Pour que les biologistes d’humaine ne soient plus responsables des laboratoires vétérinaires - La Semaine Vétérinaire n° 1376 du 16/10/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1376 du 16/10/2009

Entre nous

VOUS AVEZ LA PAROLE

Auteur(s) : Bruno Tessier

Fonctions : secrétaire général du conseil régional de l’Ordre d’Ile-de-France(1)

Nous avons pris connaissance des récents développements concernant la possibilité, pour les vétérinaires, de suivre le DES de biologie médicale et, ce dernier obtenu, de prétendre au plein exercice de cette spécialité. Il semble acquis qu’ils seront probablement autorisés à suivre cette formation diplômante, mais ne seront pas habilités à exercer toutes les fonctions auxquelles elle donne droit.

Cette décision n’apparaît pas guidée par le souci de confier la profession de biologiste à des professionnels intégrant cette discipline dans une démarche diagnostique globale, puisque les pharmaciens, dont le cursus semble offrir de moindres garanties de compétences médicales que celui des vétérinaires, sont consacrés dans le droit à exercer, sans discrimination, la profession de biologiste.

De nombreux articles sont parus dans la presse pour dénoncer cette situation, des amendements ont été déposés. En vain.

Le 3 juin dernier, interrogée au Sénat par notre confrère René Beaumont, la ministre de la Santé, docteur en pharmacie, précisait que le biologiste est « un spécialiste qui noue un véritable contact avec le malade, qui lui parle, qui évoque sa pathologie, qui fait partie d’une équipe soignante ». Et d’ajouter : « Dès lors que je veux médicaliser la biologie médicale, je ne puis la confier à un professionnel qui ne connaît pas la médecine humaine, pas plus d’ailleurs que le médecin ne connaît l’art de soigner les animaux (…). Chacun son métier et les vaches seront bien gardées… » Elle continuait en précisant que, dans le cursus vétérinaire, « rien ne concerne la connaissance de l’homme, ce qui conduit la formation à ne pas remplir l’objectif visé. La vocation d’un médecin ou d’un pharmacien n’est pas de prendre en charge des animaux et celle d’un vétérinaire n’est pas de s’occuper de patients. » « En autorisant les vétérinaires à exercer la profession de biologiste médical, nous fragiliserons considérablement cette dernière. En effet, les instances européennes affirmeront qu’il s’agit non pas d’une profession de santé, mais d’une prestation de services, et nous devrons alors lui appliquer la directive dite Bolkenstein, ce que nous voulons précisément éviter », concluait-elle.

Les vétérinaires ne pourront donc plus revendiquer le titre de directeur d’un laboratoire d’analyse biologique humaine. Ils pourront y exercer, mais ne pourront ni valider, ni interpréter, ni signer des résultats d’examens. Ils deviendront donc de fait des techniciens de laboratoire bac + 11.

Deux questions se posent. Si les vétérinaires ne peuvent effectuer ces actes au prétexte qu’ils ne possèdent pas les connaissances en médecine humaine et qu’ils entrent dans le champ de la directive “services”, pourquoi les biologistes médicaux d’humaine pourraient-ils valider, interpréter et signer des résultats concernant les espèces animales ? Si notre activité de prestation de services pour la biologie humaine faisait tomber la profession de biologiste sous le coup de la directive, pourquoi seraient-ils autorisés à fournir des prestations de services hors secteur médical, en pratiquant des analyses biologiques sur des animaux sans en avoir les compétences, réalisant ainsi des actes de diagnostic ou concourant au diagnostic, donc en commettant un exercice illégal de la médecine vétérinaire ?

La justification du cloisonnement des activités médicales et de services, ou de compétences en termes d’espèces, conduit la profession vétérinaire à demander au gouvernement que les biologistes de médecine humaine n’aient plus accès aux responsabilités de directeur de laboratoires vétérinaires et qu’ils ne puissent plus ni valider, ni interpréter, ni signer des examens réalisés sur des échantillons prélevés chez des animaux ou des denrées d’origine animale.

  • (1) Ce courrier est extrait d’une lettre envoyée par le conseil régional d’Ile-de-France aux présidents du Conseil supérieur de l’Ordre et du SNVEL.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr