L’hôpital compte six internes qui tournent dans les différents services tous les mois - La Semaine Vétérinaire n° 1391 du 05/02/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1391 du 05/02/2010

24 heures au Bergh Memorial Animal Hospital (New York, Etats-Unis)

International

Auteur(s) : Clémentine Deny

L’Association américaine pour la protection des animaux et l’hôpital travaillent en étroite collaboration, offrant aux clients à revenus modestes une médecine de qualité à coût réduit.

A New-York, le quartier de Manhattan compte à lui seul huit millions d’habitants et pas moins de cinq millions d’animaux domestiques. Une affluence qui se ressent chaque jour au quartier général de l’American Society for the Protection and Care of Animals (Aspca), qui abrite le Bergh Memorial Animal Hospital.

7 h du matin

Juline Holland, interne, passe les portes de l’hôpital. Elle a travaillé neuf ans en pratique privée dans le Massachussetts puis, désireuse de se spécialiser, s’est engagée pour un an dans un internat en médecine et chirurgie des petits animaux. « C’est un challenge, car cela représente beaucoup de travail, les cas sont souvent compliqués, mais c’est gratifiant. Je sens que j’apprends énormément ici », confie-t-elle.

Juline,? affectée au service de médecine interne pour quatre semaines, a deux heures pour examiner une dizaine d’animaux. Les techniciens vétérinaires ont déjà réalisé les prises de sang quotidiennes, pesé et pris la température de tous les animaux hospitalisés. Juline doit réaliser un examen général complet sur chacun, vérifier les valeurs sanguines, réceptionner et étudier les examens de laboratoire (biopsies, tests dynamiques, etc.). Elle est aussi chargée de parcourir les dossiers de tous les animaux déposés entre 7 et 9 h pour une chirurgie de convenance ou une procédure de médecine interne (échographie, endoscopie, etc.).

8 h

La journée commence pour les chirurgiens. L’interne en chirurgie et le Dr Pacchiana, diplômé du collège américain, font le tour des cas prévus pour l’après-midi : une fracture atypique du grand trochanter, une cystotomie, une fracture de diaphyse fémorale, une mucocœle de la vésicule biliaire, une laparotomie exploratrice et biopsie hépatique… et bien d’autres ! La journée sera longue. Les stérilisations de convenance (environ quinze par jour) seront réalisées par un staff doctor durant toute la journée.

9 h

Juline doit maintenant exposer ses comptes rendus aux Drs Murray et Pomrantz, diplômées du collège américain de médecine interne, et au Dr Pointer, résidente en médecine interne. Chaque animal est passé en revue pour adapter les traitements, mettre en place les procédures, prévoir les opérations et les examens complémentaires. Il faut aussi discuter des nouveaux cas arrivés en urgence pendant la nuit et reçus par l’interne Karla Kovach. La discussion s’attarde sur le cas d’un yorkshire de huit mois qui présente un shunt porto-systémique. L’intervention aura lieu dans l’après-midi.

Originaire du New Jersey, Karla Kovach a choisi cet hôpital, car il lui offre la possibilité de recevoir ses propres consultations. « Ils nous laissent beaucoup d’autonomie. Le fait de travailler avec des clients qui bénéficient de l’aide sociale est également intéressant : il faut choisir judicieusement l’examen complémentaire à réaliser, au lieu de s’embarquer sans réfléchir dans la batterie des examens classiques ! »

10 h

Juline prend contact avec chaque propriétaire pour donner des nouvelles, envisager les options, proposer les devis. Pendant ce temps, les consultations sur rendez-vous des staff doctors ont commencé depuis une heure. Chaque animal qui arrive entre-temps est examiné par un technicien vétérinaire qui décide de la sévérité de son cas (low, moderate, hight). Selon le degré d’urgence et leur disponibilité, les praticiens intercalent ces animaux entre leurs rendez-vous. Ils ne pratiquent pas les actes basiques tels que la prise de température ou de sang, la pose de cathéter, l’analyse d’urine, etc. Ces actes sont réalisés par les techniciens qui apportent ensuite les résultats au praticien. En attendant, ce dernier peut recevoir d’autres animaux en consultation.

Midi à 13 h

Juline et tous les internes se rendent dans l’unité de soins intensifs pour une ronde avec le Dr Murray, le manager de la clinique. Chacun présente les animaux dont il s’occupe, détaille les cas, fournit les résultats d’analyse, etc. L’hôpital compte six internes qui tournent toutes les quatre semaines dans les différents services (chirurgie, médecine générale, médecine interne, cruauté envers les animaux en association avec l’Aspca, comportement et ophtalmologie). La structure propose aussi un poste de résident en médecine interne.

14 h

A peine le temps de déjeuner et Juline est de nouveau au travail, pour ses propres rendez-vous de médecine générale. Elle doit en outre réexaminer tous ses cas, rédiger les fiches de traitement et préparer les feuilles de sortie des animaux qui rentrent chez eux. Lorsque son emploi du temps le permet, elle assiste aux échographies et aux consultations de cardiologie.

18 h

Juline et le Dr Murray font un dernier tour des animaux hospitalisés avant de pouvoir rentrer chez elles, vers 19 h 30. Mais la journée n’est pas terminée pour autant : chaque interne a la responsabilité de ses cas, Juline doit donc garder son téléphone à portée de main au cas où…

23 h

Un technicien de l’hôpital appelle Juline, car le yorkshire opéré d’un shunt présente une dysurie et une hématurie. Pour mieux juger de la sévérité de son état, Juline contacte Karla aux urgences, qui travaille de 14 h à minuit. Elle vérifie la vessie du chien, petite et non douloureuse, et Juline est rassurée.

L’hôpital ferme ses portes à 19 h et les urgences sont accueillies jusqu’à 20 h. Karla peut quitter l’hôpital à minuit, mais doit rester disponible pour tous les animaux de la clinique jusqu’à 8 h du matin.

5 h du matin

Deuxième coup de téléphone : le cas du yorkshire est préoccupant, car sa température a chuté à 37 °C. Il faut le mettre sous une lampe chauffante et contrôler sa température régulièrement. Juline décide de revenir à l’hôpital le réexaminer elle-même. Il est 6 h du matin quand sa nouvelle journée commence. Le chien, de nouveau normothermique, sera rendu à son propriétaire le lendemain.

New York,? la ville qui ne dort jamais, porte bien son nom et, au Bergh Memorial Animal Hospital, il semble que les vétérinaires non plus ne dorment pas beaucoup !

En chiffres

Le Bergh Memorial Animal Hospital, c’est :

– 5 étages,

– 31 techniciens vétérinaires,

– 22 vétérinaires (6 spécialistes diplômés du collège américain, 10 staff doctors, 6 internes)

– 80 animaux reçus par jour.

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