Au pas de course avec les vétérinaires d’Equita Lyon

En ce 29 octobre, les plus prestigieux chevaux de compétition ont rendez-vous avec Thierry Grisard (L 87). Vétérinaire officiel d’Equita Lyon depuis quinze ans, agréé par la Fédération équestre internationale (FEI), il officie sur le salon dans le cadre de la visite vétérinaire, préalable à tout engagement sur l’un des concours qui vont s’y dérouler. Durant trois heures, il verra défiler environ deux cents chevaux. En jeu, le précieux sésame pour l’une des deux épreuves de Coupe du monde de saut d’obstacles, qui ont lieu dans le cadre du salon lyonnais.

Un ballet de chevaux dans une pression palpable

« Nous pensons d’abord au bien-être animal, car nous ne voulons pas laisser concourir des chevaux souffrants. Ensuite, c’est l’équité du sport qui est en jeu », explique Thierry Grisard. Installé sur la carrière d’entraînement, il accueille un à un les chevaux emmenés par leur groom. Le premier examen vise le passeport du cheval. « Je vérifie son identité, afin de m’assurer que l’on me présente bien le bon cheval, puis je regarde la validité du passeport, les signatures du propriétaire et, bien entendu, les autorisations de traitement et les vaccins. Enfin je demande au groom de faire trotter son cheval pour vérifier l’absence de boiterie », détaille le vétérinaire. Moins d’une minute lui suffit pour porter un jugement. « C’est parce que je suis tous les jours au contact des chevaux que je peux me faire une idée en un simple aller-retour au trot », précise celui dont l’avis n’est que consultatif.

Au final, seuls les juges, qui ont pris place autour d’une table et consignent chaque observation du vétérinaire, décident d’autoriser ou non le cheval à participer aux épreuves. Un doute et le cheval devra se présenter de nouveau en fin de journée, devant le jury d’engagement. Le ballet des chevaux se déroule sans encombre, mais la pression est palpable. D’ailleurs, alors que la visite vétérinaire est terminée depuis quelques minutes, un cheval et son cavalier investissent la carrière, tandis que son propriétaire s’approche de Thierry Grisard. « Vous avez demandé à revoir ce cheval, trouvez-vous que quelque chose ne va pas en le voyant trotter ? », l’interpelle-t-il. Thierry Grisard ne se laisse pas déstabiliser et confirme la contre-visite. « Sur ces épreuves, il y a beaucoup d’argent à la clé. Les propriétaires ont traversé le monde pour concourir et si nous décidons que leur cheval ne peut pas participer aux concours, cela ne leur fait pas plaisir. Ces chevaux sont des sportifs de haut niveau qui valent des millions, donc les propriétaires sont souvent inquiets lorsqu’un souci est décelé », précise-t-il.

En marge du suivi des chevaux engagés sur les épreuves internationales, le vétérinaire lyonnais et son équipe veillent aussi sur l’ensemble des chevaux, ânes et poneys présents sur le salon. Ainsi, ils passent au crible chacun des équidés présents lors d’une “visite d’entrée”. « Nous vérifions qu’il s’agit bien du bon cheval, que ses vaccins sont à jour et qu’il n’est pas contagieux », résume Franck Croisier (L 06) qui travaille avec Thierry Grisard.

Les vétérinaires assurent également les visites de vente et les soins pour des affections diverses qui vont des boiteries aux coliques en passant par les coupures et autres coups de stress. Le tout en se frayant un passage et en tentant de trouver un petit espace au calme, au beau milieu de milliers de visiteurs, sur fond de sonos hurlantes et de cris d’enfants.