Google Chrome au banc d'essai : un navigateur Internet qui apporte de réelles innovations - La Semaine Vétérinaire n° 1363 du 05/06/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1363 du 05/06/2009

Informatique

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Auteur(s) : Stéphane Torrès

Ce navigateur présente une vitesse d'exécution et une interface épurée qui rendent la navigation plaisante. Mais la confidentialité n'est pas systématiquement au rendez-vous.

Le marché des navigateurs Internet laisse peu de place aux nouveaux concurrents. Microsoft se débat encore avec la Commission européenne au sujet de l'intégration d'Internet Explorer dans Windows, formule qui lui a permis de capter une vaste clientèle d'utilisateurs. Explorer subit cependant les assauts répétés de Mozilla Firefox et, dans une moindre mesure, d'Opera Software ou d'Apple (Safari). C'est dans ce contexte que, début septembre 2008, la société Google a présenté Chrome, son propre navigateur internet, fruit d'un travail “secret” mené depuis deux ans. Il marque une inflexion stratégique majeure vers une intensification de la bataille que se livrent Microsoft et Google dans la maîtrise du Web.

Une première version officielle finalisée en moins de cent jours

L'annonce de la sortie de la première version de Google Chrome semble avoir été précipitée par la publication d'une “bande dessinée” décrivant l'architecture et la politique générale du nouveau navigateur(1). Ce document expose ses fondements et ses caractéristiques techniques à destination d'un public averti. Les principales fonctionnalités sont néanmoins présentées sous forme d'une série de vidéos en français(2).

La première version officielle, disponible en quarante-trois langues, a été finalisée en moins de cent jours (en décembre 2008). La version 2 vient d'être publiée. Elle peut être directement téléchargée. Une mise à jour automatique depuis la version actuelle est possible. Google Chrome est certainement une réponse stable à la sortie d'Internet Explorer 8 (qui, désormais, est également finalisé). Ces deux navigateurs comportent un nombre important d'éléments communs et rivaliseront pour capturer le plus grand nombre de clients. Comme Internet Explorer 8, Chrome, au-delà d'un navigateur Internet, se destine aussi et surtout à être un client permettant de faire fonctionner une multitude d'applications en ligne, avec autant de facilités que si elles étaient installées sur l'ordinateur de l'internaute.

Simplicité et efficacité : Chrome obéit à la “culture Google”

L'installation dure une dizaine de minutes, s'opère sans redémarrage de Windows, dans la langue de l'utilisateur, après un téléchargement d'environ dix mégaoctets. La première configuration ne nécessite que quelques clics de souris.

Chrome présente une interface spartiate, qui ne conserve que les éléments jugés essentiels pour une navigation efficace. Il ne comprend pas de bouton de page d'accueil, contrairement à Internet Explorer et Firefox. Relégué au second plan, le navigateur se fait volontairement discret en tant qu'application autonome. La philosophie de son développement le positionne comme un outil au service du contenu.

Des onglets dévoilent la face cachée de l'outil

L'une des caractéristiques visuelles de Chrome tient à l'emplacement non conventionnel des onglets, placés au-dessus du navigateur, alors qu'Internet Explorer et Firefox les positionnent en dessous de la barre d'adresse. Ce changement n'est pas uniquement esthétique. Dans Chrome, chaque onglet s'exécute dans un processus distinct, pour éviter qu'un site problématique provoque le blocage et l'arrêt inopiné du navigateur, et par voie de conséquence celui des autres applications ou pages web qui s'exécutent dans des onglets différents. Sa vocation principale étant de gérer des applications web 2.0 plutôt que de se limiter à l'affichage de contenu HTML, il peut être considéré comme une sorte de système d'exploitation dans l'environnement qui l'exécute. Chrome est d'ailleurs équipé d'un gestionnaire de tâches qui liste les onglets ouverts et la mémoire consommée par chacun. Pour Google, il s'agit davantage d'un “run time” voué à l'exécution d'applications dites web 2.0, notamment les siennes, que d'un navigateur stricto sensu.

