Quelle démarche adoptez-vous face au risque de zoonose ? - La Semaine Vétérinaire n° 1370 du 04/09/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1370 du 04/09/2009

Entre nous

FORUM

Les contacts directs avec certains animaux sont limités

Guillaume Douay, praticien au zoo de Pont-Scorff (Morbihan).

Au contact de la faune sauvage captive, le risque zoonotique ne peut être négligé. C’est pourquoi, au sein du parc zoologique, nous avons mis en place des procédures particulières pour chaque groupe d’espèces, afin de limiter les risques de transmission de zoonose, pour le personnel mais aussi vis-à-vis du public.

Le protocole comprend un nettoyage des mains à l’aide d’une solution hydro-alcoolique après chaque manipulation et une désinfection régulière du matériel et des locaux. Pour les espèces à risque plus élevé, telles que les primates, l’usage de gants en latex est obligatoire. La limitation des contacts directs avec certains animaux et le personnel ou les visiteurs est aussi une mesure importante.

En cas de suspicion de zoonose, des procédures strictes sont mises en place : isolement de l’animal, désinfections quotidiennes du lieu d’hospitalisation, limitation du nombre d’intervenants, port de combinaison avec masque et gants jetables, gestion particulière des déchets. Tout cela, évidemment, en toute transparence avec les autorités compétentes. Le personnel animalier est également suivi régulièrement par la médecine du travail.

Vu la diversité importante des espèces au sein d’un zoo, sans oublier la présence du public, nous redoutons toutes les zoonoses sans exception, mais certaines (la tuberculose, l’herpèsvirose B ou encore la chlamydophilose) plus que d’autres.

Nous suivons un guide de bonnes pratiques

Muriel Janin, praticienne à Cosne-sur-Loire (Nièvre).

Dans le cadre du fonctionnement actuel de la clinique, l’information des clients sur les risques de zoonose se fait au cas par cas, lorsque l’état de l’animal le nécessite. En général, le propriétaire a des difficultés à admettre que son animal de compagnie peut présenter un risque pour lui ou son entourage, et le message a souvent du mal à passer.

Du côté du personnel soignant, si la gestion des zoonoses va de soi pour les vétérinaires, il n’en est pas de même pour les auxiliaires et il nous faut régulièrement revenir sur les consignes de prévention lors de suspicion. Certaines notions concernant les modes de transmission, qui nous semblent évidentes, restent assez floues et elles sont souvent inconscientes des risques encourus. Cela est probablement dû au fait que les contaminations auxquelles nous sommes confrontés régulièrement concernent surtout des cas de teigne. Fort heureusement, nos cas de leptospirose se soldent sans transmission à l’homme.

Cependant, il est de notre responsabilité de nous assurer qu’aucun risque inutile n’est pris et, dans cette optique, nous avons mis en place au sein de la clinique un guide de “bonnes pratiques” assorti de quelques heures de formation dispensées aux auxiliaires, afin d’instaurer des protocoles de prévention et de désinfection à appliquer par tous.

Les gants sont de mise pour toute consultation douteuse

Catherine Ghenaï, vétérinaire au dispensaire de la Fondation assistance aux animaux, à Toulon (Var).

Salariée d’une association de protection animale, je suis confrontée quotidiennement à des propriétaires d’animaux souvent sans domicile fixe et grands voyageurs, pas spécialement informés du risque zoonotique encouru. Mon rôle est donc de les sensibiliser à toutes ces maladies (leptospirose, rage, etc.) et de les inciter à vacciner autant que possible leurs compagnons. Nous vérifions le statut sérologique antirabique de tous les animaux importés, particulièrement en période de vacances, et nous informons les propriétaires de nouveaux animaux de compagnie des conséquences de l’introduction de ces espèces sur le territoire, souvent de manière illégale (salmonellose, herpèsviroses, tuberculose, etc.). Souvent, ils ignorent tout de ces zoonoses et nous nous devons d’en parler.

Le mot d’ordre étant zéro risque, l’auxiliaire et moi-même portons des gants pour toute consultation ou manipulation douteuse. La cage de contention est obligatoire pour les chats sauvages habitués de notre dispensaire. Surtout, nous prenons le temps de véhiculer l’information. A ce jour, je n’ai été confrontée à aucune zoonose, même si les morsures, les griffures et autres dermatophytoses font partie de mon quotidien. Mieux vaut donc prévenir que guérir, même si cela est chronophage et onéreux !

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