Réaction des directeurs d’ENV au rapport de l’Académie vétérinaire sur la recherche(1)

« Le rapport réalisé par l’Académie vétérinaire de France présente des pistes intéressantes pour le développement de la recherche en relation avec les ENV et il a le grand mérite de soulever les insuffisances dans ce secteur. Un certain nombre de points nécessitent d’être pondérés, car la situation décrite n’est pas forcément totalement conforme aux efforts et progrès réalisés ces dernières années dans les ENV.

Concernant les propositions qui sont faites à l’issue de ce rapport :

• La question de l’évolution de la tutelle des ENV est cruciale pour l’avenir. Il n’est, bien entendu, pas question pour les ENV de ne plus être sous la tutelle du ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, mais la question de la cotutelle, au moins avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, mérite d’être sérieusement étudiée. Actuellement, chaque ENV a déjà des liens plus ou moins étroits avec les pôles de recherche et d’enseignement supérieur régionaux.

• Il est exact qu’une politique scientifique globale n’est pas clairement définie et que, malgré les actions déjà menées, la recherche sur des modèles animaux et la recherche clinique ne sont pas suffisamment structurées, alors que cela doit être une force des ENV. La coordination au niveau national de la politique de recherche dans nos domaines est d’ores et déjà envisagée, si l’on considère le consortium et les autres instituts en cours de création. La position des ENV aux confins de la production animale, mais aussi de la santé animale et de la santé humaine, nécessite une prise en compte spécifique. A ce titre, la mise en œuvre d’un conseil national stratégique placé sous la tutelle de différents ministères est-elle la meilleure formule Une coordination entre les différents partenaires est en tout cas nécessaire et apparaît comme une formule moins lourde et plus opérationnelle, à l’instar de ce qui existe actuellement avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, par exemple, avec lequel de nombreuses actions ont déjà été développées. Le consortium agronomique et vétérinaire récemment mis en place, dans son fonctionnement et sa structure actuelle, ne répond pas totalement à ce besoin.

• Au-delà du soutien à la recherche en général et sur modèles animaux en particulier, le soutien de la recherche clinique, mais plus largement de l’activité clinique des ENV, est un point critique. Il en est de même de la prise en compte toute particulière du statut des enseignants chercheurs qui devraient, pour la plupart d’entre eux, pouvoir être considérés avec un statut mixte de professeur des universités-praticien hospitalier, à l’instar de ce qui est mis en place chez nos collègues médecins.

• Quant à l’information des étudiants pour les activités de recherche, elle est maintenant assez structurée dans certains cas et s’organise, avec des présentations des divers métiers, des modules de sensibilisation à la recherche et des stages dans la première partie du cursus pour ceux qui le souhaitent, et avec une notion de « passeport recherche » parfois obligatoire et qui pourrait être facilement généralisé.

Les directeurs des ENV sont prêts à débattre des solutions à trouver avec leur tutelle actuelle, le ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche. »

• (1) Voir le dossier en pages 38 à 42 de ce numéro et le site http://www.academie-veterinaire-defrance.org/avis.html