Un agneau qui pèse moins de 3 kg a 50 % de risque de mourir - La Semaine Vétérinaire n° 1367 du 03/07/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1367 du 03/07/2009

Production ovine

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Ce seuil s’applique aux races bouchères et prolifiques et aux agneaux simples et doubles.

En élevage ovin viande, le nombre d’agneaux vendus par brebis reste le critère qui a le plus d’influence sur le résultat économique. L’impact de la productivité numérique est deux fois plus important que celui du prix de carcasse ou de la maîtrise des charges de concentré. Ces dernières années, le taux de mortalité des agneaux augmente et atteint fréquemment 20 %, sans affection associée. Deux causes sont avancées : l’augmentation de la charge de travail des éleveurs, à la suite de l’accroissement de la taille des troupeaux, et le poids des agneaux à la naissance. Afin d’objectiver cette dernière hypothèse, une étude a été réalisée à partir des données de la ferme expérimentale du Mourier (Haute-Vienne), enregistrées entre 2003 et 2008. Tous les agneaux nés (vivants ou morts), leurs modes de naissance et d’élevage (sous la mère ou au biberon), leur poids à la naissance ont été notés, ainsi que la date et la cause de la mort. L’analyse porte sur 6 000 agneaux, 4 262 de race mouton vendéen et 1 872 croisés charollais croisés F1 (Ile-de-France croisés romanov). Laurence Sagot, ingénieur à l’Institut de l’élevage, a présenté les résultats le 14 mai dernier, lors de l’atelier “petits ruminants” organisé dans le cadre des Journées nationales des Groupements techniques vétérinaires. « Sur le site du Mourier, toutes les règles d’hygiène sont respectées : bergeries lavées chaque année, paillage généreux, buvée contrôlée du colostrum avec éventuellement l’administration de colostrum de synthèse, désinfection du cordon ombilical des agneaux et de la boucle d’identification, lavage quotidien du matériel utilisé pour l’allaitement artificiel », a-t-elle précisé.

Pour moitié, les mortalités sont enregistrées avant l’âge de cinq jours

Pour les deux types génétiques, le taux de mortalité est élevé : 23,3 % pour la race bouchère et 18,1 % pour le type prolifique. Les prolificités respectives sont de 1,9 agneau né par brebis pour la race bouchère et de 2,08 agneaux pour la race prolifique. Un quart des agneaux morts sont mort-nés, un quart meurent entre zéro et cinq jours et un tiers de cinq jours au sevrage. Ceux qui meurent après le sevrage représentent moins de 10 % des agneaux morts. « La moitié des morts est enregistrée autour de l’agnelage », a indiqué Laurence Sagot.

La mortalité est fortement liée à la taille de la portée et au poids de naissance (voir graphique). Un taux inférieur à 15 % est enregistré pour les portées simples. Il est supérieur à 35 % pour les portées quadruples. Les agneaux de race bouchère qui pèsent moins de 3 kg ont 53 % de risque de mourir avant la vente. Ce risque est de 41 % pour ceux de race prolifique dont le poids est inférieur à 3 kg. Pour les deux types génétiques, ces agneaux légers présentent les mêmes risques de mortalité, qu’ils soient simples ou triples.

Les agneaux élevés au biberon et pesant moins de 3 kg paient un lourd tribut

Pour les agneaux élevés sous la mère, le taux de mortalité enregistré s’élève à 10 % dans la race bouchère, qu’ils soient simples ou doubles. Pour la race prolifique, il est de 6 % pour les agneaux simples et de 8 % pour les doubles. En revanche, la mortalité des agneaux de moins de 3 kg atteint 24 % pour ceux de race bouchère versus moins de 10 % lorsque le poids à la naissance est compris entre 4 et 5 kg. Pour le type prolifique, la mortalité des agneaux de moins de 3 kg s’établit à 11 %, au lieu de 6 % pour les animaux d’un poids de 4 à 5 kg à la naissance.

« Il est de notoriété publique que les agneaux élevés au biberon meurent beaucoup », a témoigné Laurence Sagot. Le taux de mortalité enregistré chez ceux élevés avec des aliments d’allaitement s’élève à 29 % pour la race bouchère et à 25 % pour le type prolifique. Les agneaux de moins de 3 kg sont particulièrement touchés, avec une mortalité supérieure à 30 % versus 20 % pour les agneaux dont le poids est compris entre 3 et 4 kg. Les causes de mortalité sont variées. Toutefois, 40 % concernent des troubles digestifs.

Ces résultats militent pour une alimentation raisonnée des brebis au cours des quatre dernières semaines de gestation, période pendant laquelle le gain moyen quotidien des fœtus est maximal et lié à la qualité énergétique et azotée de la ration alimentaire de la mère. « Ces résultats, issus d’un élevage sans affection particulière, présentent un intérêt indéniable. De plus, cette étude fournit un message précis à destination des éleveurs : votre agneau fait moins de 3 kg, il a 50 % de risques de mourir », a conclu notre confrère Pierre Autef, président de la commission ovine de la SNGTV.

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