La colère des producteurs de lait inaugure le Space - La Semaine Vétérinaire n° 1373 du 25/09/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1373 du 25/09/2009

Rennes. Salon des productions animales

Actualité

Auteur(s) : Catherine Cavarait

Dans ce contexte de revendications, les modalités de la prophylaxie vis-à-vis de la fièvre catarrhale ovine ne devront pas alourdir les charges des éleveurs.

La crise du lait a marqué l’ouverture de la 23e édition du Space(1), qui s’est tenue à Rennes du 16 au 18 septembre. C’est une première, le ministre de l’Agriculture n’a pas inauguré ce salon aux dimensions internationales. Face à la colère des producteurs laitiers, Bruno Le Maire s’est en effet retranché dans le commissariat général du salon et sa visite a tourné court. Le président du Space, Jean-Michel Lemétayer, également à la tête de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), est aussi resté discret, conspué à chacune de ses apparitions. La crise laitière s’est également invitée à la tribune où économistes, ingénieurs et éleveurs se sont succédé, et parfois affrontés, pour exposer les conséquences de l’abandon progressif du système de régulation via les quotas laitiers, lors de conférences qui ont fait salle comble.

Les marchés laitiers seront régulés… mais comment ?

« C’est une crise des charges. Le prix est devenu insuffisant par rapport aux frais, a estimé Vincent Chatellier, économiste à l’Inra de Nantes. Nous n’avons pas vu venir l’augmentation des tarifs des céréales et des engrais. » Où va la valeur ajoutée ? Aux transformateurs, aux distributeurs ? Pour Alexandre Gohin, économiste à l’Inra de Rennes, « les marges arrière rendent le système opaque ». Il explique la crise laitière par l’évolution de la politique agricole commune (PAC) et l’hétérogénéité des acteurs de la filière. Dans ce contexte, quel serait le meilleur outil de régulation des marchés ? Entre la contractualisation, qui a la faveur de la FNSEA, et la libératisation, les économistes s’opposent une nouvelle fois, sur un sujet il est vrai particulièrement ardu. Un point fait toutefois consensus : le système des quotas et la surprotection du secteur laitier payée par le consommateur font partie du passé.

Parallèlement à cette crise, les groupes coopératifs continuent de grossir. L’un d’eux, InVivo NSA, né de la mise en commun des activités mondiales en nutrition et santé animales d’InVivo et d’Evialis, a été présenté à Rennes. Ce nouveau géant emploie quatre mille cinq cents personnes et dispose de l’un des budgets de recherche et développement les plus importants de son secteur d’activité.

La prophylaxie médicale de la fièvre catarrhale ovine est reconduite

Pour retrouver la sérénité, direction la plate-forme “recherche et développement”, organisée en cinq espaces autour du thème « Elevage en forme, animaux sains, éleveur serein ». Témoignages, vidéos, démonstrations et information illustraient les fondamentaux de la santé, les bonnes pratiques d’élevage, le matériel et les aménagements adaptés, l’éleveur infirmier et les outils de pilotage de la santé. A proximité, du côté du pôle pour la protection du veau, les confrères des Groupements techniques vétérinaires (GTV) et leurs partenaires avaient choisi de communiquer sur la maîtrise des facteurs nuisibles à sa bonne santé. Ils pouvaient le faire dans un climat serein, quelque peu rassurés par le discours du ministre de l’Agriculture. Ce dernier, malgré sa visite écourtée par les manifestants, a en effet eu le temps de se prononcer sur la vaccination contre la fièvre catarrhale. « Notre responsabilité commune est d’éradiquer ce fléau par une campagne vaccinale obligatoire. Nous devons discuter ensemble de ses modalités afin de ne pas alourdir les charges financières des éleveurs », a annoncé Bruno Le Maire. « Cette décision, suite logique des avis des experts scientifiques et de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), est satisfaisante », ont jugé nos confrères Pierre Mayaux, président de l’Union régionale des GTV de Bretagne, et Olivier Fortineau, qui la représente au comité de pilotage régional de la fièvre catarrhale. Par ailleurs, « le caractère obligatoire de cette vaccination implique qu’elle soit réalisée par les vétérinaires », a indiqué Olivier Fortineau. Pour sa part, Pierre Mayaux redoute la lenteur des décisions relatives aux modalités de mise en œuvre de la prophylaxie, ce qui retarderait d’autant le début de la campagne de vaccination.

A l’heure du bilan, le Space avait fait le plein de visiteurs : 108 077, dont 9 317 internationaux. Et si le virus de la grippe A s’est glissé parmi eux, cela ne s’est pas su.

  • (1) Salon des productions animales, carrefour européen.

Vaccin aviaire

Une gamme Avipro® de cinq vaccins aviaires produits par l’Allemand Lohmann est distribuée par le laboratoire du Chêne Vert (Chateaubourg, Ille-et -Vilaine). « Deux vaccins sont particulièrement originaux : Avipro® Thymovac, qui permet de protéger la descendance contre l’anémie infectieuse à travers la vaccination des reproducteurs, et Avipro® Salmonella Vac E, un vaccin vivant contre Salmonella Enteritidis administré par voie orale aux poulettes futures pondeuses », indique Jean Dudouyt, directeur général responsable pharmaceutique du laboratoire. Il s’agit du premier vaccin vivant contre Salmonella Enteritidis autorisé en France, tous les autres étant inactivés. La vaccination des poules pondeuses reste interdite. Chêne Vert distribue ces vaccins en tant qu’exploitant de l’AMM de Lohmann. Cette nouvelle activité complète celle de fabricant de poudres médicamenteuses exercée depuis 1990. Pour accompagner ce nouveau challenge, Chêne Vert change de nom pour devenir le laboratoire LCV. « Dans un contexte marqué par la concentration des laboratoires pharmaceutiques, nous avons pour objectif d’investir un marché de niche et de nous démarquer grâce à notre technicité », précise notre confrère Patrick Pupin, président de LCV. Notre consœur Juliette Le Coz en est la responsable pharmaceutique intérimaire.

C. C.
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