29 % des chevaux britanniques sont âgés de plus de quinze ans - La Semaine Vétérinaire n° 1373 du 25/09/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1373 du 25/09/2009

Equidés. Vieillissement

Actualité

Auteur(s) : Marine Neveux

Une enquête met en évidence l’accroissement de la population de vieux équidés outre-Manche.

Le congrès 2009 de la British Equine Veterinary Association, qui vient de s’achever à Birmingham (Angleterre), a été l’occasion de revenir sur l’étude menée par Joanne Ireland (Epidemiology Group, université de Liverpool) sur la population des chevaux âgés du Royaume-Uni (voir encadré). Elle pointe en premier lieu la difficulté de définir l’âge d’un cheval. Il est en effet possible d’opter pour l’âge chronologique (nombre d’années), l’âge physiologique, ou l’âge démographique. Ce dernier évalue la répartition des chevaux au sein d’une population. Ainsi, un animal est dit âgé lorsqu’il atteint l’âge à partir duquel le taux de survie de la population générale est inférieur à 75 %. Il est très âgé lorsque ce taux est de 25 %. Parmi les équidés d’âge très avancé, les poneys et les ânes sont surreprésentés.

Globalement, l’effectif des vieux chevaux augmente. Une étude démographique menée dans le nord de l’Angleterre montre que 70 % de la population globale des chevaux est encore en vie à quinze ans. Ce taux est légèrement inférieur à 50 % à vingt ans. Une enquête réalisée en 2007 estime par ailleurs que 28 % des chevaux du Royaume-Uni ont quinze ans et plus. A titre de comparaison, 7,6 % de la population équine des Etats-Unis aurait vingt ans et plus, et seulement 0,7 % serait âgée de trente ans, voire davantage.

Ces chiffres illustrent la place croissance de la médecine gériatrique équine. Elle est d’autant plus importante que la plupart des chevaux âgés continuent à travailler et ont une activité athlétique régulière. Ainsi, outre-Atlantique, 63 % des chevaux de plus de vingt ans sont soumis à un exercice régulier, et 10 % continuent à concourir. Au Royaume-Uni, parmi la population équine générale, 52 % des chevaux sont utilisés pour le loisir et 18 % sont considérés comme des compagnons ou retraités.

La médicalisation croît parallèlement au statut d’animal de compagnie

Dans la société anglaise, le cheval est de plus en plus considéré comme un animal de compagnie. Cela contribue à renforcer le suivi médical des chevaux âgés. Cette tendance n’est pas spécifiquement britannique. Ainsi, à l’université vétérinaire américaine de Tuft, les admissions de chevaux de plus de vingt ans sont passées de 2,2 % à 12,5 % entre 1989 et 1999, soit une multiplication par près de six en dix ans.

Toutefois, les vieux équidés ne bénéficient pas tous d’un suivi attentif et la réduction des soins de routine, comme la vaccination, la maréchalerie et les traitements anthelminthiques, parallèlement à l’avancée en âge, expose davantage les chevaux et les poneys âgés aux maladies.

En outre, la distinction entre certains signes bénins dus à l’âge et des changements physiologiques qui prédisposent à une maladie liée au vieillissement n’est pas toujours aisée. Les propriétaires tardent parfois à appeler le vétérinaire.

Une étude américaine sur une population de chevaux et de poneys d’au moins vingt ans référés en clinique montre que les motifs de consultation les plus fréquents sont les coliques (39 %), puis les troubles musculosquelletiques (24 %) et respiratoires (16 %). Des problèmes dentaires sont notés dans 8 % des cas. Les diagnostics spécifiques les plus courants sont un dysfonctionnement hypophysaire (10 %), un lipome provoquant une strangulation (7 %), une boiterie (6 %) et une obstruction récurrente des voies respiratoires (6 %).

L’âge médian d’apparition des signes de vieillesse est de dix-neuf ans

L’enquête de Joanne Ireland, menée par voie postale auprès des propriétaires, corrobore l’ensemble de ces données. Ainsi, elle indique que 29 % des chevaux et des poneys de Grande-Bretagne ont au moins quinze ans. Par ailleurs, ils sont principalement utilisés pour l’équitation de loisir (62 % d’entre eux), et 26 % sont déclarés comme “retraités”. 26 % des propriétaires indiquent que leur cheval a participé à une compétition.

Pour 58 % des personnes interrogées, l’âge n’a entraîné aucune modification de l’embonpoint, alors que 26 % notent une perte ou une prise de poids. Par ailleurs, 71 % des propriétaires notent d’autres signes dus à l’âge, notamment une faiblesse des articulations ou un manque de flexibilité (42 %), l’apparition de poils gris (33 %), une perte de tonus musculaire (24 %) et un creusement des salières (22 %). Ces changements sont constatés à partir de dix-neuf ans (âge médian).

Les affections cliniques les plus fréquemment survenues dans l’année sont une boiterie (24 %), des accidents et des plaies (10 %), des troubles respiratoires (8 %), des problèmes cutanés (7 %), des fourbures (7 %). 19 % des propriétaires rapportent des troubles dentaires.

Une étude plus poussée permettrait d’analyser les facteurs de risque de survenue des maladies chez le cheval âgé.

  • Voir aussi : J.-L. Ireland et coll. : « Demographic characteristics, health and management in geriatric horses in the UK. A cross-sectionnel study », 12th International symposium on veterinary epidemiologye and economics, 2009.

  • Source : enquête réalisée en 2009 par voie postale auprès des propriétaires de chevaux de Grande-Bretagne.

Les chevaux âgés en Grande-Bretagne

• 29 % des chevaux ont au moins 15 ans :

– 16 % sont âgés de 15 à 19 ans ;

– 11 % ont entre 20 et 30 ans ;

– 2 % ont plus de 30 ans.

• Les poneys constituent 36 % de la population, les petits chevaux 17 % et les grands chevaux 45 %. Les poneys sont surreprésentés dans le groupe des équidés très âgés (plus de 30 ans), avec un taux de 71 %.

• 83 % des chevaux sont régulièrement vaccinés contre le tétanos, 66 % contre la grippe équine, et seulement 3 % contre l’herpès virus équin de types 1 et 4 (EHV-1 et EHV-4).

• Le nombre d’administrations annuelles d’anthelminthique est en moyenne de 3,62 (de 0 à 12 fois par an).

M. N.
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