La période de surveillance du virus West Nile est étendue - La Semaine Vétérinaire n° 1370 du 04/09/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1370 du 04/09/2009

Equidés. Maladie infectieuse

Actualité

Auteur(s) : Marine Neveux

Le Guide de procédures de lutte contre la circulation du virus West Nile en France métropolitaine vient d’être actualisé(1). Largement diffusé (une circulaire des ministères de l’Agriculture, de la Santé et de l’Ecologie a d’ailleurs été transmise dans ce sens aux responsables régionaux et départementaux, le 5 août), son objectif est, bien entendu, de repérer précocement la circulation du virus sur le territoire, pour pouvoir coordonner les mesures de prévention et de protection. Trois niveaux de risque sont définis (voir encadré), assortis de dispositions proportionnelles. L’ensemble de la procédure, en vigueur depuis le 1er juin dernier, s’appliquera jusqu’au 30 novembre aux départements du pourtour méditerranéen, en raison du caractère saisonnier de la circulation virale. En cas de détection de cas humains, les mesures pourraient être étendues à l’ensemble du territoire.

La détection des cas équins par les praticiens est au cœur de la surveillance animale

Les vétérinaires équins sont sensibilisés à la maladie de West Nile, grâce notamment à l’action du Réseau de surveillance en pathologie équine (Respe) via sa section “syndrome nerveux”.

Le dispositif de surveillance s’envisage au niveau national, à travers la déclaration obligatoire des encéphalites équines et le signalement des cas humains, par le Centre national de référence (CNR), à l’Institut national de veille sanitaire (InVS). « La détection des cas cliniques équins par les praticiens constitue le point essentiel de la surveillance animale », précise le guide. « Les Directions départementales des services vétérinaires veilleront chaque année à maintenir la bonne réactivité de ce réseau d’épidémiosurveillance sur l’ensemble du territoire, notamment lors des réunions d’information des vétérinaires sanitaires », poursuit-il.

En outre, la vigilance est renforcée dans les zones où la circulation virale est constatée et pendant la période d’activité des moustiques. Les cas humains font alors l’objet d’une surveillance active, les mortalités aviaires et les insectes sont également suivis.

La transmission habituelle du virus à l’homme se fait par une piqûre de l’insecte vecteur, la circulaire attire l’attention sur le risque avéré que peuvent constituer les produits sanguins et les greffons humains. Ainsi, alors que le guide n’inclut aucune évolution majeure sur le volet animal, une cellule d’aide à la décision est créée pour les « éléments et produits du corps humain ».

Le virus West Nile a été détecté pour la première fois en France dans les années 60, en Camargue. Les cas survenus en 2000 chez des chevaux ont réactivé l’inquiétude. De nouveaux cas ont été enregistrés ces dernières années, aboutissant à l’adoption de mesures de surveillance, donc à la reconduction du guide et de la procédure de gestion du risque lié au virus.

La situation aux Etats-Unis et dans certains pays européens fait craindre un risque réel

La surveillance est renforcée chez l’homme, les chevaux et les oiseaux. Les mesures de prévention favorisent aussi l’information du public, la gestion des gîtes larvaires, le contrôle de moustiques et la sécurisation des approvisionnements sanguins et des dons d’organes.

Le risque vis-à-vis du virus West Nile en France est réel au vu de la situation aux Etats-Unis et des cas récents enregistrés ailleurs en Europe(2). L’an passé, la circulation du virus a ainsi été relevée dans quatre pays (Italie, Roumanie, Autriche et Hongrie). Un vaccin est disponible depuis juin dernier pour les chevaux (Duvaxyn WNV®, Fort-Dodge).

  • (1) Le guide est disponible sur WK-Vet.fr

  • (2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1369 du 28/8/2009 en pages 20 à 23.

Niveaux de risque

• Niveau 1 : mortalité aviaire due au virus West Nile.

• Niveau 2 : cas équins.

• Niveau 3 : cas humains.

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