« Les chaînes proposent une meilleure qualité de soins »

Notre clinique a un statut un peu particulier, car c’est également un centre d’urgences pour la plupart des vétérinaires indépendants de Londres. C’est une structure ancienne et reconnue, située dans un quartier central où le pouvoir d’achat est élevé. La concurrence des autres établissements est donc faible.

Les problèmes liés à la concurrence entre les cliniques indépendantes et les chaînes se posent plutôt en dehors de Londres. Les secondes ont parfois mauvaise réputation auprès des confrères, car elles surfacturent les clients et font plus que le nécessaire, d’où un nombre important de mécontents et un impact globalement négatif sur la profession. Par ailleurs, de nombreuses chaînes de référés en dehors de Londres ont la réputation, peu confraternelle, de “garder les clients”. Elles ont en outre la possibilité de faire des promotions ponctuelles sur des produits et, en raison des volumes achetés, elles obtiennent des rabais importants de la part des fabricants et pratiquent des prix de revente faibles, d’où une concurrence difficile à suivre.

En interne, les chaînes importantes ont tendance à traiter le personnel de façon peu humaine, les vétérinaires salariés et les nurses ayant le sentiment d’être des numéros. Cette situation va s’aggraver dans les six ans à venir, avec l’arrivée sur le marché d’un nombre de diplômés supérieur à la demande, ce qui dévalorisera le métier (sauf si une meilleure organisation syndicale se met en place) et donnera plus de pouvoir aux employeurs.

Une structure unique offre aux clients un meilleur suivi et une fidélisation du vétérinaire traitant. En revanche, les chaînes proposent une meilleure qualité de soins, car elles ont à leur disposition un plus grand nombre de vétérinaires, dont des spécialistes. Globalement, l’avantage est au système des chaînes ou aux structures importantes, qui constituent un bon business model et permettent de générer des soins de qualité satisfaisante. Le retour à une situation telle qu’elle existe en France ne serait pas souhaitable. L’inconvénient est que les bons vétérinaires sont ceux qui développent leurs structures et qui, peu à peu, sont contraints de délaisser leur casquette de praticien au profit de celle de manager.