Le conseil régional ordinal du Centre réunit les professionnels canins autour de la loi de 2008

Le chien dans la cité : un lien social à valoriser. » Sur ce thème, le conseil ordinal du Centre a réuni élus, bailleurs, éducateurs, sociétés protectrices des animaux, sapeurs-pompiers et vétérinaires, le 6 octobre. « Il est urgent de restaurer l’image du chien dans la société », estime Bernard Brossard, président du conseil régional de l’Ordre, qui veut « fédérer les énergies, construire des ponts entre les professionnels » et renforcer le rôle des praticiens. Des témoignages sont venus soutenir cette revendication. Nicolas Simmenauer, qui exerce à Grigny (Essonne), a évoqué la fonction du chien dans les quartiers, notamment sensibles. Il y joue un rôle central pour des populations défavorisées, tandis que la place du vétérinaire devient centrale face à la pauvreté de l’offre en professionnels de santé. Patrick Deslandes, élu et praticien au Plessis-Trévise (Val-de-Marne), a quant à lui présenté un dispositif local considéré comme réussi (canisites, sacs de ramassage des déjections, etc.). Pour sa part, Francis Houdré, membre du bureau du conseil de l’Ordre du Centre et sapeur-pompier volontaire, a rappelé le rôle des services de secours aux animaux.

Le lieu choisi pour la rencontre soutenait également le propos. En effet, la ville d’Orléans a défini une véritable « politique du chien », selon Aude de Quatrebarbes, en charge du domaine public. Outre l’installation de canisites et de distributeurs de sacs, la municipalité a formé cent quatre-vingts agents de terrain et quarante autres chargés de la “médiation canine”, tandis que vingt-quatre ont été assermentés. La ville a surtout lancé des séances mensuelles gratuites d’éducation canine pour les propriétaires, tout en organisant une journée du chien.

La mairie d’Orléans n’a enregistré que cent déclarations de chiens

Les participants avaient également une autre préoccupation : la loi de 2008 sur la protection des personnes. Ce texte, et notamment l’échéance de fin 2009 pour l’obtention du permis de détention nécessaire aux propriétaires de chiens de première et de deuxième catégories, inquiète les professionnels et les associations, comme la Société canine du Centre. Son président, Pierre Rouillon, estime ainsi que cela « va faire disparaître certaines races comme les rottweilers ». Luc Poisson, secrétaire général du conseil ordinal du Centre, juge pour sa part que « seuls les propriétaires honnêtes et ceux qui en ont les moyens respecteront la loi ». Les déclarations en mairie sont d’ailleurs extrêmement rares : cent seulement à Orléans, qui compte plus de cent dix mille habitants.

L’insuffisance des centres de formation agréés est également pointée. Il n’y en a actuellement aucun dans le Loiret, et un seul dans le Loir-et-Cher. Quant aux maires, ils vivent dans le flou et ne connaissent pas véritablement le “cheptel” de chiens catégorisés. Pourtant, Imre Horwath, responsable du fichier national canin, estime qu’il est possible « de donner précisément le nombre de chiens catégorisés dans chaque commune, mais le ministère l’interdit ». D’autres inquiétudes se font jour, comme la responsabilité des vétérinaires sur la déclaration des morsures. Autant de préoccupations qui mobilisent les professionnels, notamment les vétérinaires, pivot de la loi de 2008.