La mémoire est une clé majeure de notre comportement - La Semaine Vétérinaire n° 1385 du 18/12/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1385 du 18/12/2009

Système de représentation

Gestion

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

Il est désormais acquis, en particulier grâce à la psychanalyse, que la mémoire n’est pas une simple fonction d’enregistrement. Le passé influence la mémoire à plus d’un titre. Le travail du thérapeute avec son patient porte alors moins sur les souvenirs objectifs que sur leur représentation. Faire un état des lieux de sa mémoire permet en effet de se libérer d’une sorte de “fatalité”.

Deux mécanismes bien connus sont associés à la mémoire. Le premier, c’est l’oubli, qui intervient dans le principe du refoulement. Il permet de repousser dans l’inconscient ce qui le dérange et de supporter des moments difficiles. A petites touches, il nous protège, à forte dose, il nous enferme. Le second mécanisme, c’est le déni, qui se matérialise souvent par la formule « cela ne me concerne pas ». Nous acceptons la présence de ce qui nous dérange, mais en minimisant son importance. C’est un mécanisme de défense. Par exemple, un alcoolique affirmera certes qu’il boit, mais sans excès.

Un répertoire de douleurs et de bonheurs

Au fil des ans, la mémoire répertorie les douleurs les plus fortes et les plus inacceptables et les bonheurs les plus agréables. C’est particulièrement vrai pour les jeunes années. Dans notre système de représentation, la douleur remplit deux rôles selon le vécu de notre prime jeunesse : elle punit ou elle constitue un appel à l’aide, au réconfort.

Le psychologue américain Burrhus Frederic Skinner a démontré qu’un comportement se répète quand il est récompensé. Cela signifie que nous avons tendance à reproduire ce qui a été un succès dans le passé. La mémoire joue alors un rôle clef dans tous les domaines de la vie courante. Par exemple, pour la sensation de satiété. Un anorexique sait dans le moindre détail ce qu’il a mangé cinq jours auparavant. Il peut décrire ce qu’il a ressenti (goût, sensations). Au contraire, un boulimique minimise la fréquence et l’importance de ce qu’il a avalé. En matière d’addiction au jeu, un tel comportement existe également. Le joueur ne se souvient pas objectivement du montant de ses pertes, mais il se remémore bien celui de ses gains. Le corps aussi à sa mémoire. Souvent, les rhumatismes sont douloureux dès que le temps tourne à l’orage. Il y a aussi ces “membres fantômes”, dont le cerveau continue à intégrer la présence alors que la partie du corps concernée a été amputée.

Des séances de reconnexion entre le passé et le présent

Pour améliorer sa mémoire, de curieuses expériences ont été réalisées, notamment avec du chewing-gum. Mâcher augmenterait ainsi la capacité à se souvenir, en particulier de listes de chiffres et de faits historiques. Deux explications sont apportées, qui peuvent être complémentaires : la mastication exacerbe la capacité d’attention et de concentration, et elle augmente aussi le taux de sucre dans le cerveau. Via l’imagerie par résonance magnétique, une analyse montre que le débit sanguin est régulé par la mastication. Le cortex frontal est alors davantage irrigué.

Le plus étonnant, c’est que l’environnement, les événements heureux et malheureux, les expériences ont une influence sur les chromosomes. Par exemple, le patrimoine génétique de deux jumeaux est identique à leur naissance. A cinquante ans, il est modifié par le poids des expériences et des épreuves qui ont été différentes pour l’un et pour l’autre. Il est aussi montré que la mémoire, qui s’est construite dans l’enfance, détermine la capacité à résister aux virus et aux bactéries. D’où l’importance du contrôle du stress. En effet, un enfant soumis à des expériences traumatisantes (violence de toute sorte) sera un adulte au comportement timide, casanier, qui craindra souvent d’explorer son environnement, avec une tendance à l’agressivité, à l’isolement, etc. Or, un taux élevé d’adrénaline empêche les globules blancs de lutter contre les bactéries. En conséquence, deux pistes restent à explorer. La première, c’est que ce qui semble inscrit dans le marbre change. Rien n’est définitif. La seconde, c’est qu’il est possible aujourd’hui d’accéder aux régions profondes du cerveau et aux zones de rêve. Les différentes psychothérapies fournissent pour cela de bons outils complémentaires. Notre cerveau peut donc “se modifier” sous l’effet des séances de travail de reconnexion entre le passé et le présent.

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