Pour illustrer cette caractéristique, Chrome intègre la technologie Google Gears, qui permet de télécharger une application web compatible et de l'exécuter localement en mode déconnecté. Des raccourcis peuvent ensuite être créés, permettant de lancer une application JavaScript selon un processus similaire au démarrage d'une application Windows, sans devoir au préalable lancer le navigateur. Rien ne permet d'ailleurs de distinguer qu'elle s'exécute au sein du navigateur, ce qui réduit, une nouvelle fois, le fossé entre les applications Windows et les applications web.

Omnibox fusionne les barres d'adresse et de recherche

Chrome fusionne les barres d'adresse et de recherche qui servent de porte d'entrée sur le moteur de Google dès lors qu'autre chose qu'une URL y est renseigné. La recherche est particulièrement optimisée, puisque même les favoris et l'historique du navigateur sont passés à sa moulinette. Par défaut, chaque caractère entré dans la barre Omnibox est transmis à Google, ce qui permet d'afficher des suggestions automatiques.

Ce mode de fonctionnement a cependant l'inconvénient de fournir à Google, à l'insu de l'utilisateur, une mine d'informations supplémentaires, en enregistrant des adresses avant qu'elles ne soient validées et même si elles ne le sont jamais.

La rapidité est au rendez-vous, la confidentialité un peu moins

Le point crucial pour l'adoption de Google reste sa rapidité. Que ce soit pour son lancement ou dans l'exécution d'applications JavaScript (Web 2.0), il étonne par sa performance. En cause, le moteur V8 JavaScript Engine, que Google présente comme le plus véloce du marché. Du côté de la sécurité, Chrome se met à jour automatiquement, sans l'intervention ni l'approbation de l'utilisateur…

Il est possible de naviguer de manière confidentielle via le lancement d'une fenêtre de navigation privée, selon un mode baptisé “incognito”, strictement similaire à la fonction “InPrivate” d'Internet Explorer 8. Cela permet de ne pas stocker d'historique de navigation ni de cookie sur la machine hôte, mais laisse des traces dès que le navigateur est utilisé en conjonction avec les services Google, qui enregistrent invariablement les actions de l'internaute. La navigation “incognito” n'est certainement pas le terme approprié pour cette fonctionnalité !

Les informations recueillies peuvent notamment servir, par la suite, à cibler des publicités insérées sans préavis dans les différents services Google.

Le navigateur présente quelques erreurs de jeunesse

Certaines absences sont rédhibitoires, comme le support du protocole FTP ou une fonction permettant de transmettre par e-mail une page ou l'URL courante.

Par ailleurs, la gestion des favoris se révèle fastidieuse. L'utilisateur est contraint de retrouver un site en utilisant les fonctionnalités de recherche plutôt qu'un lien stocké, même si Chrome récupère les favoris d'Internet Explorer lors de son installation. L'absence d'extensions, à la manière de Mozilla Firefox, fait aussi cruellement défaut. Cependant, l'arrivée de la version 3, déjà disponible en test, s'accompagne des premières extensions à tester.

Au final, Google Chrome offre une expérience satisfaisante. Sa vitesse d'exécution et son interface épurée rendent la navigation plaisante. L'initiative qui consiste à fusionner les deux barres de navigation et de recherche donne de bons résultats et le gestionnaire de téléchargements qui se fond dans l'interface se révèle une bonne idée. La version 2 consolide Chrome en accroissant ses performances et en corrigeant plus de trois cents bugs identifiés. La page de démarrage qui affiche des miniatures choisies à partir des sites les plus fréquemment visités, le mode plein écran (F11) ou encore l'autoremplissage des formulaires sont également appréciables. Le support d'extensions (en HTML, JavaScript et CSS) relativement simples à produire laisse entrevoir de nombreuses possibilités dans un futur proche. Il reste que l'écosystème des navigateurs Internet, désormais surchargé, connaît une nouvelle surenchère technologique après quelques années de stagnation. Les enjeux de domination du Web, support indispensable de croissance, pourraient mener certaines sociétés, comme Google, à outrepasser les règles de bon sens par l'exploitation des usages de l'internaute au travers de son navigateur, afin de consolider son modèle économique. A cet égard, mieux vaut utiliser Google Chrome avec vigilance, car Big brother is watching you

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