« Les spécialistes ne retirent rien aux généralistes » - La Semaine Vétérinaire n° 1384 du 11/12/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1384 du 11/12/2009

Entretien avec Laurent Bouhanna, président de l’AVSF

À la une

Auteur(s) : A. F.

La Semaine Vétérinaire : Quels sont les objectifs de votre nouvelle association ?

Laurent Bouhanna : L’Association des vétérinaires spécialistes français (AVSF) est née en avril dernier dans l’idée de créer une instance représentative des spécialistes vétérinaires. Elle est donc ouverte aux titulaires d’un DESV, toutes disciplines confondues. Notre mission première est de mieux nous faire connaître. Ainsi, notre site Internet (www.avsf.fr) propose la liste des spécialistes vétérinaires, par spécialité ou par région. Nous souhaitons promouvoir nos activités. Mais nous espérons avant tout mieux communiquer avec le public, ainsi qu’avec les confrères “généralistes”. En France, la spécialisation vétérinaire est encore mal connue et beaucoup reste à faire pour établir une collaboration efficace entre praticiens.

S. V. : Qui sont les vétérinaires spécialistes ?

L. B. : Aujourd’hui, les spécialistes sont les titulaires d’un DESV. Leurs modalités d’activité sont variables (seul ou associé, salarié, consultant) selon la discipline, le lieu d’exercice, etc. Tous n’exercent pas leur spécialité de manière exclusive. Nous fonctionnons beaucoup avec les cas référés, que les confrères n’hésitent plus à nous envoyer. Et chacun s’en satisfait, en premier lieu les propriétaires qui souhaitent des investigations poussées. La question de vivre de sa spécialité est plutôt dépassée, même si y parvenir est moins aisé dans certaines disciplines. En dermatologie par exemple, les consultationssontsouvent longues et le temps passé n’est pas facilement valorisable. Le véritable enjeu des spécialistes est de montrer l’étendue des possibilités médicales qui méritent d’être exploitées. C’est l’une des missions de l’AVSF.

S. V. : Comment accueillez-vous la future reconnaissance des collèges européens ?

L. B. : D’un bon œil ! Ces formations seront prochainement évaluées afin de valider qu’elles sont d’un niveau équivalent à celui des DESV. Leurs titulaires pourront ainsi être reconnus comme spécialistes et valoriser les efforts qu’ils ont fournis pour obtenir leur diplôme. Je ne doute pas que les critères d’évaluation seront stricts et objectifs. Nous en avons eu l’expérience avec la validation des acquis de l’expérience (VAE). Cette procédure permet d’accorder un DESV à un vétérinaire qui peut prouver qu’il en a le niveau. En effet, la mise en place des spécialités vétérinaires est récente. Dans leur majorité, les spécialistes actuels ont obtenu leur diplôme par la voie de la VAE, évitant d’être pénalisés en étant contraints de suivre une formation de trois ans sur un sujet parfaitement maîtrisé. Mais la barre a été fixée assez haut. Chaque candidat a été jugé de façon objective et indépendante sur ses connaissances, sa formation, son activité (avec la quantité, mais aussi la diversité des cas traités), son équipement, ses publications, ses communications nationales et internationales, le nombre de vétérinaires référents, etc. Le dossier était lourd à préparer. Un examen sur dossier, puis un oral face à un jury ont permis la sélection. Si les collèges européens sont reconnus sur les mêmes critères, je n’ai aucune réserve sur le bien-fondé de la démarche. D’ailleurs, bon nombre des titulaires de DESV sont déjà des diplomates européens.

S. V. : Qu’est-ce qui a motivé votre spécialisation ? Comment évoluera l’articulation entre généralistes et spécialistes ?

L. B. : J’ai ressenti très tôt l’envie et le besoin d’aller plus loin dans une discipline. Dans le cas de l’ophtalmologie, discipline sur laquelle s’est porté mon choix, cela nécessite rapidement un matériel spécifique, que le généraliste a du mal à amortir. Je me suis donc rapidement spécialisé et depuis plus de dix ans, j’exerce exclusivement ma spécialité.

L’existence de spécialistes répond à un besoin, des clients (qui s’adressent parfois directement à nous) comme des généralistes lorsqu’un cas dépasse leurs compétences. Nous sommes complémentaires et les relations sont constructives dès lors que chacun travaille dans le respect mutuel des autres et des règles déontologiques. D’ailleurs, il n’existe pas d’actes réservés aux spécialistes. Tout praticien peut effectuer des gestes spécialisés s’il possède les connaissances et le matériel adéquats. Le spécialiste n’enlève rien au généraliste. Je suis convaincu que la spécialisation vétérinaire est bénéfique à l’ensemble de la profession, et génère une augmentation de l’activité des généralistes. Par exemple, quand le généraliste évoque la possibilité d’opérer un animal de la cataracte avec son propriétaire, d’une part ce dernier ne lui reprochera pas, plus tard, de ne pas l’avoir informé des possibilités existantes, d’autre part il s’associe pleinement à une démarche de “qualité de soins” dont il bénéficiera autant que le spécialiste.

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