« L’officine virtuelle est pour demain en France »

La Semaine Vétérinaire : Un client peut-il aujourd’hui acheter des médicaments vétérinaires sur l’Internet en France ?

Christophe Hugnet : Légalement, non. En France, seuls les ayants droit peuvent vendre des médicaments. Or ils n’ont pas la possibilité de le faire actuellement sur le Web. Cependant, d’ici à la fin de l’année, il deviendra possible de vendre des médicaments (humains et vétérinaires) à partir d’une officine virtuelle adossée à une officine physique. Les pharmaciens pourront ainsi vendre en ligne, de manière publique, des médicaments, sur présentation d’une ordonnance (transmise par télécopie ou scannée). Certains sont déjà prêts à utiliser cette possibilité d’officine virtuelle dès qu’elle sera disponible.

S. V. : Quel sera le statut du vétérinaire français sur l’Internet ?

C. H. : Dès maintenant, un praticien peut ouvrir un cabinet virtuel sécurisé et réservé à sa clientèle, qui pourrait effectuer des précommandes dans le cadre de protocoles de soins ou de renouvellements.

S. V. : Une ordonnance rédigée par un praticien français en France peut-elle être honorée sur un site qui vend des médicaments vétérinaires à l’étranger ?

C. H. : A l’heure actuelle, cette ordonnance ne peut pas être honorée par un site qui vend des médicaments vétérinaires à l’étranger. Elle n’est valable, pour le moment, que sur le territoire du pays prescripteur. Mais, dans les faits, les contrôles sont actuellement inexistants pour les animaux de compagnie. Un propriétaire peut donc facilement s’approvisionner sur des sites étrangers et commander toutes sortes de médicaments.

S. V. : Comment être certain de la qualité des médicaments délivrés par ces officines virtuelles ?

C. H. : En France, le législateur a justement fait le choix d’associer à toute officine virtuelle une officine physique, afin de garantir la traçabilité de tout médicament vendu en ligne.

S. V. : Un modèle comme VetCentric (voir entretien ci-dessous) pourrait-il exister en France ?

C. H. : Ce type de site est déjà réalisable dans l’Hexagone. Il suffirait que les centrales vétérinaires deviennent des ayants droit. Les praticiens prescriraient et indiqueraient ensuite aux propriétaires de commander la suite des traitements sur l’Internet. Bien entendu, cela impliquerait une marge plus restreinte sur le médicament et la nécessité de se recentrer sur les actes.

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