Outre-Manche, les dispensaires privés emploient 260 praticiens et 300 auxiliaires - La Semaine Vétérinaire n° 1376 du 16/10/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1376 du 16/10/2009

People’s Dispensary for Sick Animals (PDSA)

Éclairage

INTERNATIONAL

Auteur(s) : Adrien-Maxence Hespel

« Amenez vos animaux malades. Ne les laissez pas souffrir. Tous les animaux sont soignés. Tous les traitements sont gratuits. » Les PDSA offrent ainsi leurs services sur plus de 78 % du territoire britannique.

Il y a un peu moins d’un siècle, Maria Dickin, pionnière en son temps du bien-être animal, créa le premier People’s Dispensary for Sick Animals (PDSA) outre-Manche. Aujourd’hui, ces hôpitaux sont au nombre de 47, disséminés dans tout le Royaume-Uni. Ils s’adressent aux animaux dont les propriétaires sont confrontés à des difficultés financières. Ils y reçoivent gratuitement tous les traitements que la médecine vétérinaire peut offrir. Une maxime, affichée à l’origine sur le tout premier dispensaire, résume bien les objectifs de l’association : « Bring your sick animals. Do not let them suffer. All animals treated. All treatments free. »

Bien entendu, bénéficier de ces soins gratuits nécessite de remplir un certain nombre de conditions. Pour éviter une surcharge administrative, la sélection repose sur la perception d’allocations : toute personne qui reçoit une aide de l’Etat peut faire soigner son animal dans le PDSA dont elle dépend géographiquement.

Le PDSA emploie 1 500 personnes en plus des bénévoles

Plus de 350 000 animaux, toutes espèces confondues, ont été traités par les PDSA en 2008. Cela représente plus de 100 000 actes chirurgicaux préventifs sur l’année, soit presque 300 par jour, et quelque 4 650 animaux malades reçus chaque jour.

Pour répondre à la demande, les PDSA emploient 260 praticiens, ce qui en fait le plus grand employeur privé de vétérinaires en Europe. A cela il faut ajouter environ 300 nurses, le personnel administratif et technique, soit au total environ 1 500 personnes, mais aussi et surtout plus de 4 500 bénévoles.

Grâce à son association avec quelques cliniques vétérinaires privées qui servent de satellites dans les zones les plus reculées, les PDSA offrent leurs services sur plus de 78 % du territoire britannique. De plus, ils disposent d’un véhicule médical itinérant pour les régions non couvertes par les dispensaires. Bien entendu, tout cela a un coût et, selon les estimations, 48 millions de livres (55 millions d’euros) ont été nécessaires l’an passé pour mener à bien leur mission.

La subsistance d’une telle structure repose surtout sur les dons

L’association PDSA, apolitique, ne reçoit aucun fonds du gouvernement. Depuis sa création, elle dépend totalement de l’aide du public.

Deux grandes sources de financement la soutiennent. Tout d’abord, et principalement, les dons. Même si aucune contribution financière n’est demandée aux clients en échange des services offerts (sauf pour les procédures préventives), des urnes trônent dans les zones d’attente et les différentes salles de consultation pour les éventuelles donations. Afin d’inciter les propriétaires d’animaux traités à verser leur obole, une enveloppe leur est remise, sur laquelle figure un coût moyen qui varie selon le service offert. Parfois, des clients ou simplement des sympathisants lèguent tout ou partie de leurs biens dans leur volonté testamentaire.

Viennent ensuite les charity shops, au nombre de 179, qui représentent la deuxième source de financement par ordre d’importance. Ces boutiques, qui revendent vêtements, livres, bric-à-brac, etc., sont tenues par des bénévoles et offrent la possibilité, dans la plupart des grandes villes, de faire une bonne action tout en effectuant des achats. Depuis 2008, le PDSA a même ouvert un magasin en ligne sur le site ebay afin de diversifier ses rentrées d’argent. Le reste de la collecte provient d’activités telles que les balades canines sponsorisées, la vente d’autocollants, ou la participation à des activités sportives comme le marathon de Londres.

Parallèlement à ces rentrées financières, la meilleure façon d’économiser de l’argent reste de ne pas en dépenser ! L’association applique cette méthode à la lettre : ses 4 500 volontaires qui effectuent des tâches variées (vendeurs, techniciens de surface, réceptionnistes) lui ont permis d’économiser plus de 10 millions de livres en 2008. Ceux qui souhaitent s’investir davantage parrainent un animal atteint d’une maladie chronique moyennant quelques livres par mois et reçoivent en échange régulièrement de ses nouvelles.

Pour éviter les abus, les médicaments sont en outre dispensés à l’unité, comme dans beaucoup de cliniques britanniques, grâce à une législation plus souple.

Politique du PDSA : des règles et des ambitions

Une si grande association se doit d’avoir un code de conduite et des objectifs à poursuivre afin d’être la plus efficace possible et d’éviter les abus. Ainsi, deux règles s’appliquent à tout client potentiel :

– ne pas avoir plus de trois animaux enregistrés en même temps au PDSA et, après la mort de l’un des trois, un délai de six mois est exigé avant l’admission d’un nouvel animal ;

– les clients qui font reproduire leurs animaux à des fins commerciales ne peuvent recevoir de soins pour les affections de la gestation, de la mise bas ou des nouveau-nés.

L’association tente également de promouvoir des campagnes préventives de stérilisation, de vermifugation, de vaccination et d’identification électronique. Il s’agit des seules procédures payantes pour les clients, mais à prix coûtant. Une ovario-hystérectomie de chienne est ainsi facturée 30 £ (35 €), une pose de puce 12 £ (14 €) et une première vaccination 28 £ (32 €). Dans cette optique de prévention, les PDSA sont associés à la Royal Society for Prevention of Crualty to Animals (RSPCA) pour la réalisation des stérilisations.

Les dispensaires servent aussi de refuge provisoire aux animaux fugueurs avant leur transfert dans un centre adapté. Ils ont en outre pour volonté d’éduquer les propriétaires au bien-être et à la santé animale. Pour cela, ils distribuent des dépliants explicatifs qui couvrent tous les domaines de la santé des animaux, des soins à domicile aux soins dentaires en passant par des informations sur des affections telles que le syndrome de Cushing ou l’hyperthyroïdie.

L’association vient également de lancer la plus grande campagne médiatique britannique pour la prévention de l’obésité animale, « Long Live Pets », via des dépliants et des spots télévisés, et elle récompensera les animaux qui retrouveront un poids correct.

Une perspective différente du métier de vétérinaire

Salarié d’un PDSA, chaque vétérinaire effectue 38 heures de travail par semaine et bénéficie de cinq semaines de congés annuels. Il perçoit 500 £ (environ 536 €) par an pour financer sa formation continue. Les horaires sont fixes, sans heures supplémentaires et avec peu de gardes (deux à trois week-ends par an). Les PDSA offrent aussi la possibilité à ses vétérinaires de cotiser à un système de pension, ce qui est loin d’être répandu en Angleterre, tout cela pour un salaire plus que compétitif.

Mais pour la plupart des praticiens qui y travaillent, l’intérêt premier est la satisfaction personnelle. En effet, aucun cas ne peut être référé, pour des raisons financières. Or les vétérinaires qui y exercent ne sont pas des spécialistes, il leur est donc permis de pratiquer une médecine qu’ils auraient sans doute référée d’office en cabinet privé et ainsi de progresser.

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