en progression (28 %) sont deux fois plus nombreux que ceux qui prévoient une diminution (15 %). Globalement, huit vétérinaires sur dix estiment donc que leur chiffre d’affaires se maintiendra ou augmentera cette année. Une performance à mettre essentiellement sur le compte des actes vétérinaires : 46 % des sondés présagent une hausse du prix des actes (41 % un statu quo). La vente d’aliments devrait également participer à l’embellie, à l’inverse du médicament et des accessoires, deux secteurs moins porteurs cette année, selon eux.

Question marge, les vétérinaires interrogés sont plus pessimistes. Un tiers d’entre eux pensent que les prix d’achat progresseront plus vite que ceux de vente, rognant ainsi la marge des structures vétérinaires. 50 % estiment tout de même que le taux se maintiendra au niveau actuel et seulement 12 % tablent sur une évolution positive. S’ils sont plutôt pessimistes sur la marge, les deux tiers des praticiens prévoient, paradoxalement, une stabilité ou une progression du résultat de leur entreprise. Les représentants des organisations professionnelles, également interrogés dans l’enquête (voir encadré « Méthodologie »), sont plus circonspects et tablent majoritairement sur un maintien du résultat. L’ensemble des acteurs craignent par ailleurs une diminution de la trésorerie, liée à une baisse d’activité, mais surtout à des encaissements plus difficiles, notamment en rurale.

Effet de la crise, rares sont ceux qui envisagent une progression des prix des clientèles dans un avenir proche. 84 % prévoient ainsi un maintien ou une baisse. Canins ou ruraux, les avis sont unanimes pour estimer que les prix des grosses structures (avec un chiffre d’affaires supérieur à 1 500 K€) maintiendront, tandis que ceux des petites et moyennes cliniques chuteront.

L’évolution du métier : les praticiens ont confiance en l’avenir

« Conseilleriez-vous ce métier aux plus jeunes ? » Traditionnellement, les réponses des praticiens à cette question sont partagées. Le « oui » l’emporte, mais l’enthousiasme n’y est pas. Cette fois, la question était un peu différente, mais la réponse positive est franche : à 80 %, les vétérinaires estiment que leur profession est pleine d’avenir pour les jeunes diplômés et 60 % leur conseillent de s’installer, malgré la concurrence. Décidément optimistes, ils semblent plutôt favorables aux changements qui se profilent avec la directive “services”. L’ouverture du capital est acceptée par 40 % d’entre eux, mais uniquement s’il s’agit de partenaires hors de la santé. L’entrée de capitaux provenant de professionnels de ce secteur est unanimement rejetée (100 %)… sans doute la peur de voir les pharmaciens, concurrents féroces, prendre des participations dans leurs structures. Les vétérinaires se montrent également favorables aux regroupements (82 %), pour des raisons multiples : économiques, techniques, qualité de vie (partages des gardes, etc.). La diversification des activités vétérinaires est d’ailleurs aussi plébiscitée (75 % des praticiens et 89 % des représentants des organisations professionnelles). Elle est vue comme un amortisseur permettant d’affronter les baisses ponctuelles de l’une des activités exercées ou les effets de saisonnalité. Quant aux SPF-PL, qui autorisent des participations croisées dans plusieurs SEL et permettent la déductibilité des emprunts, l’opinion est encore partagée : 40 % des sondés y sont favorables, versus 36 %. Mais 24 % s’abstiennent, un résultat qui donne à penser que ces holdings et leur mode de fonctionnement restent méconnus.

Des praticiens peu rompus à l’art de la gestion

Ergone et KPMG ont demandé aux praticiens s’ils avaient mis en place des outils de gestion de l’activité au sein de leur structure. Réponse : majoritairement non. Résultat prévisionnel, plan de trésorerie, tableau de bord, suivi de la marge, système de motivation de l’équipe : jamais plus d’un tiers des répondants disent avoir mis en place ces différents moyens qui permettent pourtant, selon eux, d’améliorer les résultats. Il reste donc encore beaucoup à faire.

N. F.

Méthodologie

L’enquête s’est déroulée du 16 novembre au 31 décembre 2009 par le biais d’un site Internet dédié. 353 réponses ont été dépouillées.

N. F.
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