De petites différences raciales existent dans la cyclicité post-partum des vaches - La Semaine Vétérinaire n° 1363 du 05/06/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1363 du 05/06/2009

Reproduction bovine

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Lorenza Richard

Les charolaises reprennent tard un cycle régulier, alors que les prim'holsteins cumulent les problèmes.

La cyclicité post-partum chez les vaches des races abondance, charolaise, montbéliarde, normande et prim'holstein a été comparée, dans une étude présentée par Catherine Disenhaus, d'Agrocampus-Ouest, lors des journées 3R à Paris en décembre dernier(1). Les profils de cyclicité sont évalués, entre 2006 et 2008, par des dosages bihebdomadaires ou trihebdomadaires de la progestérone du plasma ou du lait, sur un effectif total de plus de quatre cents vaches primipares ou multipares.

La reprise de la cyclicité après le vêlage est nettement plus tardive chez les charolaises que chez les vaches laitières. En effet, alors que 52 % des vaches, toutes races confondues, sont cyclées à trente jours post-partum, seulement 32 % des charolaises le sont. Chez les laitières, la race abondance semble être la plus précoce, alors que prim'holstein et montbéliarde sont plus tardives. Ce constat est cependant à nuancer selon l'effectif étudié dans chaque race (voir tableau). La reprise de cyclicité est aussi plus tardive chez les primipares que chez les multipares, avec une différence significative observée chez les charolaises et les prim'holsteins, dont respectivement 50 % et 70 % d'entre elles sont cyclées à cinquante jours, versus 94 et 95 % des multipares.

Des cycles retardés sont notés pour la race charolaise (44 %), mais aussi chez la prim'holstein (19 %). Des cycles à phase lutéale prolongée sont observés chez 23 % des prim'holsteins, alors qu'ils le sont peu ou pas dans les autres races. Ces phases lutéales prolongées suivent le plus souvent le vêlage mais, selon Catherine Disenhaus, « elles peuvent survenir lors de cycles plus tardifs et être confondues, en cas d'insémination, avec des mortalités embryonnaires tardives ». Les interruptions de cyclicité se rencontrent chez toutes les races laitières, mais dans une bien moindre mesure, notamment dans la race montbéliarde. Les autres anomalies du cycle sont rares.

La spécificité raciale s'observe aussi dans la durée des cycles

En outre, les charolaises montrent une durée de cycle légèrement plus courte (20,2 jours) que la moyenne (21 jours). Le cycle des prim'holsteins est plus long (22,6 jours) et atteint, pour plus de la moitié d'entre elles, une durée supérieure à 23 jours.

Cette étude permet donc de mettre en évidence, selon la conférencière, « la composante raciale des aptitudes reproductrices des vaches ». Chez les charolaises, le retour d'activité ovarienne est le plus long à venir, surtout pour les primipares, mais une fois la cyclicité établie, aucune anomalie n'est décelée. Chez les laitières, alors que les abondances et les normandes « bénéficient d'une cyclicité satisfaisante », les montbéliardes semblent être davantage sujettes aux interruptions de cyclicité et les prim'holsteins cumulent les problèmes.

L'influence des conduites d'élevage (laitier versus allaitant) est en cours pour déterminer leur impact sur la cyclicité. L'analyse des chaleurs détectées et de la fertilité ultérieure reste également à mener.

  • (1) « Caractéristiques comparées de la cyclicité après vêlage de différentes races bovines », conférence de Catherine Disenhaus, de l'UMR Inra-Agrocampus-Ouest Production du lait, aux journées Rencontres recherche ruminants (3R) à Paris, les 3 et 4 décembre 2008.

Quatre profils

Le cycle ovarien est considéré comme normal si sa durée totale est comprise entre 17 et 27 jours, avec un corps jaune sécrétoire de moins de 25 jours et sans interruption de cyclicité.

L'étude distingue quatre types de profils :

– profil normal (N) : si le délai de reprise de cyclicité est inférieur à 50 jours et que des cycles sans anomalie se succèdent ;

– profil retardé (R) : lorsque la reprise de cyclicité survient à ou après 50 jours, et avant 100 jours post-partum (quand le retard se prolonge à ou après 100 jours, le profil est dit à inactivité ovarienne prolongée, INO) ;

– profil à phase lutéale prolongée (PLP) : lorsque les profils comportent un ou plusieurs corps jaunes dont la durée excède 25 jours ;

– profil qui comporte une interruption de cyclicité (INT) : quand le cycle comporte une phase d'au moins 12 jours de valeurs négatives (pas de progestérone détectée dans le plasma ou le lait) encadrées par deux valeurs positives.

L. R.
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr