Même avec des revenus plus élevés que la moyenne, les vétonautes ne se sentent pas privilégiés - La Semaine Vétérinaire n° 1390 du 29/01/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1390 du 29/01/2010

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

Pas facile de s’étalonner. Pas simple non plus d’admettre que l’on est privilégié, voire fortuné, tant ces mots sont honnis dans notre pays où l’égalitarisme tient lieu de religion. Près de la moitié des vétonautes le reconnaissent pourtant sans ambages : oui, ils sont privilégiés. Dans l’absolu, et d’un strict point de vue financier, comment le nier ? Le revenu net disponible moyen, avant impôt, du vétérinaire libéral canin s’établit à un peu moins de 4 000 € mensuels, celui de son confrère mixte libéral atteint en moyenne 7 500 €(1). Les Français dans leur ensemble doivent se contenter de 1 605 € en moyenne…

« Quand je m’examine, je m’inquiète, quand je me compare, je me rassure », disait Talleyrand. La maxime ne vaut pas pour les vétonautes : ils s’inquiètent aussi en se comparant. Ce qui explique sans doute pourquoi une courte majorité d’entre eux ne se voient pas mieux lotis que les autres, ou s’estiment même défavorisés. Certes, disent-ils, nos revenus sont plus importants que la moyenne, mais au rapport revenus/temps passé nous sommes perdants. « La situation professionnelle des vétérinaires, de manière générale (et je ne fais pas partie des confrères les plus lésés), dénote une certaine inégalité entre le travail fourni et le revenu perçu, explique l’un d’eux. Bien peu d’entre nous respectent la législation du travail. Le temps de repos entre deux jours de travail doit être, au minimum, de onze heures… et nous sommes souvent soumis à des astreintes. La rémunération des vétérinaires reste inférieure à celle de certains professionnels qui ont pourtant un niveau d’étude et un temps de travail inférieur. »

Une consœur va dans le même sens : « Je ne suis pas assez rémunérée proportionnellement aux heures travaillées, aux responsabilités, aux risques… Je vis bien, mais avec tout cela, je ne suis vraiment pas une privilégiée : 30 000 à 40 000€ de revenus, seule avec deux enfants à charge dont un à l’université, installée en clientèle mixte en campagne rurale, avec une salariée vétérinaire et l’équivalent de 1,3 auxiliaire salariée, la moitié des gardes et des week-ends, souvent plus (c’est moi la patronne…), et toute la gestion comptable et administrative… ce n’est pas cher payé ! »

Fort heureusement, il n’y a pas de privilèges que financiers. « Je me sens privilégiée de pouvoir exercer un métier que j’aime et qui, malgré le stress qu’il engendre et certaines frustrations, m’apporte chaque jour de grandes satisfactions », rappelle une praticienne. Exercer serait déjà un privilège ?

  • (1) Sources croisées ARAPL, SNVEL, CARPV.

réactions Internet

Je suis à l’aise, mais je n’ai pas ce sentiment au quotidien

Si je considère mon revenu fiscal, il est évident que je suis largement privilégié. J’appartiens au club restreint des SDF (sans difficultés financières) qui vivent au soleil. Mais ce niveau de vie a un prix. A presque cinquante ans, j’ai déjà travaillé comme trois cheminots durant toute leur vie, et il me reste encore quinze années à bosser, alors que les mêmes cheminots seront partis à cinquante-deux ans… Heureusement, le métier est passionnant et permet d’accepter d’avoir raté une sortie, une nouvelle fois, contre quelques heures passées sous le scialytique… Mais il y a les clients, les règles marketing, le Code du travail, les déclarations, la comptabilité, la remise en question de ma radiocompétence. Alors, c’est vrai, je fais sans doute partie des 10 % de Français les plus à l’aise, mais je n’ai pas ce sentiment au quotidien.

Gilles Chave

Mal rémunérés

Par rapport au nombre d’heures travaillées, nous sommes plutôt mal rémunérés. Pour s’enrichir, il vaut mieux choisir d’autres voies. Pourtant, je n’ai aucune envie de changer d’orientation professionnelle, car je considère que mon revenu me permet de vivre dans des conditions acceptables, et surtout je prends plaisir à exercer.

Philippe Zeppa

Nous sommes défavorisés

En étudiant nos revenus par rapport à la quantité de travail fournie, inutile de dire que nous sommes défavorisés ! Je suis écœurée de constater que certains clients gagnent certainement autant que moi, avec un rythme de travail bien moins soutenu et un stress sans commune mesure… Mais allez expliquer aux fonctionnaires qu’ils ont de la chance !

Aude Morvan
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