La mécanique du dos chez le cheval exige de travailler la proprioception et la coordination - La Semaine Vétérinaire n° 1376 du 16/10/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1376 du 16/10/2009

Locomotion

Formation continue

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Marine Neveux

Chaque région dorsale travaille indépendamment et de façon différente selon la discipline sportive.

Il y a cent articulations dans le dos du cheval », aime à souligner Jean-Marie Denoix (école d’Alfort et Cirale à Dozulé). Pour rendre compte de la complexité de cette zone du corps, qui est le siège de lésions variées, notre confrère est intervenu en duo avec le cavalier international Michel Robert, le 7 octobre dernier à Bourg-en-Bresse (voir encadré). Jean-Marie Denoix s’est attaché à montrer que la mécanique du dos diffère selon la discipline : le dos du pur-sang en course de plat bouge essentiellement en région lombo-sacrale, alors que celui du trotteur fonctionne uniquement en rotation et un peu en latéroflexion à grande vitesse. « De ce fait, chaque discipline a sa gymnastique spécifique et une tolérance aux lésions particulière. » Un pur-sang de course est ainsi plus à même de tolérer des lésions dorsales qu’un trotteur, qui demande la plus grande symétrie dans ses allures. Le cheval de saut d’obstacles se situe à un niveau intermédiaire. En décortiquant l’anatomie du dos, Jean-Marie Denoix a aussi montré l’importance de prendre en compte les variations anatomiques individuelles : « Il faut accepter l’asymétrie, tant sur le plan fonctionnel qu’anatomique. » « Je n’ai jamais rencontré de cheval parfaitement symétrique », a confirmé Michel Robert.

La mobilité dépend de la discipline et de la région anatomique

Outre la gymnastique propre à chaque discipline sportive, toutes les régions du dos n’ont pas la même mobilité. Ainsi, la jonction thoracolombaire est une région mobile, la région lombo-sacrale est la plus mobile et la région lombaire l’est peu.

Quant à la « douleur, elle n’est pas liée à la mobilité, mais aux contraintes. Même une articulation sans mobilité peut être douloureuse. »

Jean-Marie Denoix et Michel Robert ont mis à profit leur expérience pour insister sur la notion de proprioception. « En matière de dos, c’est là où l’on a le plus besoin de proprioception. Il faut que la coordination musculaire du cheval soit éduquée pour limiter, minimiser les contraintes », a expliqué Jean-Marie Denoix. « Tout cela doit se faire progressivement, avec un objectif à long terme. Il est aussi possible de réapprendre au cheval à se servir de son dos, a ajouté Michel Robert. Je travaille beaucoup les chevaux sur des terrains variés, au niveau de l’équilibre et de l’impulsion, pour qu’ils retrouvent leur gaîté, car le mental est un point essentiel. »

En outre, chaque région du dos travaille indépendamment, d’où la nécessité de développer la coordination musculaire. Les virages sollicitent tout particulièrement l’animal, car il doit combiner flexion et extension, latéroflexion et rotation. Le cheval gère les mouvements dans trois plans de l’espace. Un défaut de latéroflexion a des conséquences au niveau sportif : c’est l’une des causes de désunion qui met le cheval en situation périlleuse pour aborder l’obstacle.

Travailler d’abord les points forts de chaque cheval

Michel Robert aborde souvent un nouveau cheval par le biais d’un travail en liberté, « dans le but de voir ce qui se passe sans contraintes ». Il insiste également sur la nécessité de ne jamais forcer face à une tension. « Il ne faut pas lutter contre le cheval, mais attendre que la tension disparaisse progressivement », souligne notre confrère.

L’intérêt du travail en liberté est de laisser le cheval, dans un premier temps, se rééquilibrer à sa manière. « Il faut d’abord commencer à s’appuyer sur ses points forts, pour que le dos arrive à se muscler, à s’échauffer, avant d’aller sur ses points faibles, a expliqué Michel Robert. A la longe, l’objectif est de faire circuler l’énergie, de développer le jeu des articulations dans tous les sens et le plus naturellement possible. »

Ain formation cheval

Cette année était la deuxième édition de la journée d’Ain formation cheval, organisée à Bourg-en-Bresse (Ain) sous l’impulsion de notre confrère Marc Hasdenteufel (voir photo). Son objectif est de promouvoir la communication auprès des éleveurs de chevaux et des cavaliers. Cette journée, qui suit les festivités d’Equid’Ain, offre ainsi une approche théorique sous forme de conférences, mais aussi des travaux pratiques (examen de chevaux) et laisse une large place aux questions-réponses. 220 vétérinaires, éleveurs, cavaliers, maréchaux-ferrants, etc., ont participé à l’édition 2009.

M. N.
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