L’hypothèse de la résonance explique le transfert des bonnes et mauvaises énergies

La “science du bonheur” est un sujet de préoccupation croissant. Les économistes veulent mesurer le bonheur, un concept qui échappe au calcul du produit intérieur brut. Pourquoi les Danois et les Suisses se disent-ils heureux, alors que les Français se retrouvent au cinquante-sixième rang d’une étude récente sur le sujet ? Les sciences humaines et la psychiatrie s’intéressent désormais au bonheur, alors que la recherche sur ce thème était considéréecomme suspecte jusqu’à présent, apanage des mouvements new age et des sectes. La psychologie positive s’ouvre à tout ce qui peut rendre heureux. Et le bonheur est contagieux, comme le malheur d’ailleurs.

Pour comprendre pourquoi nous nous sentons bien ou mal dans un groupe, un concept est mis en avant : celui de la résonance. S’il faut la considérer comme une hypothèse de travail plutôt que comme un fait, elle permet toutefois de fournir des explications intéressantes. Cette notion repose d’abord sur l’observation. Prenons l’exemple d’un piano et d’une guitare accordés : si la note “sol” est jouée sur le piano, la corde de la guitare vibre sur cette même note. Ce phénomène s’explique par la transmission et la circulation des ondes sonores dans l’air. L’énergie acoustique du piano se transfère à la guitare. On parle d’absorption de l’énergie et de mise en phase. Le secteur de l’électronique peut fournir un autre exemple. Ainsi, si deux circuits vibrent à la même fréquence, le plus lent s’élèvera pour rattraper la vitesse du plus rapide. La résonance est ainsi une force qui permet le transfert des énergies. Si les vibrations sont différentes, un entraînement se crée, qui les fait s’aligner et vibrer à la même fréquence. Ce même principe s’applique dans le monde de la biologie, lorsque les lucioles, par une nuit chaude, s’allument et s’éteignent en même temps de façon coordonnée, après avoir brillé au hasard pendant un moment. Le même phénomène est noté chezles grillons et les grenouilles.

L’énergie suit l’esprit et l’esprit commande le corps

Lorsque les énergies diffèrent, la plus basse s’élève ou la plus haute diminue. Elles se rencontrent souvent à mi-chemin. Les énergies échangent en permanence et peuvent s’harmoniser. Certains y voient l’explication des guérisons dites “miraculeuses”. Ce serait aussi la raison pour laquelle le “guérisseur” se sent fatigué après cette “médecine des résonances”.

Il est important de souligner, une nouvelle fois, qu’il ne s’agit que d’hypothèses qui, auparavant rejetées, sont aujourd’hui étudiées. Dans de nombreuses traditions, cette résonance est admise. L’énergie, qui voyage, suit l’esprit et l’esprit commande le corps. Toute la psychologie moderne reconnaît cette trajectoire. L’importance de la visualisation, du ressenti, de la méditation ou de l’introspection n’est plus à prouver. Les thérapies modernes les emploient en soustrayant leur aspect mystique. Le toucher est, par exemple, l’un des instruments de la résonance. Un enfant qui n’a pas été “touché” développe des troubles émotionnels et un comportement violent. Des études psychologiques menées chez des singes ont démontré l’effet dévastateur que produit l’absence de contact avec la mère. Dans The Continuum Concept, Jean Lied-loff explique que les enfants des Indiens Yequana, qui vivaient au milieu de la jungle brésilienne, étaient constamment portés. Ils ne montraient aucun comportement violent ni dans l’enfance, ni à l’âge adulte. Ils obéissaient volontiers à leurs aînés et ne se battaient pas entre eux, constate l’auteur. Ce mode d’éducation tranche avec celui des sociétés modernes où les bébés sont séparés des mères dans les maternités, où ils n’entendent que les pleurs des autres nouveau-nés. Le toucher est bien plus qu’une simple “caresse mécanique”. Il permet de transmettre de l’énergie, de l’attention et de l’intention. Certains parlent même d’amour, de vibration universelle. L’énergie suit la pensée et la vibration se transmet grâce à la résonance. Le geste, l’attention, la pensée sont donc des transmetteurs. Chacun a constaté que le contact avec certaines personnes permet de se sentir bien, comme régénéré, alors qu’il induit un sentiment de déprime ou d’épuisement avec d’autres.