L’induction de l’ovulation chez la jument repose sur la maturité du follicule - La Semaine Vétérinaire n° 1378 du 30/10/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1378 du 30/10/2009

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ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Sophie Paul-Jeanjean

Le paramètre utérin de relâchement du col est en outre corrélé au succès de l’induction.

Pour décider d’induire une ovulation chez la jument, trois critères sont à respecter : elle doit exprimer un comportement d’œstrus, présenter un follicule préovulatoire en croissance, ce dernier doit mesurer au moins 30 mm. Lors d’études rétrospectives sur l’utilisation de molécules inductrices (eLH, hCG, buséréline ou desloréline), dans le cadre de la pratique courante en clientèle, l’analyse des résultats montre que le diamètre moyen du follicule lors de l’injection est plutôt voisin de 40 mm. Néanmoins, plus l’injection est réalisée tardivement, alors que le follicule est plus gros, plus les risques de constater une ovulation spontanée indépendante du traitement sont élevés. Dans l’absolu, si l’objectif est de programmer au maximum le moment de l’ovulation, afin d’effectuer la saillie ou l’insémination artificielle au plus près de l’ovulation, mieux vaut débuter le traitement lorsque le diamètre du follicule n’est pas trop gros, environ 30 à 33 mm. En effet, il est admis que les ovulations induites par l’hormone lutéinisante (extraits hypophysaires), par l’hormone chorionique gonadotrope (hCG) et par les analogues de la gonadotropin-releasing hormone (GnRh) se produisent entre trente et quarante-huit heures après le début du traitement. En pratique, si au contraire le seul élément qui motive l’induction est d’être certain que la jument aura ovulé dans les quarante-huit à soixante heures qui suivent, le traitement peut être réalisé avec un follicule d’une taille supérieure à 35 mm.

Les praticiens évoquent souvent la question des paramètres utérins (œdème de la paroi et relâchement du col), en plus de la taille du follicule dominant, pour pouvoir induire l’ovulation. Une étude récente (Green, 2007), qui porte sur sept cent soixante-dix cycles, montre que le paramètre “œdème de la paroi utérine” ne semble pas être corrélé au succès de l’induction de l’ovulation, contrairement au paramètre “consistance du col estimée par voie transrectale”. Au moment de l’induction, ce col doit donc être un peu relâché, ce qui est en outre indispensable si une insémination doit être réalisée.

La saillie ou l’insémination peut intervenir le jour de l’induction

Les ovulations précoces (moins de vingt-quatre heures après le traitement) sont à rattacher aux ovulations spontanées provoquées de façon physiologique. Elles sont à redouter si, au moment de l’induction, l’intensité de l’œdème du corps utérin est en cours de diminution. En pratique, la logique consiste donc à faire saillir ou à inséminer la jument le lendemain de l’injection d’hCG ou de la pose de l’implant, puis de vérifier qu’elle a bien ovulé le surlendemain. Pour prévenir une ovulation précoce spontanée, en sperme frais, la jument peut être inséminée ou saillie le jour de l’injection. Avec du sperme frais ou congelé, il convient d’inséminer le jour de l’injection, puis le lendemain si l’ovulation ne s’est pas produite. Les ovulations retardées (plus de quarante-huit heures après le traitement) n’ont pas d’explication formelle, hormis le cas des juments immunisées vis-à-vis de l’hCG. Une maturation insuffisante du follicule au moment du traitement pourrait être en cause chez les autres juments. Les défauts d’ovulation sont à redouter lors du premier cycle de la saison, sans doute par défaut de stimuli physiologiques de maturation ou lors de traitements trop tardifs, alors que le follicule est en début d’atrésie. Ils seraient également plus fréquents à l’automne. Lors d’un suivi échographique quotidien, ces défauts d’ovulation sont possibles si l’intensité de l’œdème de la paroi utérine augmente dans les vingt-quatre heures qui suivent l’injection. Les lutéinisations sans ovulation ne sont, a priori, pas plus fréquentes que lors de cycles sans traitement et pourraient résulter d’un défaut de maturation folliculaire ou de stimuli de l’ovulation, alors que le follicule n’est pas encore suffisamment mature.

Le traitement de la vidange utérine peut débuter quatre heures après la saillie

L’existence de juments prédisposées aux endométrites post-insémination artificielle ou saillie est maintenant bien connue. Dès qu’un défaut d’élimination des liquides utérins post-insémination artificielle ou saillie est redouté ou diagnostiqué, il est conseillé d’injecter 15 UI (10 à 20 UI au maximum) d’ocytocine par voie intraveineuse (ou intramusculaire).

La première vidange peut avoir lieu dès quatre heures après la saillie et être renouvelée si nécessaire (non-vidange totale de l’utérus) toutes les huit à douze heures jusqu’au cinquième jour postovulation. Si un lavage utérin est jugé nécessaire en raison d’une accumulation liquidienne intra-utérine importante (diamètre de la lumière utérine supérieur à 20 mm), l’injection d’ocytocine devient indispensable à la fin de tout lavage. En revanche, des études mettent en évidence l’absence d’intérêt des molécules utérotoniques, dans le cadre du traitement systématique en post-partum sans troubles puerpéraux, pour tenter d’accélérer l’involution utérine et la fertilité du premier cycle. Lors de non-délivrance ou de métrites puerpérales, la valeur et l’intérêt du traitement ocytocique ne sont, quant à eux, pas remis en cause.

CONFÉRENCIER

Jean-François Bruyas, professeur à l’école de Nantes. Article rédigé d’après la conférence « Que peut-on faire avec des hormones chez les juments cyclées, quoi de neuf en la matière ? », présentée lors de la 9e journée européenne de l’Avef à Roissy, le 7 février 2009.

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