Formation continue. Entretien avec Renaud Maillard
Actualité
Auteur(s) : Béatrice Bouquet
L’European buiatrics forum s’exporte bien, mais semble boudé sur le marché intérieur.
Jusqu’à présent parisienne, la buiatrie française s’offre cette année le beau climat marseillais, mais les ruraux nationaux semblent avoir pris l’option last minute pour le voyage. Comme lors du congrès mondial organisé à Nice en 2006, les Français seront minoritaires (ils étaient alors cinq cents sur trois mille). Les organisateurs ont en revanche gagné leur pari d’attirer les Européens qui trouveraient trop éloignée l’édition 2010 du mondial de buiatrie, au Chili(1). Rencontre avec Renaud Maillard, enseignant chercheur en pathologie du bétail à l’école vétérinaire d’Alfort, qui préside le comité scientifique de la Société française de buiatrie, version European buiatrics forum cette année(2).
Renaud Maillard : En majorité, ce sont des “académiques” et des praticiens. Ils sont à 90 % étrangers, surtout Européens (Belges, Portugais). Une vingtaine de Nord-Américains sont attendus. Vingt-sept pays sont représentés, ce qui est assez atypique. Le congrès se déroulera en anglais, avec une traduction en français uniquement, mais la langue n’est pas un obstacle pour tous. Ainsi, nous enregistrons l’inscription de germanophones. La féminisation, marquée parmi nos étudiants, ne se retrouve pas au niveau des inscriptions.
R. M. : Pour l’instant, ce niveau n’existe pas en termes d’organisation. Il y a des sociétés nationales, parfois deux dans un même pays, comme en Italie, et des congrès mondiaux.
Mis à part le Portugal en 2012, les prochains congrès mondiaux sont éloignés (Chili, Australie). Aussi avons-nous ressenti le besoin de proposer un rendez-vous européen. Je suis agréablement surpris par le nombre d’inscrits pour cette première édition (six cents à ce jour). L’Italie semble intéressée pour reproduire un tel événement.
En tant qu’enseignant, je constate l’européanisation de la formation des jeunes vétérinaires (stage obligatoire). En outre, au quotidien, les praticiens côtoient souvent un associé qui n’est pas de nationalité française. Il me paraît logique que cela se traduise en buiatrie.
Quant à l’avenir des journées organisées chaque année par les différentes sociétés nationales, il ne sera tranché que début 2010.
R. M. : Jusqu’à la fin de cet été, le programme n’a annoncé que les six conférences dites “invitées”, or les trois quarts des inscriptions nous sont parvenues avant la fin du mois de juillet. Outre le changement que représentent ces grands rassemblements par rapport à leur routine, les congressistes cherchent à être au fait de l’actualité scientifique.
Je suis agréablement surpris par la variété des sujets retenus par le comité, entre recherche pointue et appliquée. Certains s’imposaient, comme la fièvre catarrhale ovine, les troubles hémorragiques des veaux, ou encore, plus classiques, les mammites. La besnoïtose sera abordée à travers sa surprenante émergence outre-Rhin. Des thèmes peut-être plus éloignés de notre “culture” figurent également au programme, par exemple le bien-être au moment de la castration.
R. M. : Si la buiatrie n’apporte pas de points de formation aujourd’hui, elle ne craint pas de “faire différent”, même si le trop scientifiquement correct fait parfois peur. Par ailleurs, il n’est pas possible d’opposer le désir de formation aux difficultés économiques de la filière. Il s’agit de tirer la position de vétérinaire vers le haut.
(1) Le congrès mondial se déroulera du 14 au 18 novembre 2010 à Santiago du Chili (www.buiatriachile.cl).
La buiatrie « assure la diffusion des connaissances scientifiques et pratiques en médecine vétérinaire bovine ». Dans le cadre des associations nationales ou internationales, des rencontres sont organisées. Les premières ont eu lieu en Autriche et en Allemagne en 1960 et 1962. Assez européennes au départ, elles “voyagent” désormais tous les deux ans sur les différents continents. Elles visent à rapporter et à échanger autour des résultats de recherches et d’expériences pratiques, et s’adressent à des praticiens, mais aussi à des responsables en productions animales. Le champ de compétences s’est étendu à « tous les domaines qui touchent à la production bovine, la nutrition, la génétique, la reproduction et les biotechnologies ».
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