Le virus pandémique A/H1N1 joue un tour de cochon au porc - La Semaine Vétérinaire n° 1387 du 08/01/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1387 du 08/01/2010

Santé publique

À la une

Auteur(s) : Nathalie Devos

Chaud. En 2009, les vétérinaires ont eu chaud. Bouleversements annoncés de la directive “services”, grippe A/H1N1 et spectre pandémique, éviction de la direction des laboratoires de biologie humaine, accouchement dans la douleur de l’évaluation comportementale des chiens mordeurs, (dés)organisation de la vaccination contre la fièvre catarrhale : retour sur quelques motifs de “sueurs froides”, mais aussi quelques satisfactions, comme l’élargissement de la liste des anticancéreux accessibles aux vétérinaires.

26 avril 2009. Le Mexique annonce officiellement que cent à cent cinquante personnes sont décédées et que près de mille six cents sont contaminées ou susceptibles de l’être par un nouveau virus grippal qui se transmet aisément d’homme à homme. L’épidémie aurait débuté fin mars au Mexique. Par la suite, elle a rapidement gagné le nord du continent américain puis s’est ensuite propagée dans le reste du monde.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire immédiatement le signal d’alarme en qualifiant cette grippe de « potentiellement pandémique ». L’inquiétude de certains experts repose sur le fait que cette affection est imputable à un nouveau virus influenza de sous-type H1N1, que les autorités mexicaines supposent être d’origine porcine. Ils la baptisent donc « grippe porcine », des termes repris par les médias du monde entier. Or, rien ne prouve l’origine porcine de cette grippe. Les résultats des analyses effectuées dès son apparition par le Center for Diseases Control (CDC) d’Atlanta montrent que le nouveau virus comporte des segments génomiques de souches humaine, aviaire et porcine. Il s’agit d’un virus réassortant, et non du virus du sous-type H1N1 qui circule habituellement chez les porcs.

Les porcs sont pris en grippe par la dénomination initiale de la maladie

Par ailleurs, dans un communiqué du 27 avril, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), Bernard Vallat, souligne qu’ « à ce jour, le nouveau virus n’a pas été isolé chez les animaux. Il n’est donc pas approprié d’appeler cette maladie “grippe porcine”. Il serait plus logique de la nommer “grippe nord-américaine” ». D’autres optent pour la dénomination « grippe mexicaine ». Pour sa part, la Commission européenne préfère parler de « nouvelle grippe ». L’OMS se décide finalement, le 30 avril, pour la « grippe A/H1N1 ». Mais le premier patronyme entache la filière porcine. Début mai, une quinzaine de pays, dont la Chine et la Russie, interdisent ou restreignent leurs importations de porcs et de leurs produits en provenance des Etats-Unis, du Canada et du Mexique. Dans un communiqué commun, l’OIE, l’OMS et la FAO décident alors, le 7 mai, de dénoncer le boycott du porc et réaffirment que sa viande n’est pas une source d’infection.

Quand l’homme éternue, les cochons toussent…

Par la suite, le virus pandémique A/H1N1 est détecté dans des élevages de porcs de plusieurs pays, en Europe et hors d’Europe. La plupart du temps, il est démontré que le virus a été transmis aux animaux par des éleveurs ou des fermiers contaminés. Des foyers sont également rapportés dans des élevages de dindes (Canada et Chili).

Les travaux réalisés par les scientifiques de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) sur ce nouveau virus confirment que le porc est bien réceptif au A/H1N1 et que son évolution et ses effets dans cette espèce sont similaires à ceux des souches classiques d’influenza porcin. Quant aux volailles, l’Afssa estime, en l’état actuel des connaissances, qu’elles semblent peu réceptives au virus, à l’exception des dindes et des cailles qui présentent une certaine réceptivité, mais inférieure à celle du porc. Toutefois, l’agence considère que le risque de contamination des volailles par l’homme, et vice versa, est « quasi nul » à « nul », contrairement aux porcs. Les chercheurs de l’Afssa mettent par ailleurs au point une polymerase chain reaction (PCR) spécifique du virus A/H1N1 qui permet de distinguer cette souche de celles qui évoluent habituellement chez les porcs et les volailles.

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