La gamithromycine est efficace et rentable en métaphylaxie, même chez les “bons”

Jusqu’à présent, il était parfois habituel de considérer que la métaphylaxie, le traitement antibiotique contre les infections de tous les bovins d’un lot où ont été détectés quelques malades ou le traitement systématique durant les périodes à risque (allotement et/ou transport), permettait de compenser une mauvaise conduite d’élevage en matière de détection des malades ou de conditions d’ambiance défectueuses. En effet, 82 % des cas de maladies respiratoires (BPIE) sont observés dans les deux semaines qui suivent l’allotement.

A travers deux essais de terrain, Merial souligne que la métaphylaxie présente un intérêt à la fois médical et économique, même dans les “bons” ateliers d’engraissement de bovins. Les essais ont été menés avec la solution injectable de gamithromycine à 150 mg/ml Zactran®. Cet antibiotique macrolide (azalide) s’administre en une seule injection sous-cutanée de 6 mg/kg pour « une efficacité à la fois rapide (trente minutes) et durable (quinze jours) » sur la base d’une comparaison des concentrations pulmonaires par rapport à la CMI₉₀ de Mannheimia hæmolytica (0,5 µg/ml).

En métaphylaxie, l’essai a été mené dans un atelier d’engraissement de l’Allier. Les conditions d’ambiance y sont bonnes, voire excellentes, notamment pour les bâtiments, la litière (confortable et renouvelée), l’alimentation, etc. En outre, l’éleveur, d’un bon niveau, surveille quotidiennement ses animaux. Il est aussi “têtu”, puisqu’il a voulu intentionnellement introduire de nombreux biais défavorables au groupe traité avec Zactran®, ce qui rend les résultats positifs encore plus démonstratifs.

Pour cet essai, la conduite d’élevage impose d’allotir simultanément cent soixante-sept bovins de huit origines différentes, avec un poids pouvant varier de 188 à 420 kg. Un portage et/ou une circulation des principaux agents pathogènes (M. hæmolytica, P. multocida, M.bovis, RSV, PI3) sont observés dans les analyses de laboratoire.

Dans les quatre premiers jours post-allotement, treize animaux (8 %) sont malades et traités par un antibiotique (Zactran®) et un AINS (kétoprofène, Ketofen®). Les cent cinquante-quatre bovins restant sont alors ensuite répartis en deux groupes, traité ou non traité avec Zactran®, mais d’une manière non aléatoire.

Pour optimiser l’investissement, l’éleveur souhaite réserver le traitement antibiotique aux seuls animaux les plus à risque de son point de vue, soit soixante-deux bovins au total, ce qui correspond aussi aux animaux les plus légers (260 kg en moyenne). Alors que les quatre-vingt-douze autres, plus lourds (330 kg), ne sont pas traités en métaphylaxie, mais surveillés quotidiennement et, en cas d’hyperthermie, traités seulement si nécessaire.

Les résultats montrent qu’aucun des soixante-deux bovins traités en métaphylaxie, pourtant les plus “à risque”, ne présente de signe de maladie respiratoire jusqu’à la fin de l’engraissement. A l’inverse, dans les huit jours qui suivent, vingt-six bovins du lot non traité en métaphylaxie (soit 28,3 %) présentent des signes cliniques et sont traités à titre curatif (à l’aide de gamithromycine et de kétoprofène).

Merial attribue l’efficacité à l’action antibiotique à la fois longue et rapide

Un second essai chez deux cent cinquante bovins charolais allotés en Italie entre 300 et 400 kg compare le traitement systématique à l’allotement (Zactran®) par rapport au traitement curatif des seuls animaux malades dans deux lots de cent vingt-cinq animaux de poids équivalent.

Une nouvelle fois, les résultats mettent en évidence un avantage médical (5 % des animaux traités à l’allotement sont malades, versus 34 % dans le lot témoin) et aussi économique sur la croissance et les performances. Dans cet essai, la croissance moyenne sur trente jours des animaux traités à l’allotement est plus élevée de 70 % par rapport à celle du lot non traité à l’allotement.

Le responsable technique de Merial, notre confrère Cédric Dézier, attribue ces bons résultats dans les deux essais, non seulement à l’efficacité longue action en une seule injection, mais aussi à l’action rapide en trente minutes.